ÉDITORIAL La fin de la démocratie à la française ?
Sur les quatre grandes catégories de performances démocratiques (État de droit, droits, représentation et participation) mesurées par l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale (IDEA), la France se classe péniblement dans le top 20.
Sommes-nous en train de vivre la fin de la démocratie française ? C'était l'interrogation de la maire de Paris, Anne Hidalgo, hier soir chez nos confrères de Quotidien sur TMC. Selon elle, la démocratie s'affaiblit par l'éloignement de nos valeurs. En cause : l'effondrement des partis politiques qui structuraient le débat en France jusque-là. Des institutions qui ne jouent plus leur rôle en raison de l'utilisation du 49.3 au Parlement sous l'ère Marcon 2. Enfin, par l'absence de rencontres régulières entre les élus et les citoyens. Remplacées par les réseaux sociaux qui conduiront sans contrôle, au chaos, toujours selon elle. Notamment par l'instrumentalisation des pouvoirs étrangers et une partie des médias contrôlés par des géants de l'économie. Ces arguments de la maire socialiste de la capitale sont-ils vérifiables ? Le think tank IDEA vient de publier son rapport annuel sur l'état de la démocratie dans le monde. En observant l'étude pour l'Europe, le constat est implacable : bien que le vieux continent reste la région du monde la plus performante dans les indices de démocratie, il y a eu une détérioration inquiétante de certains des pays au cours des cinq dernières années. Et l'étude de citer l'Autriche, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. Le classement de la France n'est pas exceptionnel. Sur les quatre grandes catégories de performances démocratiques : État de droit, droits, représentation et participation, elle se classe péniblement dans le top 20. Alors que nos voisins allemands sont dans le top 10. En matière d’État de droit, nous sommes en 20e position. Et en matière de droits, c'est pire, 27e ! Une santé démocratique inquiétante corroborée par l'enquête Fractures françaises de la Fondation Jean-Jaurès. Qui relevait la défiance de plus en plus vive des citoyens français face aux institutions politiques et démocratiques. Jusqu'au malaise qui traverse la société française. Et le nombre croissant d'électeurs favorables à un autre système que la démocratie. Ils sont 35 % en 2023, contre 30 % en 2022. C'est en particulier le cas chez les sympathisants du Rassemblement national et de Reconquête , les plus nombreux à croire que la démocratie n’est pas le système politique optimal...
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