Publié il y a 23 jours - Mise à jour le 09.04.2024 - Propos recueillis par Coralie Mollaret - 3 min  - vu 718 fois

L'INTERVIEW Pierre Jaumain, patron du PS gardois : « Nous sommes les seuls capables d'envoyer une Gardoise à l'Europe »

(Photo : droits réservés)

Aux élections européennes du 9 juin, la Gauche part divisée. Toutefois, la liste de Raphaël Glucksmann, soutenue par le PS et Place publique, se distingue en prenant la tête de la Gauche. Interview avec Pierre Jaumain, responsable du PS gardois.

Objectif Gard : Comment le Parti socialiste va-t-il faire vivre la campagne des Européennes dans le Gard ? 

Pierre Jaumain : On a créé un comité départemental de campagne, composé de plusieurs militants des deux sensibilités, PS et Place publique, représentées dans la liste « Réveillons l’Europe » conduite par Raphaël Glucksmann. Cela fait un mois que l’on se réunit toutes les semaines pour organiser la campagne : décider ce que l’on fait, où et quand nous le faisons.

Quels seront les temps forts de cette campagne ? 

D’abord le 23 avril avec un temps nîmois, en présence de Chloé Ridel, originaire de Lédenon. Nous sommes d’ailleurs les seuls en capacité d'envoyer une Gardoise au Parlement européen. Cette journée démarrera avec une opération de tractage à la gare suivie d’une visite d’entreprise et l’organisation, le soir, d’une réunion publique. Le 24, direction Alès avec le même format de mobilisation. 

Soyons honnêtes, ce scrutin européen ne passionne pas les foules. Pourquoi ? Comment changer cet état de fait ? 

On espère que le taux de participation atteindra les 50 %. Malheureusement, le lien entre ce vote et le changement de la vie quotidienne des gens n’est pas très perceptible. Or, il y a beaucoup de crédits européens qui financent des projets locaux dans les transports, l’éducation ou les infrastructures… Selon la majorité de députés qui est envoyée au parlement européen, il n’y a pas les mêmes politiques publiques. Nous, avec la liste de Raphaël Glucksmann, on défend les politiques qui soutiennent le pouvoir d’achat, les agriculteurs et la transition énergétique. 

La Gauche est complément éclatée. Vous êtes, encore une fois, spectateur du match qui va se jouer entre le RN et Renaissance… Quel regard portez-vous sur cette situation ? 

On se rapproche de Renaissance doucement* (Rires) Vous savez, je crois sincèrement que sur les questions européennes, il y a des différences notables. Par exemple, concernant la guerre en Ukraine, nous n’avons pas la même position que LFI (La France insoumise). Ils sont certes, contre la guerre, mais ils ont eu longtemps des propos équilibrés à l’endroit du président russe Vladimir Poutine. Nous, nous sommes clairs : c’est un adversaire. L’Europe doit aussi soutenir l’Ukraine même si, pour autant, nous ne sommes pas favorables à l’envoi de troupes en Ukraine comme l’a déclaré le chef de l’État, Emmanuel Macron. 

« Se compter les uns et les autres » 

Toutefois, une Gauche divisée reste inaudible… Ne vous trompez-vous pas d’enjeu ? 

Au contraire, c’est intéressant. On va pouvoir se compter les uns et les autres. Après, dans n’importe quelle union, on aurait perdu des électeurs qui ne se reconnaissent pas dans l’ensemble des candidats. Sans compter que toutes les listes de Gauche n’envoient pas leurs députés dans les mêmes groupes au parlement européen. Enfin, si nous avons nos propres listes, on enverra mathématiquement plus de député à l’Europe sachant qu’après 5 % chaque 1 % équivaut à l’élection d’un député. 

Qui arrivera en tête de la Gauche, selon vous ? 

En voyant les sondages, c’est nous ! Aujourd’hui il y a une partie de l’électorat LFI qui est devenue très critique envers Jean-Luc Mélenchon, notamment sur les questions internationales. Ces électeurs vont avoir tendance à se retrouver sur notre liste. De l’autre côté, il y a des électeurs d’Emmanuel Macron qui ont vu clairement aujourd’hui que c’était un président de Droite. Ces derniers auront tendance à revenir vers un vote social démocrate. 

« Les riches ne sont pas assez taxés » 

Qu’est-ce qui vous distingue des autres listes de Gauche ?  

Nous proposons un programme de Gauche historique avec un fort accent écologique. Nous sommes la liste qui proposons le meilleur équilibre entre développement économique et transition écologique. Concernant la règle des 3 % de déficit budgétaire à ne pas dépasser, nous considérons qu’elle est un peu arbitraire. Pour retrouver des marges de manœuvre, on veut ouvrir le dossier fiscal : on considère que les riches ne sont pas assez taxés. 

Enfin, le Gard est un département agricole. Quel message adressez-vous aux agriculteurs dont certains sont en souffrance ? 

Nous dénonçons le traité de libre-échange CETA (accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne). D’ailleurs, les députés RN, eux, ont voté pour ! Nous souhaitons une réforme de la PAC (Politique agricole commune) avec la prise en compte des revenus des agriculteurs dans le calcul des aides. 

*Selon un sondage Elade pour La Tribune Dimanche et BFM, la liste de Raphaël Glucksmann est créditée de 12 % d’intention de vote, soit 3,5 points de plus que début mars. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

Politique

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio