Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 08.10.2023 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 704 fois

FAIT DU SOIR Baudile, saint martyrisé et décapité pour un idéal espéré

Derrière la grille. Sachez que des pèlerinages sont toujours d'actualité sur ce site (Photo Archives Anthony Maurin).

Le culte d'un saint nîmois est encore bien visible à Nîmes. Une église ornée et majestueuse, une crypte quasi-secrète et une histoire qui pose le contexte d'une région à la fin de l'Antiquité romaine.

Église Saint Baudile Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin)

La chrétienté est un passage de l’histoire qui s’étale dans le temps depuis 2 000 ans. La christianisation a fait le monde occidental tel que nous le connaissons aujourd’hui et au cœur duquel nous évoluons. À Nîmes, comme un peu partout en Europe, saint Baudile a prêché la bonne parole et c’est à Nîmes qu’il est devenu un martyr.

Cet homme de foi a plusieurs noms qui sont restés après sa mort. Bauzile, Baudelle, Beauzire, Bauzille, Baudelius, Bauzély, Baudière ou pour nous autres Baudille est donc un martyr chrétien du IIIe siècle.

À l'intérieur de l'église, la statue (Photo Archives Anthony Maurin).

Probablement originaire d'Orléans, Baudile décida avec son épouse d'aller évangéliser la région de Nîmes. On ne sait ni pourquoi ni comment il est arrivé dans la cité des Antonins mais ce dont on est sûr, c'est que c’est ici qu'il fut décapité pour avoir interrompu un sacrifice païen.

La ville n'avait pas encore d'église constituée, ni même d'évêque. Des païens voulurent l'obliger à participer à un culte mais Baudile s'y refusa malgré leurs coups. Jugé sur le champ et condamné à mort, il fut décapité hors des remparts. Son martyr eut lieu vers la fin du IIIe siècle. Son tombeau devint le lieu saint de la cité.

Saint Baudile sur les murs de l'église nîmoise surnommée "Les Carmes" (Photo Archives Anthony Maurin).

Par la suite, un monastère s'éleva à l'endroit où reposait son corps. Ce monastère fut détruit en 1563, au début de la réforme protestante à Nîmes. Ses reliques furent profanées et dispersées. "À la fin du règne de l'empereur Dioclétien, en l'an 303, une grande persécution éclate, et notre région est touchée. Saint Baudille, sous-diacre à Nîmes, Gênes et Arles, notaire, non baptisé, a, par honnêteté humaine, refusé d'enregistrer le décret de persécution... Quel saint est plus digne d'être placé à la tête du calendrier du diocèse, que celui qui le premier l'a fécondé de son sang ?", peut-on lire dans l’Histoire du diocèse de Marseille.

De plus près avec le crocodile et le palmier (Photo Archives Anthony Maurin).

Nîmes en conserve encore la mémoire de Baudile car aujourd’hui s’élève en majesté une grande église. Plus discrète et ailleurs sur une colline nîmoise, une crypte rend hommage sur les lieux de la décapitation. Saint Baudile les trois fontaines est ainsi un des hauts lieux de la foi catholique dans le Gard et saint Baudile est devenu le patron principal de la ville de Nîmes.

La crypte sour la pelouse (Photo Archives Anthony Maurin).

Son culte se répandit très loin de Nîmes comme le montrent les nombreuses localités et quelque 400 églises qui lui sont consacrées en France dont la petite chapelle de Mornas dans le Vaucluse, hors du village sur le plus haut massif ou encore et plus proche l’église du XIIe siècle Saint-Baudile à Tornac au cœur de l’ensemble paroissial d'Anduze.

Un cimetière saint Baudile est aussi visible à Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Beaucoup de paroisses en France et hors de France sont encore dédiées à saint Baudile. Certains pensent que le nom Baudile peut prendre la forme de Beauzire en Auvergne (Saint-Beauzire dans le Puy-de-Dôme) et de Saint-Beauzire (en Haute-Loire).

La porte de la crypte (Photo Archives Anthony Maurin).

Ses reliques ont été emmenées, par la communauté de bénédictins qui les possédait, à Cessy-les-bois (Nièvre) après avoir fui l'invasion des Maures au IXe siècle. Ces moines ont alors reconstruit le monastère de Cessy qui appartenait au diocèse d'Auxerre. Ce monastère a été détruit pendant les guerres de Religion. Sur l'actuelle commune de Marzy, il y a une petite chapelle privée dédiée à saint Baudière. Dans l'ancien calendrier du diocèse de Nevers, qui a été valide jusqu'à la réforme de saint Pie X (1913), la Saint-Baudière était fêtée le 20 mai.

Derrière la grille. Sachez que des pèlerinages sont toujours d'actualité sur ce site (Photo Archives Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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