ALÈS Léa Fernandez, une championne du monde avec les Jeux Olympiques dans le viseur
L'Alésienne Léa Fernandez vient d'achever ses études de kinésithérapie et nourrit de grandes ambitions sportives en pentathlon moderne, quelques mois après avoir décroché un titre de championne du monde en biathlé.
À ne pas confondre avec le biathlon, le biathlé est la combinaison de deux disciplines sportives : la course à pied (2 x 1 600 m) et la natation (200 mètres). À 22 ans, Léa Fernandez vient d'en faire son affaire en décrochant un titre de championne du monde le 29 octobre dernier à Madère (Portugal). Un sacre couplé d'une deuxième médaille, en argent cette fois-ci, obtenue en triathlé en catégorie "mixte".
Deux performances de haut rang qui ont définitivement fait décoller la carrière sportive de la jeune femme qui passera les fêtes de fin d'année auprès des siens établis à Saint-Julien-les-Rosiers, au nord d'Alès. C'est bel et bien dans la capitale cévenole que celle qui a débuté la natation à 4 ans a été biberonnée aux défis sportifs. Aînée d'une fratrie de deux enfants, Léa a grandi dans une famille d'athlètes, son papa, Cédric - actuel président du Centre nautique Cévennes (CNC) Alès, et sa maman, Valérie, ayant tous deux participé à des championnats du monde de natation.
La natation, son "sport de prédilection". Celui qui, en biathlé, lui permet de rattraper le léger retard accumulé en course à pied et de coiffer au poteau toutes ses adversaires. Depuis le confinement, celle qui a suivi sa scolarité à Alès ne met plus tous ses œufs dans le même panier et diversifie sa pratique sportive. En se laissant même tenter par le pentathlon moderne qui combine, outre la course à pied, la natation et le tir, de l’escrime et de l’équitation.
"Le pentathlon, c'est hyper complet. Ça demande de la concentration, de la rapidité. Ça englobe toutes les qualités d'un sportif. C'est pour ça que ça m'a attiré. Quand je dois tirer après un effort violent, il faut que je sache respirer pour me calmer. C'est transposable dans la vie quotidienne", analyse Léa Fernandez. Toujours licenciée du CNC Alès, la Julirosienne a migré à Perpignan pour accorder sa confiance à un club de référence dans cette spécialité, le Pentathlon Moderne Perpignan La Catalane.
Un sacrifice, un de plus, pour poursuivre sa progression et se donner une chance de disputer les Jeux Olympiques 2024 à Paris. À raison de deux heures d'entraînement par jour "minimum", l'athlète se perfectionne dans des disciplines qui lui étaient jusqu'à peu inconnues. "L'escrime, ça me plaît beaucoup. À la base, je ne considérais pas l'équitation comme un sport. Et ben maintenant je peux vous dire que si ! Le contact avec le cheval, c'est assez exceptionnel !", assure la jeune femme.
D'autant qu'elle doit être capable de s'adapter à toutes les montures, puisqu'à chaque compétition, un tirage au sort désigne le cheval avec lequel elle va devoir ne faire qu'un. Après les JO 2024, le pentathlon moderne connaîtra une nouvelle ère avec le remplacement de l'équitation par un parcours d'obstacles type "Ninja Warrior". Une perspective réjouissante pour Léa Fernandez, en quête perpétuelle de nouveaux défis.
La dernière nommée conçoit le sport comme "un moyen d'en apprendre un peu plus sur soi-même". Pour elle, hors de question de ne pas pratiquer pendant plusieurs jours au risque de ne pas se sentir bien dans sa "peau". Seul le dimanche est un jour "off" qui lui permet de passer du temps avec les siens. Une manière de rattraper ces quatre années passées loin d'eux à Vic, en Espagne, pour obtenir un diplôme de kinésithérapeute. "J'attends l'équivalence pour pouvoir exercer en France", précise celle qui a choisi son orientation professionnelle suite au stage en classe de troisième qui lui avait "beaucoup plu".
Il le fallait bien, la pratique du biathlé n'étant pas assez rémunératrice. Même pour une championne du monde... "Je vais faire un stage de spécialisation dans la kinésithérapie sportive", annonce Léa Fernandez qui, pour réaliser son rêve olympique en 2024 ou en 2028 à Los Angeles, a un plan B. "Si je ne participe pas aux JO en tant qu'athlète, j'aimerais y être en tant que kiné pour m'occuper des pentathlètes ou des handballeurs de la délégation française", fait-elle savoir.
Mais en plus de l'éventualité des Jeux, plusieurs échéances sportives s'offriront à la nageuse. Une reprise en février avec du laser run, un peu de triathlé, avant de défendre son titre de championne d'Europe de biathlé en Allemagne au mois de juin, puis celui de championne du monde à Bali en octobre. Tout un programme... Olympique ?
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