Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 06.12.2023 - Thierry Allard - 3 min  - vu 472 fois

MARCOULE Un exercice national de sûreté nucléaire en cours

Au coeur du Poste de commandement opérationnel interservices, à Tresques, ce mercredi matin

- Photo : Thierry Allard

Si vous habitez ou êtes passés du côté du site nucléaire de Marcoule ce mercredi matin, vous avez peut-être reçu une notification inhabituelle et sonore sur votre téléphone : c’est normal, un exercice national de sûreté nucléaire est en cours.

Un accident industriel a été simulé sur le site Orano Melox. « Il est important pour nous de nous exercer, car quand on est face à cette situation, un nombre très important d’acteurs peuvent être amenés à intervenir, il nous faut nous coordonner », explique le secrétaire général adjoint de la préfecture du Gard Mathias Nieps. Le tout sachant que le site de Marcoule, bien que situé dans le Gard, est frontalier du département voisin de Vaucluse. Donc « les services et la préfecture de Vaucluse jouent aussi avec nous », précise Mathias Nieps.

Au coeur du Poste de commandement opérationnel interservices, à Tresques, ce mercredi matin • Photo : Thierry Allard

L’idée est donc de « voir comment on travaillerait ensemble, comment en situation on accomplirait les missions de protection civile, la gestion de l’incident, le rétablissement de la situation, la protection des personnes et les aspects de communication envers différents publics » développe le secrétaire général adjoint de la préfecture. Au niveau de la communication, l’exercice consiste à tester à la fois le système interne aux services publics, avec notamment une simulation de pression médiatique à la préfecture, mais aussi les outils externes, les sirènes et le dispositif FR-Alert, qui permet d’imposer une notification sur tous les téléphones présents dans un périmètre donné, en l’occurence 2,750 kms autour de Marcoule.

C’est donc ce message que vous avez pu recevoir ce mercredi matin vers 11 heures, parlant d’une « alerte extrêmement grave », et invitant à se mettre aux abris. La mention « exercice » étant toutefois répétée trois fois. « La question de l’alerte est essentielle, ce n’est pas là où on peut gagner du temps, mais où éventuellement on peut en perdre », affirme Julien Bachelet, du service protection civile à la préfecture du Gard.

L'alerte diffusée autour de Marcoule • DR

Concrètement, plus de 200 personnes, tous services confondus, à la fois à Marcoule, au poste de commandement opérationnel basé à la caserne des pompiers de Tresques, à la préfecture à Nîmes et à Paris, notamment à l’Autorité de sûreté nucléaire et à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l’exercice étant piloté au niveau national, participent à cette simulation. Le tout s’est mis en place une fois l’alerte fictive donnée, peu après 9 heures, suivant un scénario défini au niveau national et inconnu des acteurs du terrain, qui doivent faire avec la météo et donc le mistral qui s’est levé en cours de matinée. Tout ce que les acteurs savent au commencement est que l’accident est « de suffisamment grande ampleur pour impliquer une coordination des moyens externes », glisse Mathias Nieps. Sur l’alerte fictive, on peut lire que l’accident présente « un risque de rejet radioactif. »

Un exercice national de sûreté nucléaire est en cours à Marcoule • Photo : Thierry Allard

Toutefois, si une partie de l’exercice est jouée réellement, sur le terrain, une autre partie se joue « sur table ». Pas question de procéder à de réelles évacuations de la population ni de couper des routes. Ce ne sera pas plus le cas ce jeudi, lors du deuxième jour de l’exercice, avec « des ateliers décorrélés du scénario, avec le matin une évacuation de la population sur table, et une gestion post-accident l’après-midi », note Julien Bachelet.

L’exercice, qui se tient tous les cinq ans, fera l’objet d’un retour d’expérience d’ici quelques semaines. Lors du dernier en 2018, les participants avaient pu remarquer qu’il y avait « des choses à améliorer sur la communication et sur les audioconférences alternées entre points de situation et points de décision », détaille Julien Bachelet. Sans compter qu’en 2018, FR-Alert n’existait pas, le système ayant été déployé en 2022. D’ailleurs, si vous êtes dans le périmètre concerné, vous recevrez un second message à la fin de l’exercice. Si tout va bien, ce sera le dernier avant 2028.

Thierry Allard

Bagnols-Uzès

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