ÉDITORIAL La politique que l'on mérite ?
Alors qu'Emmanuel Macron et sa majorité semblent avoir le plus grand mal aujourd'hui à présider et gouverner...
"La France, ce n’est pas la France de l’extrême-Droite. Ma France à moi, c’est une République forte, respectée et fraternelle." Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, comme de nombreux Français, observe avec effroi et inquiétude la situation politique du pays. Alors qu'Emmanuel Macron et sa majorité semblent avoir le plus grand mal aujourd'hui à présider et gouverner. Et il reste encore trois longues années... Malgré un renforcement du dispositif législatif pour la moralisation de la vie politique ces dernières décennies, la tendance à une espèce de bordélisation permanente, accentuée par les réseaux sociaux et l'envie d'être vue à la TV, n'est pas qu'un phénomène franco-français. Il suffit de voir la situation chez nos voisins européens ou plus récemment en Argentine où Javier Milei, parfait inconnu dans la sphère politique il y a deux ans, a gagné sa notoriété sur les plateaux télé comme polémiste, multipliant les outrances et les injures, avant de devenir populaire en captant la colère des citoyens au bout du rouleau... Le 10 décembre dernier, élu président, il promet le pire avec des mesures ultralibérales que l'on n'avait pas vu depuis bien longtemps. Des coupes drastiques dans tous les budgets, l'arrêt de tous les travaux publics, et une très forte dévaluation du peso (monnaie argentine) pour s'aligner sur le dollar demain. Cerise sur le gâteau, anti-féministe, climatosceptique, favorable au port d'armes libre et la vente d'organes, il risque très rapidement de mettre son pays au ban du monde. Comment ce grand pays d'Amérique du Sud a pu tomber si bas ? En France, pour le moment, la situation n'est heureusement pas aussi terrible. Mais les lendemains désastreux pourraient arriver plus vite que prévu. Il suffit d'écouter en creux le seul député du Gard de la Macronie : Philippe Berta. Lui-même se désespère de cette fin d'année cauchemardesque "d'une tristesse infinie" qui favorise "la bête noire qui monte." Et ce ne sont pas que les amis du chef de l'État qui sont visés. Les Républicains qui jouent à un jeu très trouble sont pour lui les premiers responsables de ce fiasco politique. "Qu'est-ce qui sépare aujourd'hui un Aurélien Pradié de Marine Le Pen ?", s'interroge le député Modem du Gard. Des parlementaires de Droite devenus fous qui critiquent leurs propres collègues politiques du Sénat. Comme le dit Philippe Berta : "Nous avons les acteurs politiques que l'on mérite." Et le pire est peut-être à venir...
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