Publié il y a 1 an - Mise à jour le 07.12.2022 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 885 fois

FAIT DU JOUR Schéma unique pour objectifs multiples

Les vice-présidents en charges des dossiers sociaux (Photo Anthony Maurin).

Le Département du Gard a présenté une première en France : un schéma unique des solidarités sociales qui s'étend jusqu'en 2027.

Avec 735 000 habitants pour un département situé au quatrième rang national de la croissance démographique, le Gard doit savoir évoluer aussi vite que les enjeux que rencontre sa population.

S'adapter à l'usager, l'aider d'un bout à l'autre de la chaîne sociale dans ses démarches ! Pour y parvenir, un schéma transversal, unique, en matière d'action sociales. "On a écouté, on a pris acte et maintenant on met en place", explique la présidente Françoise Laurent-Perrigot. 57 nouveautés et des objectifs avoués. 

"Il faut aller de l'avant, se rapprocher des Gardois, aller à leur contact. Tous nos schémas ne doivent pas être cloisonnés comme ils l'étaient jusqu'ici, c'est le rôle du travail continuel réalisé par les vice-présidents du Conseil départemental", assure Françoise Laurent-Perrigot. Pour la première fois dans l'histoire du Gard, le budget alloué à l'aide sociale passera la barre des 500 millions d'euros alors même que le nombre de bénéficiaires du RSA fait baisser son budget de huit millions d'euros.

Jusqu'à présent, le Département, pour son action sociale, avait des schémas divers et variés. Avec ce schéma unique, à la manière d'un guichet unique, le but du jeu est d'avoir un meiilleur accueil, un accompagnement plus efficient et proposer une offre plus en phase avec le réel.

Françoise Laurent-Perrigot, Maryse Giannaccini et Rémi Nicolas (Photo Anthony Maurin).

C'est au tour d'un dialogue permanent de s'installer. Ce schéma intègre l'immense majorité des problèmes rencontrés par les Gardois et s'étend sur trois axes : bien grandir, bien vivre et bien vieillir. Un observatoire sera mis en place dès 2023 pour constater l'évolution dses besoins sociaux, évaluer la pertinence de ce schéma, produire des analyses et les partager et pour faire des préconnisations. 

Pour cela, le Conseil départemmental a concerté les Gardois entre décembre 2021 et juillet 2022. Les six vice-présidents en charge de ces lourds dossiers ont été proactifs. Amal Couvreur, Maryse Giannaccini, Hélène Meunier, Christian Bastid, Rémi Nicolas et Christophe Serre "se sont impliqués et ont travaillé ensemble. Le défi était de réaliser un document unique pour planifier l'ensemble de nos actions sociales pour les années à venir. Il nous fallait un référentiel, un plan d'action qui crée les conditions d'une transversalité au sein de nos services", poursuit la présidente.

Christian Bastid, Amal Couvreur et Christophe Serre (Photo Anthony Maurin).

Premier vice-président et surtout délégué à l'Autonomie des personnes âgées et handicapées, Christophe Serre est heureux. Il sait que le Gard est composé de 235 000 personnes de plus de 60 ans et de 90 000 de plus de 75 ans. "L'habitat est important, pérenniser les services d'aide à domicile aussi tout comme mieux accompagner les territoires sans oublier la qualité de vie des aidants et le travail des inetrvenants. La MDPH sera plus proche des territoires."

Des "Maison du Département" seront accessibles dès 2023. Un accueil spécifique y sera établi. Une orientation personnalisée vers les services en adéquation avec la demande de l'usager sera elle aussi effective. Il devrait même y avoir des maisons itinérantes pour aller toujours au plus proche des Gardoises et des Gardois. Autre vice-président mais délégué à l'Habitat, au logement et renouvellement urbain, Christian Bastid note un bond en avant. "Le moment est important car nous avons besoin de lisibilité dans nos actions sociales. La question du logement pour tous doit permettre de diminuer la précarité quand les gens sont en difficulté, c'est une stratégie à long terme mais aux résultats durables."

Les élus présentent la nouveauté, un plan unique pour un schéma couvrant des axes de manière transversale (Photo Anthony Maurin).

N'oublions pas que le Gard a plus de 60 % de sa population qui peut prétendre à un logement social ! On part de loin, mais petit à petit la situation s'arrange et une agence départementale de l'habitat et du logement sera d'ailleurs mise en place en janvier 2023. "Tout cela répond aussi aux questions que se pose la jeunesse et le schéma n'oublie ni l'isolement ni le travail qu'il faut accomplir pour accompagner les Gardois en ces temps de crises."

"Bien grandir, c'est un vaste programme car nous connaissons une saturation de l'offre d'accueil et qu'il faut plus travailler sur la prévention. Nous allons ouvrir une soixantaine de places d'accueil en 2023 pour être plus efficace, plus simple. Un tiers des enfants confiés à l'aide sociale sont en situation de handicap et tout cela représente un défi pour aider à bien faire grandir les citoyens de demain. Nous devons prévenir les vulnérabilités", lance quant à elle Maryse Ginnaccini, vice-présidente déléguée à la Protection de l'enfance, à la petite enfance et au soutien à la parentalité.

Les vice-présidents en charges des dossiers sociaux (Photo Anthony Maurin).

Avec 27 000 "RSistes" contre 31 000 en 2020, le Gard va un peu mieux de ce côté, mais il s'agit tout de même de près de 10 % de la population active ! Rémi Nicolas, vice-président délégué à l'Insertion et à l'accès à l'emploi, est vigilant : "Nous devons intensifier l'accompagnement de 4 000 nouveaux entrants au RSA chaque année. Le Département leur proposera une orientation vers le monde profesionnel. L'emploi doit être l'affaire de tous. Le taux de chômage du Gard est passé de 13 % à 10 %, il y a des offres d'emploi mais pas de candidat ! Nous devons travailler main dans la main avec le monde de l'entrepreneuriat et mettre en place des expérimentations, des innovations." Bref, être au plus près des besoins des entreprises.

Pour aider aussi à "consommer plus local" dans les chantier à venir, le Département contracte chaque année quelque 100 millions d'euros de marchés publics. Des clauses pour favoriser l'insertion sur les chantier seront intégrées.

La présidente Françoise Laurent-Perrigot (Photo Anthony Maurin).

Chose qui semble ravir Amal Couvreur, vice-présidente déléguée à la Politique de la ville, la concertation a fonctionné. "C'est la première fois que des associations participent à un tel schéma. Pour une fois, elles ont été associées à la démarche et se sont senties écoutées. Nous sommes tous concernés et ce schéma permet d'établir un lien. Nous allons continuer à faire entendre ces voix, à amplifier la prévention spécialisée avec les remontées que nous aurons sur le terrain et voir ce que l'on peut apporter de spécifique, mais les associations ne sont pas des administrations !Citant l'exemple de la réhabilitation du collège Diderot en un lieu de mixité sociale aux accents étatique, Amal Couvreur a annoncé que bientôt "on pourrait y manger grâce à un nouvel espace !"

Il n'y aura donc pas de big bang dans l'administration, mais elle devra se mettre en ordre de marche pour atteindre les objectifs dictés par la politique du Département. "Ça va bouger, les agents seront peu à peu formés et les services seront forcément réorganisés. Ce schéma est adaptable, modifiable sans problèmes. Il existe d'autres schémas uniques en France, mais pas aussi larges que celui que nous proposons", conclut Françoise Laurent-Perrigot. À plan unique, articles multiples. Pour évoquer plus en détails cette nouveauté, nous ferons, au fil des semaines à venir, des zooms sur les apports de ce schéma d'importance.

Anthony Maurin

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