Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 18.11.2023 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 2180 fois

NÎMES Neuf jeunes hommes mis en examen après la mort de Fayed, 10 ans

L'enfant qui rentrait du restaurant avait été pris pour cible en août dernier dans une voiture conduite par son oncle. Fayed, 10 ans, est une petite victime collatérale du trafic de drogue. 

Le procureur de la république de Marseille, en charge avec la JIRS, la juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité organisée, a fait un point presse ce samedi matin dans la cité phocéenne. Le magistrat est revenu sur le dossier "Fayed", du nom de cet enfant de 10 ans, tué en août dernier dans le quartier de Pissevin à Nîmes.

Le jeune Fayed et sa famille n'avaient rien à voir avec le trafic de stupéfiants et sont à l'évidence des victimes collatérales, peut-être une erreur de cible due à la marque de la voiture à l'intérieur de laquelle ils se trouvaient, selon le procureur de Marseille.

Ce samedi matin, le procureur Nicolas Bessone a indiqué que neuf hommes, la plupart très jeunes, dont un adolescent de 17 ans, ont été mis en examen et écroués, après plusieurs vagues d'interpellations survenues entre dimanche et mardi dernier. C'est la police judiciaire de Montpellier qui est en charge de ce dossier de meurtre sur un enfant. Le mineur a été placé sous contrôle judiciaire, huit autres hommes placés en détention provisoire après un passage devant la juge des libertés et de la détention. 

Pour rappel, Fayed, 10 ans, rentrait d'une soirée au restaurant avec son petit frère et son oncle, lorsque la voiture de la famille a été prise pour cible. Une erreur fatale, avec des tirs à l'arme de guerre sur le véhicule, et le décès de l'enfant. Une mort qui a fait la une des médias nationaux pendant plusieurs jours cet été, mettant en avant le trafic de drogue qui gangrène la ville de Nîmes, notamment dans certains quartiers populaires, comme à Pissevin par exemple. Le point de deal de la galerie Richard Wagner permettait des bénéfices estimés à près de 30 000 euros il y a quelques années lors de l'enquête appelée "Wagner 1", que la sûreté départementale de Nîmes avait mis hors de service. Mais depuis d'autres "caïds" ont repris en main le marché des stupéfiants de ce point de deal qui rapportait près 60 000 euros au début de l'année 2023. Un point de deal qui figure parmi les plus importants du sud de la France et qui attire donc les convoitises des trafiquants et pas seulement des Nîmois. 

Le mas de Mingue et des marseillais à l'assaut de Pissevin 

Un trafic à Pissevin qui fait des envies, le point de deal "se retrouve faire l'objet d'assauts de la cité (nîmoise) du Mas de Mingue. Et on sent derrière que la cité du Mas de Mingue aurait des connexions et du soutien de la DZ mafia", selon le procureur Bessone, cité par le journal La Provence. "DZ mafia" est un des deux clans très puissant dans la cité phocéenne.

Enquête et ADN après la mort de Fayed

Dans cette enquête, la police judiciaire de Montpellier a multiplié les investigations. Rapidement après le meurtre de Fayed, des douilles ont été retrouvées sur les lieux de la fusillade, en contrebas du parking de Pissevin. Des "objets" qui vont "parler" grâce au travail de la police scientifique. De l'ADN va être isolé. Deux jours plus tard, un autre meurtre d'un jeune de 18 ans dans le même secteur va permettre de poursuivre les investigations... Les malfaiteurs ont abandonné une voiture qu'ils ont essayé d'incendier. Un véhicule qui a explosé avec d'autres éléments ADN exploitables. 

Du dimanche 12 au mardi 14 novembre 2023, les interpellations ont concerné notamment des jeunes dont l'ADN a "parlé" sur les éléments retrouvés sur la scène de cirme du petit Fayed et dans le véhicule qui a explosé.

Boris De la Cruz

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