Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 11.12.2023 - La rédaction - 8 min  - vu 2522 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !

Vitesse et précipitation. Après les drames successifs à Pissevin de la fin d’été avec le tapage médiatique national associé, le ministre de l’Intérieur et le maire de Nîmes ont voulu aller vite. Par des annonces sécuritaires afin de rassurer la population et envoyer aussi un message clair : l’État n’abandonne aucun territoire de la République. En effet, très vite, des renforts mobiles ont débarqué. Jour et nuit. Des démantèlements de trafic de drogue sont intervenus. Des rondes sans cesse. Non sans utiliser à outrance la communication avec les chaînes de télévision en continu. Mais aussi la presse locale par des messages quotidiens sur des résultats, même minimes. À la rentrée de septembre, la grosse annonce tombe : il est décidé de mutualiser un commissariat entre la police nationale et la police municipale de Nîmes dans le quartier. D’ici la fin d’année 2023. On comprend rapidement qu’il s’agit aussi d’un redéploiement de l’antenne de police de Valdegour. Mais avec des moyens complémentaires. Le local trouvé, il ne restait plus que le règlement des aspects administratifs et financiers. Sauf qu'un premier problème se présente : la sécurité des fenêtres dans le nouveau bâtiment n’est pas garantie. La nécessité de lancer des travaux exige un report de l’installation. Sans compter les appels d’offres de marchés publics à respecter. Ainsi, c’est donc pas avant plusieurs mois qu’ouvrira ce commissariat. Au mieux juste avant l’été 2024. « On ne peut pas faire autrement sauf à se mettre en défaut par rapport aux obligations légales », explique, déçu, un élu de Nîmes. Une déception d’autant plus grande que le ministère de l’Intérieur a fait savoir au maire de Nîmes que les forces mobiles en place dans le quartier depuis quatre mois quitteront Nîmes pour le réveillon du nouvel an. « Heureusement que nous avons une bonne centaine de policiers municipaux, sans cela, c’est à nouveau la porte ouverte aux trafiquants », complète notre source qui explique les modalités d’organisation pendant les fêtes dans le nord de Nîmes avec une présence mutualisée des deux polices pour assurer une présence des autorités. Une coopération qui devait se renforcer également à l’occasion de la signature du contrat de sécurité intégrée. Mais depuis, c’est silence radio. « Les deux parties sont d’accord mais Gérald Darmanin (le ministre de l'Intérieur, NDLR) a beaucoup à faire ces temps-ci avec la loi Immigration. Nous patientons. » Une patience qui a ses limites car le spectre d’un retour de la violence à Nîmes et des morts nocturnes sous fond de règlement de compte exaspère tout le monde et en particulier Jean-Paul Fournier. « Il déteste voir à la TV nationale les images aussi négatives de Nîmes alors qu’il considère, à juste titre, avoir mis les moyens pour protéger les Nîmois. » Reste à savoir si le préfet du Gard sera moteur pour convaincre l’Intérieur de ne pas oublier si vite la capitale du Gard. Il pourrait en attendant réussir à monter une unité mutualisée avec le Vaucluse qui interviendrait en fonction des épisodes, tantôt à Nîmes, tantôt à Avignon. Une maigre consolation mais qui aurait le mérite d’exister. Et d’éviter d’envoyer un signal trop fort aux délinquants : les portes sont à nouveau grandes ouvertes pour la reprise d’un terrain qu’ils avaient un peu cédé ces derniers temps.

Hors la loi. Alors que les syndicats de transports nîmois mettent la pression sur Nîmes métropole pour communiquer sur les enjeux de la prochaine délégation de service public, l’exécutif local se refuse à tout commentaire. Et même si un mouvement de grève viendra accentuer la pression à partir de demain lundi. « Hors de question de donner des informations sur les deux candidats encore en lice, ce serait prendre un trop gros risque de faire capoter toute la procédure », explique en haut lieu l’Agglo de Nîmes. « Ils veulent un écrit. C’est hors de question parce que c’est se mettre en dehors de la loi. Le vice-président Jean-Marc Campello les a reçus et a assuré qu’il n’y aurait aucune remise en question des acquis. Point final. »

