Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 05.08.2023 - Thierry Allard - 3 min  - vu 8113 fois

GARD La préfète fait ses adieux : « c’est ici que s’achèvent quarante années au service de l’État »

Vendredi soir, lors du pot de départ de la préfète Marie-Françoise Lecaillon, dans les jardins de la préfecture

- Photo : Thierry Allard

La préfète du Gard Marie-Françoise Lecaillon, qui quitte ses fonctions en ce mois d’août après un peu plus de deux ans en tant que représentante de l’État dans le département, organisait ce vendredi soir son pot de départ.

L’émotion l’a parfois assaillie mais, fidèle à elle-même, Marie-Françoise Lecaillon a su garder le cap pour aller au bout d’un long discours conçu comme un tableau pointilliste, « par petites touches », pour clore le chapitre gardois de sa longue carrière, et par la même occasion sa carrière tout court. « C’est ici que s’achève ma vie professionnelle », glissera-t-elle, se rappelant de ce jour de janvier 1983, quand elle commençait comme attachée de préfecture en Seine-Saint-Denis, début de ses « quarante années au service de l’État. »

C’est donc dans le Gard que cette carrière s’achève, un département qui aura donc « toujours une place particulière » dans le coeur d’une préfète qui aura marqué le département à plusieurs titres. D’abord, ce fut « la première femme préfète du Gard », soulignera Nathalie Nury pour le Département, préfète ayant pris ses fonctions un 8 mars, en 2021. La conseillère régionale Julie Delalonde retiendra son « accessibilité, (sa) simplicité, (son) engagement et (son) humanisme. » Le sénateur Denis Bouad saluera son « empathie et son attention pour les maires ruraux », quand son homologue Laurent Burgoa verra en Marie-Françoise Lecaillon « une excellente capitaine d’équipe. » « Vous êtes sur le podium des préfets du Gard qui ont fait le plus de déplacements sur le terrain », reprendra-t-il, avant de l’inviter à revenir entre Rhône et Vidourle, la médaille du Sénat qu’il avait prévu de lui remettre étant « restée bloquée entre Paris et Nîmes. »

Le secrétaire général de la préfecture Frédéric Loiseau saluera quant à lui son « extrême rigueur, cette connaissance des dossiers qui a peu d’équivalent, quand on vous parlait d’un sujet, il valait mieux le connaître. » Sous son autorité, « nous avons tous progressé car nous étions challengés en permanence », rajoutera-t-il, avant de lui remettre la médaille de la préfecture ainsi qu’un presse-papiers.

Vendredi soir, lors du pot de départ de la préfète Marie-Françoise Lecaillon, dans les jardins de la préfecture • Photo : Thierry Allard

Ce département particulier, majestueux autant que réboussier, Marie-Françoise Lecaillon n’avait fait que le traverser avant d’y être nommée. « J’ai vite aimé ses paysages diversifiés, c’est presque une petite France », rejoue-t-elle. Férue d’histoire, elle dévore celle de ce coin de France où la romanité, les camisards, l’industrie noircissent des pages, se met à jour sur les grands enjeux locaux (« pour m’imprégner ma démarche a été d’écouter et d’observer »), et se pique notamment d’agriculture, même si les rencontres avec les agriculteurs ont été « parfois un peu rugueuses mais le plus souvent constructives. »

De ce département elle retiendra aussi son imprévisibilité, entre épisodes cévenols ou méditerranéens, c’est selon, feux de forêts ou gros faits divers. « Mon premier week-end, je l’ai passé aux Plantiers », rappelle-t-elle, à l’occasion de la tuerie de sinistre mémoire. « Dans ce département il vaut mieux être à jour quand vous quittez votre bureau le soir car vous ne savez jamais ce qui va arriver dans la nuit ou le lendemain », résume-t-elle, comme un conseil pour son successeur Jérôme Bonet, dont ce sera le premier poste en tant que préfet. « J’ai acquis une certitude, plus nous faisons appel à la compétence territoriale plus nous trouvons des situations adaptées, je ne doute pas que mon successeur poursuive ce chemin », rajoutera-t-elle plus loin.

« Il y a un temps pour tout, est venu pour moi celui de partir », poursuivra Marie-Françoise Lecaillon, non sans dire son « respect » aux acteurs du territoire, notamment les maires, chefs d’entreprises et présidents d’associations, sa « gratitude » envers les forces de l’ordre et de sécurité, les fonctionnaires de l’État et ceux de l’ombre. Désormais, elle va « goûter pleinement à (sa) liberté retrouvée. » La passation avec Jérôme Bonet est prévue pour le 21 août.

Thierry Allard

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