Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 10.12.2023 - Propos recueillis par Stéphanie Marin - 4 min  - vu 1926 fois

BEAUCAIRE Julien Odoul, porte-parole du RN : "Le 9 juin, les Français auront très clairement un référendum"

Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement National, était à Beaucaire dimanche. 

- Stéphanie Marin

À six mois du scrutin, les élus gardois du Rassemblement national se mettent en ordre de bataille pour les élections européennes fixées au 9 juin 2024. Ce dimanche, ils recevaient Julien Odoul, député de l'Yonne et porte-parole du parti à l'occasion d'un grand déjeuner patriotique organisé à Beaucaire. Interview. 

En amont de ce grand déjeuner patriotique auquel 300 personnes ont participé, Julien Odoul a rencontré la presse, entouré des quatre députés gardois - Pascale Bordes, Nicolas Meizonnet, Yoann Gillet et Pierre Meurin - et du maire de Beaucaire, Julien Sanchez. Deux principaux sujets ont été abordés : les élections européennes qui auront lieu le 9 juin et le projet de loi Immigration lequel doit être examiné ce lundi 11 décembre à l'Assemblée nationale.

ObjectifGard : Comme en 2019, différents sondages récemment publiés placent la liste RN emmenée par Jordan Bardella en tête des Européennes 2024, en France. Quel est l’enjeu de la campagne menée à travers le pays, aujourd'hui dans le Gard ?

Julien Odoul : C'est de permettre aux Français de se réveiller dans les urnes, d'envoyer un message très clair à Emmanuel Macron. Le 9 juin est une date à retenir, les Français auront l'occasion de sanctionner le Gouvernement et de se faire entendre. Le 9 juin, ils auront très clairement un référendum où ils pourront s'exprimer. Un seul jour, un tour à la proportionnelle, c'est donc l'élection la plus démocratique, il faut qu'ils se mobilisent en masse. L'enjeu, c'est aussi de préparer les élections 2027. La liste qui arrivera en tête en le 9 juin 2024, sera sur la rampe de lancement pour l'élection présidentielle de 2027. Et puis, il y a un enjeu européen. L'Union européenne est néfaste dans le quotidien des Français que ce soit au niveau du pouvoir d'achat, de l'énergie, du commerce, de l'industrie et au niveau de la sécurité et de l'immigration. Donc il est très important qu'avec nos alliés nous soyons les plus nombreux possible afin de réorienter les politiques de l'Union Européenne. 

Sur quel point précis en priorité ?

Le thème le plus urgent, le plus vital, est d'endiguer la submersion migratoire. L'Union européenne aujourd'hui vise à faire venir toujours plus de migrants en Europe avec ce qu'elle appelle le Pacte de migration(*), qui est contraignant pour les États européens, afin de relocaliser tous les migrants dans tous les pays européens, avec à la clé une amende de 20 000€ par migrant pour l'État qui refuserait ces arrivées. Si nous sommes majoritaires au Parlement européen, nous ferons tomber ce Pacte européen. Nous voulons la protection des Européens, la protection de l'identité des souverainetés des peuples, et surtout que les peuples décident. Ce n'est pas à la commission européenne ni aux technocrates de décider de qui doit venir, qui doit sortir.

Le renvoi en correctionnelle de Marine Le Pen entre autres, suspectée de détournement de fonds publics européens, peut-il avoir un impact ?

Les Français ne sont pas dupes. Ça fait huit ans que nous avons ces affaires, huit ans qu'on observe aussi que le calendrier judiciaire se calque sur le calendrier électoral, opportunément. C'est un problème global qui ne concerne pas que le Rassemblement National, mais aussi le MoDem et la France Insoumise. Nous avons une interprétation du rôle des assistants parlementaires. Le Parlement Européen souhaite que les assistants soient des fonctionnaires du Parlement Européen, donc qu'ils travaillent pour la commission européenne. Nous, nous considérons que les assistants sont au service des députés pour les aider techniquement, politiquement et qu'à ce titre ils peuvent avoir des activités militantes à côté et des responsabilités politiques, il n'y a aucune incompatibilité. C'est un problème de fond qui n'est pas propre au RN et je pense que les Français s'en moquent totalement.

Julien Odoul, entouré des députés gardois Pascale Bordes, Nicolas Meizonnet, Yoann Gillet et Pierre Meurin ainsi que du maire de Beaucaire, Julien Sanchez. • Stéphanie Marin

Ce lundi doit commencer l’examen du projet de loi Immigration. Doit, car une motion de rejet défendue par Les Écologistes, soutenue par la Gauche sera soumise aux votes des députés. Quelle sera la position du RN à ce sujet ? 

Nous en discuterons en réunion de groupe avant le début de la séance prévue demain à 16h et nous verrons ce qui est le plus important. D'un côté ce texte est une escroquerie puisqu'il tend à faire penser qu'on va lutter contre l'immigration alors que finalement, on va l'accélerer et même la favoriser. Mais en même temps, le débat pourrait nous permettre de porter nos propositions, notre voix, qui est totalement différente avec un projet construit sur le sujet. Avec notamment un référendum et différentes modalités comprises dans celui-ci, c'est-à-dire la suppression du droit du sol, l'instauration de la priorité nationale que ce soit pour le logement, l'emploi, la formation, le renvoi systématique des étrangers criminels, etc. Il y a quantité de mesures dans ce projet qui permettraient aux Français de retrouver du contrôle et de décider qui peut venir sur notre sol, qui peut être Français. Et nous comptons bien le défendre pendant le débat.

Décider, mais selon quels critères ? Qu'est-ce qu'un bon migrant ?

Être Français, ça s'hérite. Ou ça se mérite parce qu'on a fait le choix individuel, les efforts aussi nécessaires, qu'on a trouvé un emploi, qu'on a manifesté un intérêt, une volonté de s'associer à la communauté nationale. Parce qu'on a, par son comportement, montré qu'on était digne d'être Français. Le code de la nationalité doit être revu. Il faut qu'être Français soit beaucoup plus contraignant, restrictif.

*Le Pacte sur la migration et l’asile visé à réformer la politique migratoire et d’asile de l’Union européenne et notamment renforcer la solidarité européenne à l’égard des États membres confrontés aux flux migratoires.

Propos recueillis par Stéphanie Marin

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