Berta désappointé ? Un nouveau Conseil présidentiel de la science, annoncé par le président de la République, Emmanuel Macron, jeudi dernier, qui vise à faire le lien entre l’exécutif et le monde de la recherche a laissé sur sa faim Philippe Berta, député Modem du Gard. Alors que plusieurs des membres, notamment du CNRS, vont intégrer ce nouveau conseil scientifique, pas de trace du député gardois alors qu'il est aujourd'hui l'un des derniers représentants du monde scientifique de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, sur la question de la biologie médicale, « les annonces ne sont pas à la hauteur », fait savoir un proche de Philippe Berta. Ce dernier ne compte toutefois pas laisser tomber l’affaire. Dans les prochains jours, il doit rencontrer les conseillers du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, et l’un des conseillers du président de la République. « Il en tirera toutes les conclusions… »

Plantier cherche des partenaires. Le premier adjoint de Nîmes, que l’on aurait pu imaginer peu enclin à donner un coup de main à celle qui n’a pas toujours été tendre avec lui, vient de prendre son bâton de pèlerin pour trouver des partenaires privés qui pourraient participer financièrement à la Nouvelle triennale de création contemporaine, prévue à Nîmes du 5 avril au 23 juin 2024. « Il trouve cette manifestation très pertinente pour Nîmes et reconnaît que Sophie Roulle a fait du bon boulot. Naturellement, il lui a proposé son aide », fait savoir un proche de Julien Plantier. Il reste encore quelques mois pour trouver d’éventuels mécènes privés. Espérons que lors du lancement officiel, l’adjointe à la Culture aura la délicatesse de remercier ceux qui l’ont aidé.

Remoulins, what else ? Franck Proust a une petite idée derrière la tête : embarquer au sein de l’Agglomération de nouvelles communes après 2026. La première d’entre elles, Remoulins, en délicatesse au sein de la communauté de communes du Pont du Gard. Le président de Nîmes métropole en est persuadé : la proximité du Pont du Gard avec la gare de Manduel-Redessan offrirait aussi des leviers économiques en matière de tourisme et de transport. « Remoulins deviendrait la porte d’entrée de Nîmes », imagine même un proche du Nîmois. Sauf qu’à l’Agglomération, plusieurs maires y sont opposés. Et le premier d’entre-eux, Jean-Paul Fournier, l’a fait savoir à l’intéressé. « Qu’est-ce que c’est que cette histoire de Remoulins ? Pourquoi tu veux t’emmerder à récupérer une commune qui, en plus, n’a pas d'argent ? », aurait indiqué le patron de Nîmes à son successeur putatif en 2026. Franck Proust n'a pas souhaité s’étendre sur le sujet. La vision future d’un territoire n’est pas donnée à tout le monde.

Flandin à l'Impérator. Il y a quelques jours, l’élu nîmois Christophe Pio, accompagné du conseiller politique de Julien Plantier, Rachid Benmahouz, a été vu à la Maison Albar-Impérator en plein repas avec Richard Flandin, l’ex-adjoint à la Ville de Nîmes. Immédiatement, le cabinet du maire a cherché à savoir les raisons de ce déjeuner mais surtout, le contenu des échanges. Les deux hommes sont restés évasifs, selon nos informations. Hors de question de raconter les détails et de donner des nouvelles précises de celui à qui on a coupé la tête sans la moindre justification judiciaire avérée. « Si Monsieur le maire est peiné de ne plus avoir de nouvelles de Richard Flandin, il lui suffit de l’appeler », glisse un élu nîmois. « Pas très malin de déjeuner à l’Impérator à la vue de tous. Christophe Pio est un habitué des maladresses, il va finir par se brûler les ailes », complète un autre. L'histoire ne dit pas si pour le repas de Noël, Richard Flandin a prévu de sortir sa plus belle dinde pour régaler à nouveau ses amis fidèles.

Le nouvel ascenseur. Dans quelques semaines, la Ville de Nîmes va procéder à l’installation d’un nouvel ascenseur pour permettre l’accès à la direction de la Sécurité et celle du Commerce qui se trouvent dans les étages supérieurs. Des travaux coûteux certes mais qui permettront à la Mairie de respecter son obligation légale d’un accès PMR dans un lieu public. Autre utilité : « Désormais, tous les habitants, porteurs de handicap ou pas, pourront prendre rendez-vous pour rencontrer le maire sans difficulté », explique un élu qui veut faire taire immédiatement les mauvaises langues sur un ascenseur utile aussi pour le maire de Nîmes. 

