Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 19.10.2023 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 1628 fois

EXPRESSO "De nouveaux horizons" pour Castillon-du-Gard, tourné vers le Pays d'Uzès

Muriel Dherbecourt, maire du Castillon-du-Gard

- Photo Objectif Gard

Membre de la communauté de communes du Pont du Gard depuis 2008, Castillon-du-Gard se prépare à la quitter pour rejoindre le Pays d’Uzès. Une décision votée à la majorité hier, lors du conseil municipal.

Rebelote. Après Argilliers, voilà que Castillon-du-Gard - commune de près de 1 700 habitants - décide de quitter à son tour la communauté de communes du Pont du Gard (CCPG). La demande de retrait a été votée à la majorité - une seule voix contre - lors du dernier conseil municipal en date du mardi 17 octobre. A été proposé dans le même temps de rejoindre la communauté de commune du Pays d’Uzès. « Il semble totalement inabordable du côté de la CCPG de se mettre autour d’une table pour discuter de l’avenir sereinement », lâche Muriel Dherbecourt, maire de Castillon-du-Gard, également conseillère départementale sur le canton de Redessan.

Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase c'est l’affaire Élisabeth Viola, quatrième vice-présidente à la CCPG, destituée des délégations Économie et Tourisme. « À qui en plus, on - le président Pierre Prat, NDLR - demande de démissionner, enfonce la première édile castillonaise. Je me suis dit que ce ne sont pas des façons d’agir. »

"Ce n’est pas une décision facile"

Au-delà de l’affect, l’élue met en cause « l’absence d’un vrai projet de territoire. » Et la même d’insister : « On se sclérose, on ne sait plus se réinventer, on ne sait plus agir. » Après le vote du conseil municipal et selon la procédure dérogatoire engagée, l’intercommunalité d’accueil, soit la CCPU, doit désormais voter la délibération qui figure à l’ordre du jour de conseil communautaire du mardi 24 octobre. Puis la commission restreinte de coopération intercommunale, présidée par le préfet, devra se réunir et se prononcer sur la validation ou non du départ de la commune. Selon Muriel Dherbecourt, si départ il y a, cela devrait se faire dans le courant du mois de janvier ou au premier trimestre 2024 tout au plus.

« Ce n’est pas une décision facile, assure-t-elle. Pour autant, nous le vivons avec le conseil municipal, comme une ouverture vers de nouveaux horizons. » Déjà explorés en termes de bassin de vie. Les avantages ? Les services notamment « du transport à la demande qui était demandé depuis belle lurette par les Castillonais, mais aussi l’école de musique, le projet de piscine intercommunale d’Uzès. » Ce sont aussi des opportunités de développement pour l’environnement, par exemple, ou la petite enfance avec, pourquoi pas, la construction d’une crèche près de Castillon. Autre argument : les fonds de concours. « La CCPU soutient les projets d’investissements pour les communes, ce n’est pas neutre. C’est ce que je n’arrive pas à faire avec la CCPG. »

Le tableau n'est toutefois pas tout rose. « Le foncier non bâti est un petit peu plus cher sur Uzège, admet Muriel Dherbecourt. Mais la part entre ce que nous payons à la CCPG et ce qui va être versé à l’Uzège, représente moins de 500 €. » La cotisation foncière des entreprises subira également une augmentation, qui devrait être étalée sur plusieurs années de manière à ce que les entreprises ne la subissent pas de plein fouet.

"Chaque commune est libre d'aller où elle veut"

Tout semble avoir été anticipé, même la poursuite du travail mené en commun avec les communes de la CCPG, Remoulins en premier lieu. « Mais aussi Valliguières, Pouzilhac, Saint-Hilaire d’Ozilhan avec lesquelles nous faisons le Forum des associations, et nous continuerons », assure Muriel Dherbecourt. La réciprocité sera-t-elle de mise ? Mais une autre question se pose : d’autres communes pourraient-elles s’inspirer de cette initiative, après celle d’Argilliers, la continuité géographique ouvrant tous les champs des possibles ?

Du côté de la CCPG, le mot d'ordre est clairement affiché, avant une communication plus étayée à n'en pas douter : le libre arbitre. "Chaque commune est libre d'aller où elle veut." Sans manquer de se défendre : "Une vision positive au moins jusqu'en 2033 alors qu'en 2015 l'espérance de vie de la CCPG était de deux ans, une très bonne trésorerie, une absence de dettes, 2,5 M€ d'investissements, le reversement d'1,5 M€ de soutien aux communes."  

Stéphanie Marin

Beaucaire

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