Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 18.08.2023 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 1492 fois

FAIT DU JOUR Fortes chaleurs, c'est (re)parti pour un tour !

La sécheresse (Photo Anthony Maurin).

Météo France tenait, hier, une conférence de presse pour clarifier la situation sur les jours à venir. De fortes chaleurs sont attendues.

Les écdrans de contrôle de la station de Météo France Nîmes-Courbessac (Photo Archives Anthony Maurin).

63 participants, rare pour une visioconférence ! « Lundi et mardi, la barre des 40°C pourrait être franchie », lance d’emblée Christelle Robert, prévisionniste à Météo-France. C’est donc un épisode de fortes chaleurs qui touche le sud du pays, en particulier le Centre-Est depuis la fin de semaine dernière « et au moins jusqu’au milieu de la semaine prochaine ». La chaleur s’intensifie ces prochains jours et s’élargit progressivement. Ces fortes chaleurs s'annoncent durables avec des pointes voisines de 40 °C sur le Midi méditerranéen et en vallée du Rhône à partir de ce week-end.

Pour Olivier Caumont, directeur-adjoint scientifique à la Direction des opérations pour la prévision : « Depuis le 10 août, la vigilance est de mise. Actuellement nous avons sept départements en vigilance orange canicule et 21 en jaune alors qu’ils n’étaient que quatre il y a quelques jours. La chaleur va s’accentuer et on pense étendre la zone dans les prochains jours, notamment dans le Sud-Est. »

À l’échelle de la France, ce nouvel épisode s'annonce comme le plus chaud de l'été 2023. Il pourrait être également l'un des épisodes de chaleur les plus tardifs qu’a connu la France avec un tel niveau d'intensité lors d’une fin de saison estivale.

À quoi s’attendre ces prochains jours ?

Depuis déjà quelques jours, notre pays se situe dans un régime de sud-ouest, humide et instable des Pyrénées au Nord-Est, expliquant les passages orageux des derniers jours. À l'est de cet axe, de l’air chaud caniculaire concerne le Centre-Est. À partir de la fin de semaine, de l’air encore plus chaud va remonter par le sud, conduisant à la mise en place d’un dôme de chaleur.

La sécheresse (Photo Anthony Maurin).

Agnès Verrier, chargée de projet et d’expertise scientifique en santé publique à Santé publique France, rappelle la base de la gestion de la chaleur. « En voiture, il faut privilégier les heures les moins chaudes, prévoir de l’eau et ne jamais laisser quelqu’un dans une voiture, même pour une courte durée. Concernant le sport, reportez-le à un jour plus clément, sinon faites-le tôt le matin. Les baignades sont bénéfiques pour l’organisme mais pensez à privilégier les zones surveillées, à vous mouiller un peu avant d’entrer dans l’eau et à surveiller vos enfants. »

Le Gardon passe sous le Pont Saint-Nicolas en été (Photo Anthony Maurin).

On observe depuis le week-end dernier en Rhône-Alpes des maximales qui atteignent les 35°C, voire les dépassent. Les nuits restent chaudes, avec des minimales souvent supérieures à 20°C (17,7°C à Lyon mercredi matin).

La chaleur va s’accroître au cours de la fin de semaine pour atteindre un pic d’intensité en début de semaine prochaine, lundi et mardi. Dès jeudi, les 35°C seront régulièrement dépassés de l’Occitanie à la Provence en passant par la vallée du Rhône.

Un cours d'eau à sec... (Photo Anthony Maurin).

Lauriane Batté, climatologue à Météo-France, ajoute : « Nous comparons les données de 30 stations météo réparties sur le territoire avec l’indicateur thermique national. Depuis 1947, on recense 46 vagues de chaleur dont dix ont démarré en août. Toutes ont été enregistrées depuis le début du XXIe siècle. La plus intense fut celle de 2012 qui avait duré du 17 au 21 août. Le pic de valeurs était à 26,4°C mais localement les températures ont dépassé 41,5°C. »

Depuis hier et au cours du week-end, des températures de 40°C sont possibles dans ces mêmes régions. La chaleur va alors déborder sur les régions plus au nord, du Centre-Val de Loire au Nord-Est en passant par le bassin parisien où on pourra tutoyer les 35 °C.

Comment expliquer ces fortes chaleurs ?

Cet épisode survient de manière tardive après un été contrasté. Est-ce habituel à cette période de l’année ? À l’échelle nationale, six épisodes de vague de chaleur ont déjà été observés après le 15 août depuis 1947 : en 2001, 2009, 2011, 2012, 2016 et 2017.

La chaleur minérale de Nîmes n'attire pas le tourisme (Photo Anthony Maurin).

Parmi ces six, c’est l’épisode du 17 au 21 août 2012 qui a été le plus sévère. Ces épisodes ont duré entre quatre et six jours, et étaient plus courts et moins intenses que les vagues de chaleur de juillet 2022.

Début juillet, le Centre-Est et le Sud-Est du pays ont déjà été touchés par un épisode de chaleur. Une vague de chaleur sur la Méditerranée avait également induit des températures élevées sur la Corse et le Sud-Est jusqu’au 24 juillet.

De tels épisodes sont-ils liés au changement climatique d'origine humaine ? En tout cas ils s’inscrivent dans cette logique qui implique que de tels épisodes pourraient s’avérer plus fréquents ou tardifs durant la saison estivale.

Les six précédents épisodes de chaleur tardifs ont eu lieu au cours du XXIe siècle alors que pendant toute la seconde moitié du XXe siècle, aucune vague de chaleur aussi tardive n’a été recensée à l’échelle nationale.

De plus, l’indicateur thermique national maximum enregistré après un 15 août date du 19 août 2012 et s’élève à 26,4°C et selon les dernières prévisions, l’indicateur pourrait atteindre plus de 27°C durant la journée de mardi ce qui constituerait une valeur inédite de chaleur pour une fin d’été météorologique.

Si vous voulez vous renseigner plus finement au fil des jours de chaleur

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Anthony Maurin

Gard

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