Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 10.10.2023 - Norman Jardin (à Nîmes), Corentin Migoule (à Alès) - 3 min  - vu 1111 fois

GARD La défense des salaires et des services publics au cœur de la bataille du 13 octobre

Les manifestations se dérouleront à Nîmes, Alès, Bagnols-sur-Ceze, Uzès et Le Vigan - Photo : Marie Meunier

Vendredi, les syndicats gardois manifesteront pour demander des meilleures conditions salariales, le retrait de la réforme des retraites, l’égalité femmes-hommes et une transition écologique sociale, entre autres. À Nîmes, Alès, Bagnols-sur-Cèze, Uzès et Le Vigan, l’intersyndicale tentera de faire pression avant la conférence sociale du 16 octobre.

« Il peut il y avoir des surprises car la colère est grande. » Bruno Rivier, le secrétaire général de la CGT espère que la mobilisation sera importante dans les rue gardoises ce vendredi. L’intersyndicale (CGT, UNSA, FSU, CFDT et FO) appelle à manifester ce vendredi 13 à Nîmes, Alès, Bagnols-sur-Cèze, Uzès et Le Vigan. « Contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes », annonce la CGT. Du coté du syndicat FSU on évoque une « transition écologique juste et contre les politiques d’austérité ».

Les représentants des syndicats étaient réunis ce mardi à Nîmes • Photo : Norman Jardin

L’objectif est aussi de faire pression avant la conférence sociale qui aura lieu le 16 octobre à Matignon. « On refuse toutes régressions sociales. La corde est bien tendue et la ceinture bien serrée pour les étudiants et les retraités », prévient Jean-Marc Séverac, le secrétaire départemental UNSA. Pour Emmanuel Bois, le secrétaire département FSU, « les salaires n’ont pas augmenté et en même temps, il y a 80 milliards d’’euros dans l’évasion fiscale ». À Nîmes, le cortège partira des Jardins de la Fontaine à 14h30 pour prendre la direction de la préfecture. 

À Alès

INTERSYNDICALE ALÈS
L'intersyndicale alésienne reprend du service ce vendredi. • Corentin Migoule

C'est depuis les locaux fraîchement rénovés de la Bourse du travail que l'intersyndicale alésienne a organisé sa conférence de presse aux allures de rentrée sociale ce mardi matin. "C'est la suite de ce qui s'est produit pendant six mois contre la réforme des retraites", résume le Cégétiste Alain Martin, qui refuse de voir en la promulgation de la loi une quelconque défaite. Diffusion sur les réseaux sociaux, distributions de tracts et incitation à manifester ce vendredi 13 octobre via la newsletter, les syndicats alésiens réadoptent la méthode qui a conduit plus de 10 000 personnes à défiler dans les rues d'Alès en janvier dernier.

L'environnement, parce qu'il est "urgent d'agir pour une transition écologique socialement juste", et l'égalité salariale entre les hommes et les femmes, seront au cœur des revendications des manifestants en fin de semaine. La première d'entre elles reste tout de même celle des salaires. "Il faut du salaire et pas des primes. Il faut opérer une véritable revalorisation salariale. Plus 400 euros pour tout le monde !", martèle Philippe Alverde. Le membre de l'Union locale Solidaires milite en effet pour un Smic porté à "1 700 euros minimum"

Une politique en "trompe l’œil"

Une position défendue de longue date par la CGT, qui, par la voix d'Alain Martin, constate que "la pauvreté se développe de plus en plus". Pourtant, "de l'argent il y en a" peste le dernier nommé. "Les richesses, créées par les travailleurs, on les voit sous nos yeux. Mais c’est toujours les mêmes qui en profitent", se désole Alain Martin. Localement, dans les entreprises, les augmentations salariales seraient au cœur des doléances des salariés d'après Jean-François Bouteille.

"Des salariés sont à découvert en fin mois alors que leur entreprise fait des bénéfices exorbitants. Lors des NAO (négociations annuelles obligatoires, NDLR), on leur dit qu’il n’y a rien pour eux. C’est cette incohérence qui dérange les gens", fait valoir celui qui occupe un rôle de DJ du camion de la CFDT au cours des manifestations. La politique en "trompe l’œil" du gouvernement n'échappe pas à Myriam Vermale, co-secrétaire départementale SNUipp-FSU. "L'attribution de cinq points d'indice supplémentaires pour les profs au 1er janvier 2024, ce n'est même pas 20 euros net !", peste-t-elle.

"Il ne faut plus dire "si on avait su", il faut y aller !"

En plus d'un contexte inflationniste qui a le don de "prendre les gens à la gorge", "les services publics diminuent comme peau de chagrin", déplore une fois de plus Alain Martin. La défense de ces derniers fait donc office de priorité pour la CGT qui réclame des "investissements massifs" en la matière. À trois jours de sa véritable rentrée sociale, l'intersyndicale alésienne s'attend à un bel engouement. "Une dynamique s’est réenclenchée. Les gens s’étaient peut-être un peu endormis, là ils se réveillent", assure Jean-François Bouteille, tout en misant sur l'aspect mobilisateur des "rancœurs des retraites".

La bataille de longue haleine menée contre la réforme des retraites a aussi eu le don d'inciter la secrétaire générale de l'Union locale de la CGT à muscler son jeu. "Il y a des salariés qui nous ont dit qu’ils regrettaient de ne pas être parti vers la reconduction du mouvement le 7 mars dernier. Si tout le monde avait bloqué le pays, je pense qu’on aurait gagné. Maintenant il ne faut plus dire "si on avait su", il faut y aller !", clame Martine Sagit.

Cette journée de mobilisation du 13 octobre pourrait donc être la première d'une longue série accouchant éventuellement d'un "arrêt de la production". Ce vendredi, le rassemblement est prévu à 10 heures devant la sous-préfecture d'Alès avant une déambulation dans les rues du centre-ville (rue Albert 1er, Pasteur, boulevard Louis Blanc, rue Michelet, boulevard Victor-Hugo et retour à la sous-préfecture). En matinée, le nouveau sous préfet de l'arrondissement Émile Soumbo recevra trois membres de l’intersyndicale qui aurait préféré se présenter au complet.

Norman Jardin (à Nîmes), Corentin Migoule (à Alès)

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