Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 02.08.2023 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 2225 fois

ÉTÉ 63 Beaucaire battait Tarascon à Intervilles et le bassin Verdet vivait sa fin

Nous ne sommes pas à Marguerittes en 1963 mais à Bellegarde en 1961 (Photo d'illustration Archives Municipales fonds Hervé Collignon).

Chaque mardi, jusqu’à la fin du mois d’août, nous revenons sur l’actualité gardoise de l’été 1963. Il y a 60 ans, des Cévennes à la Méditerranée, les vacances estivales ont été marquées par de nombreux évènements, petits ou grands, drôles ou dramatiques mais qui restent gravés dans les mémoires de certains d’entre nous. Vous retrouverez peut-être des moments de votre vie avec ce bond en arrière de six décennies.  

Nous ne sommes pas à Marguerittes en 1963 mais à Bellegarde en 1961 (Photo d'illustration Archives Municipales fonds Hervé Collignon).

1er août : Marguerittes et le succès de l'encierro. On le sait, il y quelques décennies, les manifestations traditionnelles qui tournaient autour des taureaux, étaient différentes. Parmi les festivités de la fête votive de Marguerittes, village aux abords de Nîmes, l'encierro a remporté un beau succès. "Nous pensons que l'encierro aurait eu une affluence plus grande car 15 heures de l'après-midi est une heure assez peu propice ; il faisait vraiment très chaud pour courir. Aucun bachouchage à signaler, le bétail était bien approprié pour ce spectacle, il ne montra pas de méchanceté excessive, tout à l'honneur des manadiers Fabre et Mailhan", pouvait-on lire dans la presse locale de l'époque. 

1er août : Intervilles quand Beaucaire battait Tarascon. L'épreuve "intervilles" s'est déroulée en présence d'une foule enthousiaste et Beaucaire a bien battu Tarascon avec un point d'avance ! Imaginez la chambrette... Même le présentateur star de l'époque, Léon Zitrone, était de la partie pour commenter la fête au plus proche de la foule qui envahissait même la piste. Il était d'ailleurs partisan de Beaucaire quand Guy Lux, aussi présent, soutenait Tarascon. Monsieur Boyer, maire de Beaucaire et madame Cardouel de Tarascon, étaient eux aussi là pour marquer leur territoire. Vache enrubannée, jeu de cavaliers, jeu des paniers, petit concert en mano a mano, jeu des valises, piscine à traverser, homme-statue, gymkhana automobile, jeu de l'anneau de force ou encore tir à la corde, il n'y a pas à dire, Intervilles, c'était quand même quelque chose ! On a même vu capes et muletas virevolter sur la piste... Un délice.

2 août : plongeon en eau froide ? L'eau froide bienfaisante par temps caniculaire est un handicap sérieux pour les sportifs. C'est à l'impasse Verdet que tout se passe pour les "Nîmois transpirants." Contre toute attente, la Nîmes de l'époque se revendique en avance sur son temps en matière de piscine publique avec ce précieux bassin de 50 mètres, un des seuls en région. Au quotidien, 600 baigneurs mais en été ils étaient plutôt 1 700 ! Avec ce bassin de 1600 M3, l'état de l'eau, sa propreté, était important. L'eau était certains jours à 16°C mais pouvait atteindre les 23 ou 24°C, parfois. On parlait alors d'un système de mise en chauffe de l'eau pour ouvrir le bassin d'avril à octobre. Le club de natation de Nîmes (ASNM) était sixième au classement national et les jeunes pépites brillaient. À la fin de l'article et même si tous les voeux du journaliste accompagnaient cette révolution chauffée, il était clair que la notion de disparition de ce bassin était engagée...

Bientôt l'Impasse Verdet perdra son bassin... Ici la future piscine Pablo Neruda (Photo d'illustration Archives Municipales fonds Hervé Collignon).

5 août : Annie Cordy et Luis Mariano régalaient les arènes. Du très bon music-hall aux arènes avec un Luis Mariano "exceptionnel" et une "Annie Cordy en pleine forme." Dans l'article compte-rendu, on pouvait lire, "Dommage que le temps ait boudé cette soirée qui s'annonçait excellente et qui le fut. Annie Cordy, à Nîmes, a la côte d'amour et elle n'a pas déçu son public. Cette artiste ne ménage pas ses forces. Chanter, pour elle n'est rien. Elle danse, saute, interpelle le public et change de tenue après chaque chanson..." Et Luis Mariano, souvent chahuté à Nîmes ? Il aurait été exceptionnel ! Déjà en compagnie de la chanteuse lors de sa dernière venue en 1962, il a dû être piqué au vif. Mais pour le coup, "ce fut un ténor en grande forme que nous avons entendu, en possession de tous ses moyens. Il a été parfait à tous les registres et nous nous plaisons à le signaler."

5 août : corrida du manque. Le titre de San Antonio, le chroniqueur, est grand. "À Nîmes, les toreros sont en grande partie responsables du manque d'intérêt de la corrida de Guardiola." Ok, les choses sont posées. Les reseñas de l'époque étaient quand même bien âpres et pleines de vie. Une demie-entrée, un beau temps. Un premier toro pour le rejoneador Bohorquez mais rien ne se passe, "ce fut long et sans intérêt et un sobresaliente mis rapidement fin à cette présentation par un pinchazo." Curro Giron prend la relève avec cinq bonnes Véroniques lors de son premier passage et trois paires de banderilles. Murillo n'apprécie guère le deuxième toro. Miguelin, hormis lors de cette faena, sera le troisième laron peut-être le plus en vue lors de cette course. Sans trop d'explication, la reseña nous dit que le quatrième toro est "beau et très bien armé. Le spontanero d'Aigues-Mortes saute en piste et donne deux passes de muleta."

Anthony Maurin

Gard

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