Les repas de l’ambassadeur. L’élu à la Ville, vice-président aux transports à l’Agglomération, Jean-Marc Campello a invité plusieurs élus, chefs d’entreprises et même administratifs vendredi dernier à 12 heures pour un repas des fêtes. Une tradition chaque année à laquelle le maire de Nîmes, le président de Nîmes métropole, Franck Proust, l’adjointe à la Culture, Sophie Roulle, le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier, et même Christophe Madalle, DGS de Nîmes, ont participé. « Les invités étaient triés sur le volet. Cela a surpris car plusieurs maires de l’Agglo n’ont pas été conviés. Le premier adjoint Julien Plantier non plus », glisse un observateur de la vie politique nîmoise. De là à imaginer qu’il s’agissait de préparer 2026… « Pas du tout, nous avons plutôt refait le monde et l’ambiance était excellente », fait savoir l’un des présents. Reste à savoir quel est le but de Jean-Marc Campello à l’organisation annuelle d’un tel festin ? Et si la présence de chefs d’entreprises associé à des administratifs et politiques ne finit pas par donner raison à ceux qui jettent régulièrement la suspicion sur les relations troubles entre le monde économique et politique.

Bouget, les handicaps ? Alors que le vice-président aux Sports du conseil départemental, premier opposant au maire de Nîmes, fait de plus en plus d’ombre à la majorité municipale de Droite, ses adversaires aiguisent leurs arguments. Un élu de premier plan à la Ville va même jusqu’à douter de la capacité du communiste Vincent Bouget à rassembler toute la Gauche, jusqu’à LFI. « Carole Delga pourrait contraindre le communiste à faire sans LFI », pense-t-il savoir. Mais à la Région, la volonté de s’emparer de la troisième ville de l’Occitanie est bien plus forte qu’on l’imagine. « Le scénario de 2020 ne se reproduira pas à Nîmes. Toute la Gauche sera derrière Vincent Bouget », indique un acteur régional. Cela étant, pour les proches de Jean-Paul Fournier « la stratégie adoptée par le communiste d’opposer les riches et les pauvres de Nîmes ne marchera pas. On ne gagne pas sur le dos de la misère sociale… » Mais qui porte la responsabilité de cette misère sociale ?

Proust obtient gain de cause. Après deux ans et demi de mandat Jean-Baptiste Jouve est remercié. Il n’est plus le responsable des jeunes Les Républicains. C’est Clément Stevant qui est nommé délégué départemental des jeunes LR. Collaborateur du groupe de la majorité à Nîmes métropole mais aussi à la Ville de Nîmes, le jeune Nîmois « est un pur produit du système Proust dans toute sa grandeur. Il saura faire allégeance en toute circonstance pour permettre au président de Nîmes métropole d’obtenir le Graal : être le candidat de la Droite en 2026 à Nîmes », explique, amer, un proche de l’ex-représentant des Jeunes. Pour Jean-Baptiste Jouve, l’aventure chez LR est loin d’être fini. Selon nos informations, il aurait demandé au président Richard Tiberino le poste de porte-parole du parti. « Richard a validé. Reste à savoir si Franck sera d’accord. C’est loin d’être gagné. » Réponse en début d’année prochaine.

Jackel contre la Mairie de Bagnols. En août dernier, le conseiller municipal d’opposition à Bagnols Jérôme Jackel avait demandé très officiellement à la Mairie une série de documents concernant les véhicules de service de la municipalité, des relevés de carburant et de péage au nombre de cartes de carburant. Sans réponse pendant des semaines, l’opposant a donc saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) qui, cette semaine, lui a donné raison. Dans un avis que nous avons pu consulter, la CADA estime « que les documents sollicités, s’ils existent, sont communicables à toute personne qui le demande ». Jérôme Jackel, qui souhaite « contrôler la bonne gestion des véhicules de service », craint que ce refus de lui communiquer les documents jusqu’ici soit dû au fait « qu’il y a peut-être quelque chose à cacher ». L’opposant veut donc voir les documents : « le maire doit me les donner », affirme-t-il. Pas si simple car si les avis de la CADA ne sont pas contraignants, en revanche, ils peuvent peser sur une éventuelle décision du tribunal administratif.

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