Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 15.09.2023 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 1687 fois

FAIT DU SOIR À Beaucaire, Olivier Véran entre polémique et politique

Le ministre chargé du Renouveau de la démocratie et porte-parole du Gouvernement, Olivier Véran, était à Beaucaire ce vendredi. Une visite organisée à la veille des universités d’été du Rassemblement national qui se dérouleront dans cette même ville, ce samedi.

Ce matin, Olivier Véran n’était pas encore arrivé que les élus locaux échangeaient leurs premières banderilles : « La politique de la Ville n’a rien fait pour Beaucaire ! », balance le maire Julien Sanchez à la vice-présidente du Conseil départemental, Amal Couvreur, qui s'étouffe : « Pardon ? Ce n’est pas vrai ! » Ce rififi se joue sous l’œil, à la fois médusé et gourmand, des médias : « C’est du pain béni pour toi », lance une journaliste parisienne à son confrère.

À peine le ministre arrivé, le député RN Yoann Gillet sort le bazooka : « Tenez, prenez ma carte, il y a le numéro du maire de Beaucaire que vous semblez ne pas avoir ! » Olivier Véran ne se démonte pas et remet le bout de carton dans la poche de veste du député gardois. Y'a de l'ambiance ! Le ministre poursuit son serrage de louche jusqu'à ce qu'il arrive au maire de Beaucaire en question, Julien Sanchez, celui dont il n'a pas le numéro... « Bonjour, je suis le maire de Beaucaire que vous avez ignoré ! J’espère que l’on va parler de la commune. » Olivier Véran conserve le même calme qu'il affichait lors de ses points de situation sur le Covid quelques années en arrière : « Bien évidemment ! Moi je ne suis pas là pour faire de la politique mais parler de Beaucaire ! »

Pas de politique ? Quand même un petit peu… Cela faisait neuf ans qu’un ministre n’était pas venu à Beaucaire. Cette visite, les Beaucairois la doivent à Juan Martinez, président de la Communauté de communes Terre d’Argence. L’idée inavouable ? Vampiriser les universités d’été du Rassemblement national (RN) organisées ce samedi à Beaucaire. Mais plus que le coup de vent du ministre macroniste, c'est davantage l'alerte orange aux pluies sur le département qui pourrait perturber l'extrême-droite. 

Manque de formation et de mobilité

Au-delà des bisbilles politiques, la visite d’Olivier Véran a tourné autour de la jeunesse. Première étape à la Mission locale, en contact avec 3 000 jeunes dont 1 500 qui sont suivis. Des jeunes, qui ont bénéficié du programme Erasmus +, ont été présentés au ministre. Partie à Berlin, une jeune fille témoigne : « Ça m’a donné confiance en moi, j’ai grandi. » L’idée de ces stages ? « Permettre aux jeunes d’élaborer un projet professionnel », indique Abdel Channaoui, référent mobilité européenne.

Le maire de Beaucaire a également regretté « l’absence de lycée d’enseignement général : nous avons 1 200 élèves dans les collèges, les collectivités en charge du dossier font la sourde oreille. » Le manque de formation est une réelle problématique rencontrée par les jeunes à laquelle s’ajoute le manque de mobilité pour suivre des formations vers Nîmes. Olivier Véran s’est ensuite rendu à l’association Samuel Vincent qui gère le site Booster 3.0. 

En début d’après-midi, le ministre a rencontré des habitants du territoire, invités par la Communauté de communes. Les questions ont porté sur les retraites, le pass sanitaire et l’abstention des jeunes aux élections. De sa visite, Olivier Véran retiendra : « J’ai vu des gens qui s’engagent, qui font du bénévolat… Une femme, ici depuis deux ans qui a appris à parler français. » Quant au sujet Julien Sanchez, le ministre a rappelé quelques actions de l’État en faveur de la commune comme « les 300 000 € pour la base nautique de Beaucaire ». Et de conclure, un brin caustique : « Le maire était n’a pas raté une photo sur laquelle j’étais ! » Une amitié naissante ? Dommage qu'il n'ait pas pris son numéro finalement ! 

Coralie Mollaret

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