Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 25.07.2023 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 555 fois

NÎMES Un réalisateur dans la ville : "Rien à vendre, tout à échanger, à raconter"

Jean-Pierre Améris est l'invité d'honneur de la 19e édition du festival "Un réalisateur dans la ville". 

- Stéphanie Marin

La 19e édition du festival Un réalisateur dans la ville a débuté dimanche dernier et se poursuivra jusqu'à ce mercredi 26 juillet. Un programme exclusivement dédié au cinéaste Jean-Pierre Améris (Les émotifs anonymes, Marie Heurtin, Les folies fermières etc).

Lors d'une précédente interview, Jean-Pierre Améris se confiait sur ces séances passées chez les émotifs anonymes. Une expérience toute personnelle qui lui avait inspiré un film avec Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde. En est-il guéri ? La question n'a pas été posée, en guerit-on d'ailleurs ? Mais de l'émotion, il en avait dans les yeux, dans la voix, au lendemain de la première projection dans les jardins de la Fontaine à Nîmes, dans le cadre de la 19e édition du festival Un réalisateur dans la ville.

"Il y avait du monde, je crois 1 350 personnes m'a-t-on dit", rapporte Jean-Pierre Améris, tout en cherchant du regard l'approbation de Sophie Rigon, créatrice et présidente du festival et de Philippe Le Guay, président d'honneur. La première soirée a en réalité réuni plus de 1 500 spectateurs. 

Jean-Pierre Améris est l'invité d'honneur de la 19e édition du festival "Un réalisateur dans la ville".  • Stéphanie Marin

Le réalisateur lyonnais - il célèbrera ses 62 ans demain - connaissait le festival nîmois "de réputation". "À vrai dire, ça me faisait un peu rêver. Alors quand Philippe - les deux hommes se connaissent depuis le temps où ils étudiants à l'Institut des hautes études cinématographiques, NDLR - m'a proposé de venir, je suis tombé des nues. Pour nous réalisateurs, les choses se font de manière éclatée. Les gens voit un de nos films sans se souvenir du précédent."

Réalisateur, "un métier encore méconnu, abstrait pour certaines personnes"

Séduit à la fois par l'idée de la rétrospective et de la mise en lumière du réalisateur dont le métier "est encore méconnu, abstrait pour certaines personnes", Jean-Pierre Améris a donc rejoint la capitale gardoise. Après avoir très vite levé le mystère sur l'amitié qui le lie à ce grand réalisateur - par l'oeuvre et la taille puisqu'il mesure 1,98m - Philippe Le Guay a justifié son choix "par la capacité qu'a Jean-Pierre d'éclairer des sujets pas faciles à aborder de nos jours, à faire des films personnels mais qui touchent le plus grand nombre."

Tout au long de ce festival soutenu par la Ville de Nîmes, cinq films seront présentés. Des longs métrages primés, salués par la critique pour certains, et d'autres plus discrets datés de 2010, 2011, 2012, 2014 et 2022 pour Les Folies fermières. "C'est l'occasion pour le public de découvrir ou de redécouvrir certains films, certaines histoires. Ici, il n'y a rien à vendre, tout à échanger, à raconter."

Une master-class et une avant-première au CGR de Nîmes

Si le soir il se cache dans des recoins des Jardins de la Fontaine pour observer les réactions du public, le cinéaste ressent également le besoin de le rencontrer. Il y a bien sûr ces discussions après chaque projection, mais aussi cette master-class organisée ce mercredi 26 juillet au cinéma CGR de Nîmes à partir de 15h, juste après la projection de La joie de vivre, film adapté du roman de Murielle Magellan, Changer le sens des rivières.

L'auteure de ce livre et scénariste du film, accompagnera d'ailleurs le réalisateur lors de cette leçon de cinéma. Une nouvelle opportunité pour Jean-Pierre Améris, amateur des avant-premières à Nîmes notamment au Sémaphore il y a quelques années, de bavarder avec le public. Avec les jeunes plus particulièrement auxquels le cinéaste délivre un message en toute bienveillance, en s'appuyant comme pour ses films sur son expérience personnnelle. "Je suis moi-même issu d'un milieu modeste. Ce n'est pas que mon père ne croyait pas en moi, mais comme beaucoup de monde, il voyait le cinéma comme un milieu fermé, mondain. Alors j'ai envie de leur dire de s'accrocher à leur rêve, quel qu'il soit, de ne pas lâcher, c'est une grande chance d'avoir trouvé sa passion, il ne faut pas la gâcher."

"J'ai demandé à Louane de nous envoyer un petit message vidéo, elle a accepté"

Généreux, l'homme qui cite sans frein Claude Chabrol entre aures réalisateurs, présentera en avant-première son dernier film Marie-Line et son juge (la sortie nationale est prévue le 11 octobre) avec au casting Louane Emera et Michel Blanc. Rendez-vous le jeudi 27 juillet à 20h au CGR de Nîmes. "J'ai demandé à Louane de nous envoyer un petit message vidéo, elle a accepté", souligne Jean-Pierre Améris. Une demande qui a été généralisée à l'ensemble des acteurs et actrices à l'affiche des films présentés dans le cadre du festival. Isabelle Carré, Swann Arlaud et Michèle Bernier, ont joué le jeu.

Toutes les projections aux Jardins de la Fontaine à Nîmes ont lieu à partir de 21h jusqu'au 26 juillet inclus : ce mardi L'homme qui rit, ce mercredi Les folies fermières.

Stéphanie Marin

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