NÎMES Transports à Pissevin : l’État et Transdev règlent leurs comptes
En début d’après-midi, un communiqué publié par la préfecture dressait la liste des solutions proposées et refusées, d’après l'État, par la société Transdev. La réponse du berger à la bergère ne s’est pas faite attendre. Le directeur de l'entreprise, Ludovic Martin, se dit « stupéfait » et reprend un à un les arguments avancés. Étonnant...
Tout est parti d’un simple communiqué, envoyé par la préfecture en début d’après-midi. Enfin simple… À l’intérieur, le nouveau préfet, Jérome Bonnet, souhaitait apporter des « précisions » quant aux actions de l’État concernant les transports de Pissevin. Il faut dire que depuis deux semaines l’exaspération des habitants est profonde. Les conducteurs ne desservent plus le quartier Pissevin en raison des violences liées au trafic de drogue. La population se sent donc prise en otage.
Le haut fonctionnaire fait état de ses propositions qui ont été « rejetées par la direction de Transdev ». Dans le détail, il cite : la mise en place d’une présence policière de 8h jusqu’à la fin du service, des policiers à l’intérieur des bus et des contrôles conjoints entre les policiers et les contrôleurs aux arrêts de bus. « Les deux dernières propositions, qui répondaient aux revendications des contrôleurs de Transdev, ont été rejetées le même jour par le transporteur », enfonce la préfecture.
Présence policière, contrôle et médiation
Sur le volet prévention, l’État rappelle notamment « la réattribution de deux postes supplémentaires de médiateurs auxquels Transdev avait décidé de renoncer depuis 2020 ». À la lecture de ce communiqué, le directeur Ludovic Martin est, apparemment, tombé de sa chaise. Et de signifier son « étonnement » et sa « stupéfaction ». Il reprend chacun des arguments de l’État. D'abord sur l’amplitude horaire de la présence policière : Ludovic Martin soutient que la proposition était seulement de 9h à 16h.
Concernant le refus de Transdev d’avoir des policiers dans les bus : « Nous sommes preneurs ! C’est d’ailleurs ce que nous demandons depuis deux ans sur Jules Verne et qui nous a été refusé. » Sur les contrôles conjoints, là-aussi : « Nous en faisons déjà une fois par semaine et ce depuis quatre ans ». Sous-entendu : pourquoi les refuser... Enfin, au sujet des médiateurs : « Nous avons fait la demande de reconventionnement mais en raison d’un dépassement de délai nous avons eu une fin de non-recevoir auprès de vos services. »
Qui dit vrai ? L’État et la société privée ont visiblement des diffcultés de communication. Une situation qui aurait pu prêter à sourire si ce conflit ne nuisait pas au quotidien de milliers d'habitants du quartier de Pissevin. Ce soir, certains tirant profit du trafic de drogue doivent se frotter les mains...
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