Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 30.05.2023 - Propos recueillis par Stéphanie Marin - 4 min  - vu 1294 fois

L'INTERVIEW Pef : "RRRrrrr!!! était à l'époque le film de la honte, mais faire une suite aujourd'hui serait une bonne idée"

Le dernier film de Pierre-François Martin-Laval, "Les vengeances de Maître Poutifard" sortira dans les salles de cinéma le mercredi 28 juin 2023. 

- Photo : S.Ma

L'ex-Robin des Bois, Pierre-François Laval-Martin alias Pef était à Nîmes dimanche dernier pour présenter en avant-première au Kinepolis, son dernier film Les vengeances de Maître Poutifard avec son mentor, Isabelle Nanty et Christian Clavier. Interview.

ObjectifGard : Vous avez osé !

Pierre-François Martin-Laval : Quoi ?!

Déguiser Christian Clavier en Super Mario...

(Rires) Je pensais qu'il refuserait d'ailleurs ! Mais Christian ne m'a posé aucune question. Sa seule inquiétude, parce que l'histoire se déroule à deux époques différentes, c'était de savoir comment j'allais faire pour passer de l'une à l'autre et faire qu'il paraisse 20 ans de moins.

C'est un acteur qui vient en confiance, avec autorision ?

Oui, à tel point qu'il ne m'a pas demandé quels acteurs joueraient avec lui. Christian aime beaucoup les surprises et il aime en faire. Il n'aime pas que l'on fasse des laïus, c'est un acteur qui aime jouer. Super Mario, c'était un clin d'oeil, et fait du hasard, le film est sorti juste avant.

Le dernier film de Pierre-François Martin-Laval, "Les vengeances de Maître Poutifard" sortira dans les salles de cinéma le mercredi 28 juin 2023.  • Photo : S.Ma

Il y a plusieurs clins d'oeil dans votre film. Allez, on en révèle un, le plus marquant peut-être : l'hommage à Titanic.

Ça m'est venu assez naturellement, lors de l'écriture. c'est-à-dire que cette scène qui se joue dans le restaurant, je l'ai associé à celle du restaurant du Titanic. Le comportement des figurants... Ça les a beaucoup amusés que je leur donne autant d'importance. Un figurant n'a pas l'habitude de se mettre à jouer des situations à ce point-là. Je leur disais : "Rappelez-vous la lâcheté des hommes à qui on disait les femmes et les enfants d'abord et malgré tout certains sont passés avant eux." On s'est bien régalés. 

Cette histoire que vous nous racontez, celle de cet instituteur, Maître Poutifard, malmené par ses élèves, fait-elle référence à une part de votre enfance ? 

Pas directement, non. Le producteur des "Profs" (Romain Rojtman, NDLR) m'a dit un jour que son fils en CM1 lisait une histoire, qu'il aurait aimé voir au cinéma. Il s'agit de "La troisième vengeance de Robert Poulifard" de Jean-Claude Mourlevat. J'ai lu ce livre. Un instituteur qui se venge, le pitch est super mais je ne savais pas où ça allait me mener. C'est la fin qui m'a vraiment retournée, j'ai même pleuré. Et ça a été une évidence.

"J'ai été un enfer, à la fois insolent, arrogant, ça a été dur pour tout le monde. Je regrette mais le mal est fait."

Pef

Vous-mêmes enfant, faisiez-vous partie des têtes dures ou des fayots ?

Vous savez, certaines farces que les enfants font à leur instituteur dans le film ne viennent pas de mon imagination mais de mon expérience. J'ai été un enfer, à la fois insolent, arrogant, ça a été dur pour tout le monde. Je regrette mais le mal est fait. Le film m'a donné un moyen de présenter mes excuses, un peu tard peut-être mais...

On ne vous imagine pas comme ça !

C'était horrible, je l'avoue à demi-mot à mes filles, mais je ne leur dis pas tout, j'attends qu'elles aient le bac. (Rires)

"Le seul problème pour moi, c'est que je riais pendant les prises."

Pef

Là aussi, vous avez osé, Isabelle Nanty joue la mère de Christian Clavier, alors que dans la "vraie vie" elle est sa cadette de 10 ans. Et pourtant, ça marche.

Pour le coup, Isabelle a refusé le rôle au départ, elle avait très peur de cette histoire de vieillissement. Et puis, comme d'habitude, elle m'a dit oui, et elle s'est régalée. En fait, elle a tellement le trac Isa, qu'on ne sait jamais si elle a envie de jouer un rôle. Et puis, elle s'est retrouvée face à Clavier, et là c'est comme si deux gosses jouaient ensemble. En tant que réalisateur, on est un peu au spectacle, parce qu'ils travaillent tellement en amont qu'ils sortent tout, tout de suite. Ces deux-là étaient complices, ils avaient envie de se faire rire. Le seul problème pour moi, c'est que je riais pendant les prises.

Un autre film dans lequel vous apparaissez sera projeté cet été à Nîmes, à l'occasion de la troisième édition d'une Salle sous les étoiles (*). Il s'agit de RRRrrr!!! sorti en 2003, dont une partie a été tournée dans le Gard.

Mais oui, bien sûr. Il y aura Élise Larnicol. Je sais que c'est le 7 juillet, mais malheureusement, je serai à Marrakech.

"La sortie de RRRrrrr!!! a vraiment été difficile, on rasait les murs."

Pef

20 ans après, ce film est encore diffusé. Qu'est-ce que ça représente pour vous ?

Aujourd'hui on le diffuse avec de la bonne humeur, alors qu'à sa sortie, ça a été vraiment compliqué. À part en Belgique, où le public avait vraiment compris le second degré, la sortie a très été difficile, on rasait les murs. Maintenant, ce sont des générations qui sont mêmes nées après la sortie du film qui l'adorent. C'est génial. 

Partant pour une suite ?

J'adorerais. RRRrrrr !!! était à l'époque le film de la honte, mais faire une suite aujourd'hui serait une bonne idée. Ce serait très drôle. 

Alain Chabat, si tu nous lis...

Les vengeances de Maître Poutifard, la bande annonce

* À relire : FAIT DU SOIR. Une salle sous les étoiles : coup de projecteur sur la troisième édition.

Propos recueillis par Stéphanie Marin

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