Est-ce qu'être maire est un métier ? Une vocation ? Une passion ? C'est en tout cas probablement, chez le personnel politique, l'un des plus beaux mandats. Pour autant, c'est sûrement celui où la volonté doit être la plus forte. La décentralisation ayant offert plus de marge de manœuvre, mais avec le temps, les crises économiques successives ont provoqué des trous dans les finances. Sans compter qu'aujourd'hui, le premier édile est souvent confronté à de complexes décisions pour agir. Et dans une époque où il est, aujourd'hui, le seul interlocuteur des habitants, rien n'est jamais simple. Un maire du Gard a décidé de lever le voile sur ce quotidien si intense. Dans un recueil d’anecdotes, il raconte son expérience de la fonction et les situations dans lesquelles il s'est retrouvé. Jean-Yves Chapelet à la tête de la troisième ville du Gard sort dans quelques jours « Carnet de Maire ». D'emblée, pour éviter toute critique ou mauvaise interprétation de ses intensions, il rappelle que l’ensemble des bénéfices liés à la vente de ce livre sera reversé à l’association AGIRabcd œuvrant dans le domaine du soutien scolaire et de l’apprentissage de la lecture. Cet ouvrage, préfacé par la présidente de la Région Occitanie Carole Delga, a une seule vocation, selon son auteur, mieux comprendre le rôle et les choix cornéliens qui traversent un élu local. C'est aussi l'occasion pour lui de rappeler son parcours de chimiste. Une formation de scientifique qui lui a donné l'habitude de poser quelques lignes de réflexion régulièrement sur sa vie. Ainsi, comme il le dit, coucher sur des carnets "les anecdotes et les événements comiques ou dramatiques rencontrés durant ses trois mandats" permet "de prendre un peu de hauteur par rapport aux événements." Raconter enfin ces moments de vies avec les administrés sans dévoiler bien entendu les détails les plus intimes. Car le maire, pour peu qu'il soit proche des habitants, peut devenir le confident, le psychologue. Celui qui connaît les secrets des familles et ses projets. Celui qui accueille les nouveaux habitants, qui marient, qui enregistrent les naissances. Qui rend compte de ses actions dans les fêtes de village ou les marchés de la commune. C'est lui aussi qui peut se mettre en colère ou refuser des projets. C'est celui dont on fait suffisamment confiance pour mettre son nom inscrit sur un bulletin dans une urne. À condition que l'alchimie opère. Le maire de Bagnols qui entame la dernière ligne droite de ce plein mandat de maire est probablement suffisamment atypique pour tenter de donner un peu de sens à tout cela. Les critiques diront que c'est organisé dans le cadre d'un agenda politique. D'autres trouveront la démarche sincère et utile. Comme toujours, chacun se fera son opinion...