Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.03.2023 - Stéphanie Marin - 7 min  - vu 487 fois

BEAUCAIRE Projets d'investissement, gestion de l'eau et selfs au menu du conseil municipal

35M€ d'investissements sont inscrits au rapport d'orientations budgétaires présenté hier en conseil municipal à Beaucaire.

- Photo : S.Ma

Le débat autour du rapport d'orientations budgétaires - préalable au vote du budget primitif 2023 au mois d'avril - constituait le plus gros morceau à aborder lors du conseil municipal de Beaucaire qui s'est tenu ce lundi 20 mars. 

"Malgré le contexte international et national épouvantable : des investissements records pour les Beaucairois grâce à un travail de fond colossal de la municipalité, encouragée par de nombreux partenaires sollicités et associés très en amont !" Cette phrase ouvre le rapport d'orientations budgétaires (ROB) de la ville de Beaucaire présenté ce lundi matin lors du conseil municipal. Charles Menard (LFI) élu d'opposition de la liste Beaucaire En Commun ne s'en cache pas : "J'ai beaucoup ri". Gourmand, il l'a même lu à haute voix, le maire Julien Sanchez se délectait presque de cette présemption non dissimulée dans cette phrase. 

Sur ce point c'est-à-dire le ROB, Luc Perrin, conseiller municipal d'opposition (Unis pour Beaucaire) ne s'est pas lancé dans un long commentaire préférant attendre le prochain conseil "où vous nous présenterez le compte administratif 2022 de la ville qui donne une image concrète et réelle de la situation". "Nous ne manquerons pas de vous faire part de notre analyse de votre gestion de la ville de Beaucaire et qui sait, nous aurons peut être une bonne surprise en constatant des investissement à la hauteur de ceux annoncés début 2022."

35M€ d'investissements sont inscrits au rapport d'orientations budgétaires présenté hier en conseil municipal à Beaucaire. • Photo : S.Ma

Mais alors, que contient ce rapport d'orientation budgétaire ? D'abord, en matière de fonctionnement, "il a fallu travailler sur les dépenses et les recettes." Un exercice complexe "dans un contexte compliqué avec une hausse de la facture d'énergie estimée à 1 M€ pour l'année 2023 et des dépenses supplémentaires de personnel de plus de 320 000 €" suite à l'augmentation de 3,5 % du point d'indice de la fonction publique fixée par le Gouvernement pour faire face à l'inflation. "L'État est bien sympa, mais ce n'est pas lui qui le paie. Et puis, on ne l'a pas attendu pour aider nos agents. Depuis 2022, nous leur donnons une prime entre 30 et 50 € net par mois", insiste-t-il.

Pas d'augmentation des taux communaux d'imposition

Des agents dont le nombre est passé de 375 en au 31 décembre 2013 à 295 au 31 décembre 2022. Le maire parle d'une maîtrise de la masse salariale "sans toutefois porter atteinte à la qualité du service rendu aux Beaucairois". Charles Menard dénonce quant à lui "une politique d'austérité." Côté recettes, que les Beaucairois se rassurent, la municipalité n'augmentera pas ses taux communaux d'imposition. Malgré tout, en ce qui concerne la taxe foncière par exemple, ils devront payer plus en 2023, puisque les bases fiscales calculées par l'État seront revalorisées au niveau national de 7,1 %.

Autre bonne nouvelle annoncée par le maire : "La capacité de désendettement de Beaucaire est très bonne, elle était d'environ 8 ans en 2017, elle est d'environ 6 ans en 2022". La municipaité prévoit de rembourser plus d'1 M€ d'emprunts en 2023. L'encours de la dette devrait donc être de 10,2 M€ au 31 décembre. 

