Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 04.08.2023 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 311 fois

NÎMES Quel est le rôle du Musée de la Romanité ?

Au Panthéon des dieux nîmois, même le Gaulois Sucellus était reconnu. La statue est à découvrir au Musée de la Romanité (Photo Archives Anthony Maurin).

Le Musée de la Romanité est un incontournable pour tout visiteur de Nîmes et du Gard. La structure est moderne, fait face aux arènes et propose une lecture ancestrale et millénaire de la région. 

Vue du premier niveau du Musée de la Romanité (Photo Anthony Maurin).

La cité des Antonin est aussi celle de ceux qui l'aiment qu'ils viennent d'ici, de là ou d'ailleurs. Ici et même si les mentalités sont relativement fermées, on sait recevoir l'altérité pour lui montrer une histoire, notre histoire. Ensemble, on peut la partager et la faire vivre. À l'heure de l'inscription, possible, de la Maison carrée à l'Unesco, il est bon de le rappeler.

L’appellation "musée de France" a été établie par la loi du 4 janvier 2002 et le Musée de la Romanité y est naturellement soumis. Cette loi définit un musée comme "toute collection permanente composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et organisé en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir du public."

Les musées de France ont pour missions permanentes de conserver, restaurer, étudier et enrichir leurs collections. Ça, disons que c'est le rôle patrimonial du musée. Ils doivent aussi rendre leurs collections accessibles au public le plus large et concevoir et mettre en œuvre des actions d’éducation et de diffusion visant à assurer l’égal accès à tous à la culture. Enfin, les musées doivent contribuer aux progrès de la connaissance et de la recherche ainsi qu’à leur diffusion.

Au Panthéon des dieux nîmois, même le Gaulois Sucellus était reconnu. La statue est à découvrir au Musée de la Romanité (Photo Archives Anthony Maurin).

Les collections sont le cœur du musée, elles sont protégées par un régime juridique au titre de trésor national. Les collections appartenant à l'État et aux collectivités territoriales sont ainsi inaliénables car elles ne peuvent pas être vendues, imprescriptibles car le propriétaire peut réclamer son bien sans limite de temps et insaisissables car elles ne peuvent pas faire objet de saisie de la part d’un créancier.

Le musée a donc pour rôle de conserver et de mettre en valeur les collections aujourd’hui pour en assurer la transmission aux générations futures.

Conserver, restaurer et étudier

Les collections sont au cœur du musée. Mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires à leur conservation est la mission première de l’équipe de la Conservation : surveillance des agents d’altération (conservation préventive), interventions directes sur des œuvres en cours de dégradation (conservation curative), mais aussi tenue rigoureuse de l’inventaire et réalisation du récolement décennal.

Le Musée, vide de son public (Photo Anthony Maurin).

L’ensemble de ces actions, réalisées de façon globale lors du chantier des collections pour la construction du musée de la Romanité, constituent le travail quotidien de la Conservation.

La création du nouveau parcours muséographique du musée de la Romanité, basé sur le projet scientifique et culturel (PSC) élaboré par le conservateur, a été l’occasion de réaliser de vastes campagnes de restaurations des œuvres choisies. Selon la définition donnée par le Conseil International des Musées (ICOM-CC), le terme restauration se réfère à des interventions directes sur l’œuvre pour des raisons avant tout esthétiques et muséographiques. Il n’est pas nécessaire d’avoir constaté une altération dangereuse, comme dans le cas de la conservation curative

Le propylée du sanctuaire des Jardins de la Fontaine, positionné à présent au musée de la Romanité. (Photo Archives Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Vient aussi l'étude. L’étude des collections et la diffusion auprès du public font donc partie intégrante des missions du musée de la Romanité. La pluridisciplinarité des collections implique des connaissances vastes et variées que les membres seuls de la Conservation, formés à la recherche lors de leur cursus universitaire, ne peuvent entièrement combler.

L'étude pure

L’étude d’un objet commence par son observation attentive et sa description la plus détaillée possible. Elles sont indispensables à une bonne analyse comparative avec des objets découverts sur d’autres sites ou appartenant à d’autres collections. Celle-ci permet son identification et sa datation ainsi que la restitution de son état initial s’il est fragmentaire.

L’étude nécessite également de réaliser un bilan des recherches déjà effectuées dans les publications passées (ouvrages, articles, rapports de fouilles…) ce qui permet de le documenter. Ces recherches incluent la récolte de données sur son lieu de provenance et ses déplacements. De cette contextualisation découlent des renseignements sur sa fonction, son utilisation, son environnement. L’objet ne peut être étudié pour lui seul mais il doit être intégré dans son contexte archéologique et historique.

Le Musée de la Romanité (Photo Anthony Maurin).

Le but de l’étude et de la recherche est de diffuser les connaissances acquises auprès du plus grand nombre. Les formes les plus traditionnelles de la diffusion sont la publication de catalogues des collections, la publication d’articles dans des revues spécialisées et des revues grand public, les conférences, les expositions avec la publication de leur catalogue. A ces modes traditionnels, s’ajoute aujourd’hui la forme virtuelle avec le web par le biais du site internet du musée, de la base nationale "Joconde" et des bases spécialisées.

Au cœur du musée cependant, l’équipe du Service des publics, pilier des Musées de France, est l’acteur de la diffusion la plus immédiate de ces connaissances par le contact immédiat avec les visiteurs lors des visites guidées et des ateliers pédagogiques, ainsi que par les actions hors les murs et lors de grands événements tels que la Nuit des Musées, les Journées européennes du Patrimoine, les Journées européennes de l’Archéologie.

Anthony Maurin

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