DIONS Le maire, Gérard Théotime : « Nous voulons donner un coup de fouet au village »
Au nord de Nîmes, le petit village de Dions perd de son attractivité. Pour y remédier, le nouveau maire travaille avec son équipe sur la rénovation du patrimoine et la recherche de foncier.
Objectif Gard : Vous êtes le nouveau maire de Dions. Pourquoi vous êtes-vous lancé en politique ?
Gérard Théotime : Au départ, je n’étais pas au conseil municipal. Je suis tout nouveau. J’ai une longue carrière dans le monde associatif notamment comme directeur d’une association de médiation scientifique, les Petits débrouillards. J’ai également été délégué régional de la fédération Léo-Lagrange. Quand vous demandez des subventions, que vous montez des projets, vous côtoyez le monde politique. L’ancien maire, qui a pansé les plaies du village après les inondations de 2014, n’a pas souhaité se représenter. Ayant du temps puisque je suis retraité, une équipe s'est créée pour monter une liste.
Vous n’êtes adhérent à aucun parti ?
Non, aucun. Quand on gère des communes de 595 habitants, on n'est pas élu sur une étiquette politique. Ce qui nous réunit, c’est le bien collectif.
On entrera bientôt dans la course aux parrainages pour l’élection Présidentielle. Comptez-vous parrainer un candidat ?
On en discutera en conseil municipal. Si on est saisis par de petits candidats qui peinent à trouver leur signatures, pourquoi pas. Toutefois, je me refuse à parrainer un candidat qui serait sur des positions totalitaires. Ce serait un parrainage uniquement pour favoriser l’expression républicaine et non un parrainage partisan.
Depuis huit, la commune de Dons n’a pas de PLU (Plan local d’urbanisme). Allez-vous remettre ce chantier sur la table ?
Le PLU, c’est presque un acte politique. Ce document permet d'arrêter l’aménagement du village sur les 20 ans à venir. Force est de constater que le village n'a pas pu se rassembler autour de ce document. Ce n'est pas très grave. En matière d’urbanisme, c’est le règlement national qui prend le relais. Notre vrai problème, c’est le foncier. Le village est coincé entre des zones inondables et notre zone Natura 2000. Nous avons du mal à fidéliser les jeunes couples qui quittent le village faute de terrains constructibles. Nos ainées décèdent et Dions se retrouve avec une démographie en baisse. Il nous faut redonner un coup de fouet au village pour développer son attractivité et attirer de nouveaux habitants.
Quelles sont vos options en matière de foncier ?
Pour l’instant, l’équipe n’en est pas encore là. Nous travaillons en priorité sur la rénovation de notre patrimoine. Nous avons demandé à la SPL Agate, l’aménageur de Nîmes métropole, de voir comment elle pourrait nous aider. Il y a 10 ans, une première étude avait mis en exergue un problème de dimensionnement des voieries et des différents réseaux. Notre village vous savez, a une topographie similaire aux villages du Piémont où l’on construit en pente.
Que prévoyez-vous en matière de rénovation du patrimoine ?
Aujourd’hui, les gens passent sur la départementale mais n’entrent pas dans le village. Or, Dions a énormément d’atouts : son gouffre, sa maison des chauves-souris, son patrimoine naturel… Il faut les mettre en valeur avec l’aide de nos partenaires car, comme beaucoup de communes, notre budget d’investissement (soit 597 000€ par an, NDLR) est contraint. En mars prochain, nous espérons démarrer la rénovation du lavoir et la création de petits équipements touristiques. Un projet de 20 000€, en lien avec le syndicat mixte des Gorges du Gardon et le conseil départemental. Il y a également la rénovation de la Croix de mission devant la mairie. Un projet à 60 000€ cofinancé par Nîmes métropole et les fonds européens. Les travaux pourraient démarrer en janvier.
Avez-vous d'autres projets ? Une rénovation de vos équipements publics ?
L’ancienne équipe vient de finir la rénovation de la bibliothèque et du foyer culturel. Nous, nous sommes en train de réfléchir à la rénovation thermique de la mairie. Là-aussi, nous aurons besoin de l'aide de nos partenaires. C'est très important pour les petites communes. Et puis, nous allons travailler avec le SMEG (Syndicat mixte d'électricité du Gard) pour enterrer nos réseaux électriques. On se croirait parfois à Naples (rires).
Votre adjoint, Patrick Chabert, siège à Nîmes métropole dans le groupe EPNM (Ensemble pour Nîmes métropole). Qu’est-ce que vous attendez de l’Agglo ?
La commune de Dions fait partie d’un groupe indépendant. Comme beaucoup de communes, nous attendons des aides financières mais aussi techniques. D’ailleurs, l’Agglo fait des choses très positives. C’est elle qui gère nos réseaux téléphone et Internet. Il y a également un système de cartographie pour le cadastre tout à fait pertinent et un appui juridique non négligeable pour une commune de notre taille.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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