35 M€ d'investissements prévus pour 2023

C'est une somme colossale - "un record depuis plus de 30 ans", insiste Julien Sanchez -  qui est prévue pour cette année sur la partie investissements, soit 35 M€. "Les gros chantiers se déroulent cette année", souligne Julien Sanchez citant en exemple la réhabilitation et extension de la base nautique Adrien Hardy (6,7 M€ pour l'année 2023) retenue pour être centre de préparation en aviron et canoë kayak pour les JO 2024, le Pôle d'échange multimodal à la halte SNCF (3 M€).

Mais aussi la dernière tranche de l'Ad'Ap (Agenda d'accessibilité des bâtiments communaux) qui concerne l'école élémentaire de la préfecture, le stade Philibert-Schneider et l'hôtel de ville, pour environ 911 000 €. Ainsi que, et entre autres la finalisation des travaux de réhabilitation et d'agrandissement de l'école Garrigues-Planes. "Des chantiers pour lesquels, et comme nous le faisons à chaque fois, nous sommes allés chercher des subventions, à hauteur de 60 % pour la base nautique, 50 % pour la halte SNCF, 40 % pour l'école Garrigues-Planes", précise le premier édile beaucairois.

L'école Nationale, le projet maintenu mais repoussé

Quant à l'école Nationale, le projet de réhabilitation et d'extension - un chantier de grande ampleur fixé à 7M€ (40% de subventions) qui permettra in fine d'accueillir 19 classes, trois demi-classes spécialisées ainsi qu'un restaurant scolaire - n'est pas abandonné, mais repoussé. "On subit le contexte international et ainsi la hausse des prix dans le gros oeuvre. On est 2M€ au-dessus de l'estimation, c'est anormal. Ce ne sont pas des prix sincères. Nous allons relancer des lots de marchés publics dans l'année et voir si les prix baissent", explique le maire. Pour Charles Menard, ce serait "l'occasion de modifier ce projet qui n'est pas bon compte tenu de la surdensification." Le maire a réaffirmé le maintien de ce projet en état, répondant aux enjeux de modernisation et d'accroissement de la population anticipé avec notamment la création du quartier Sud Canal.

Des projets nouveaux apparaissent dans ce ROB. Parmi les principaux, la transformation d'un terrain stabilisé, "jugé dangereux et donc peu pratiqué", en gazon synthétique au complexe sportif Fernand Lamouroux. Ce qui permettra de faire des économies d'eau et d'ouvrir davantage de créneaux. Pour rappel, la commune compte deux clubs de football pour un total de 800 licenciés. Coût de l'opération pour ce premier terrain synthétique puisque la mairie en prévoit un de plus : 1,2 M€, là aussi des subventions ont été sollicitées auprès de l'État, de la région Occitanie, du Département du Gard et de la Fédération française de football.

La première tranche des travaux de réhabilitation de la route de Nîmes devrait se déroulait au mois de septembre. • Photo : S.Ma

La route de Nîmes, une des artères principales de Beaucaire, sera également réhabilitée. "La structure de la chaussée a été déstabilisée suite aux travaux lancés par une précédente municipalité pour apporter l'eau aux pompiers", a commenté le maire. Ces travaux seront réalisés en deux tranches, la première pour un montant d'un peu plus de 800 000 €, s'étend entre les giratoires du restaurant Mc Donald's et celui de la RD 999 en direction de Nîmes. Elle devrait démarrer en septembre et nécessitera la mise en place de déviations pendant environ deux mois. 

Création de selfs dans les écoles : l'aide de l'État sollicitée à hauteur de 80 %

La municipalité beaucairoise a également prévu "des investissements conditionnés à des soutiens financiers extérieurs", notamment pour la rénovation énergétique de la Halle des Sports, le plan numérique dans les écoles, ainsi que la création de selfs dans les écoles.

Rappelons que saisie en appel par la commune de Beaucaire, la cour administrative d'appel de Toulouse a confirmé le 26 janvier dernier, l'annulation de la suppression des menus de substitution dans les cantines de la ville. Le maire a saisi le Conseil d'État et comme il l'avait indiqué, sollicite un soutien de l'État à 80 % sur un investissement estimé à 1,6 M€, pour pouvoir créer ces selfs. "Les cantines sont en place. On rappelle que c'est un service facultatif, pour les revendications des uns et des autres, ce n'est pas lieu. Un repas est proposé, si on aime on mange, sinon on ne mange pas", a laché Julien Sanchez, à l'interpellation de Charles Menard sur l'absence des menus de substitution.

Et le même de poursuivre : "Pour proposer un double choix, tous les jours et pas seulement le jour où il y a du porc parce qu'il n'y a pas que ce sujet, il faut qu'il y ait des selfs dans les cantines, on n'en a pas. Donc nous sollicitons des subventions de l'État, on verra s'il a les moyens. S'il ne les a pas, je ne vois pas pourquoi nous les aurions.

Gestion de l’eau et de l’assainissement

Autres sujets à l’ordre du jour du conseil municipal, la gestion de l'eau potable et de l’assainissement, compétences qui reviendront dans les mains de la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence en 2026. Elles relèvent jusque-là des mairies qui peuvent les gérer en régie directe ou avoir recours à une délégation de service public (DSP). Cette dernière option avait été retenue à Beaucaire sous le mandat de Mireille Cellier, pour une durée de 15 ans avec un avenant d’un an. Les contrats arrivant à échéance le 31 décembre 2023, les élus ont dû se prononcer sur une nouvelle DSP d'une durée de 10 ans pour laquelle une mise en concurrence sera lancée.

« La régie directe apporte des risques et des responsabilités à la commune. Il y a nécessité à avoir des compétences d’ingénierie et de technicité. Entre 2010 et 2022, aucun travaux n’a été fait puisque les crédits avaient été consommés lors des deux premières années du contrat, concentrés sur des urgences. La DSP est la meilleure façon d’agir pour conserver des prix bas et permettre de faire des travaux sur des réseaux vieillissants, certains datent des années 50 et 70 », assure le maire. La municipalité a estimé à 883 000 € et plus d’1,2 M€ les montants des travaux sur les réseaux d’eau potable et d’assainissement.

Un Schéma directeur des eaux pluviales inscrit au budget 2023

Pour Luc Perrin, élu d’opposition « Unis pour Beaucaire », la stratégie du maire n’est pas bonne : « Il apparaît une contradiction majeure entre la nécessité d'augmenter les efforts d'investissement et la volonté dogmatique de Julien Sanchez de refuser toute hausse de tarif sur les services de l'eau et l'assainissement. » Et de poursuivre : « Pour ces raisons, ce projet de DSP, tel qu'il est envisagé, est irresponsable. Irresponsable économiquement car cela revient à repousser des dépenses d'investissement absolument nécessaires. Cette logique, purement politicienne, revient à faire porter aux prochaines générations de Beaucairois des dépenses importantes qu'il serait normal, pour tout gestionnaire sérieux, de lisser dans le temps pour limiter des hausses importantes des tarifs de l'eau et de l'assainissement dans le futur. Irresponsable écologiquement aussi car 20 % de l'eau pompée se perd à cause de fuites dans les canalisations. »

Le maire indique que la perdition de l'eau, qu'il ramène à 17 %, se situe en-dessous de la moyenne nationale, "ce qui bien sûr ne veut pas dire qu'il n'y a pas de sujet, pour moi aussi, c'est aberrant." Et le même de rappeler que la réalisation d'un Schéma directeur des eaux pluviales a été mise au budget 2023. "Ce qui n'a jamais été fait par aucune municipalité. Ça coûte 1 M€. Ce Schéma directeur des eaux pluviales nous permettra d'avoir des subventions pour nos travaux. Ce qui veut dire que la commune pourra aussi porter des travaux en plus de ceux prévus dans la délégation de service public." Ces deux délibérations ont été votées à la majorité. Charles Menard s'est positionné contre et les élus UPB se sont abstenus. 

Stéphanie Marin

Beaucaire

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