Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.04.2023 - Marie Meunier - 5 min  - vu 326 fois

PAYS D'UZÈS Vote du budget : la ZAC des Sablas s'invite encore dans les discussions

conseil communautaire ccpu

Le conseil communautaire de la CCPU s'est réuni ce lundi soir, à la salle polyvalente d'Uzès. 

- photo Marie Meunier

Ce lundi soir, les élus de la Communauté de communes du Pays d'Uzès se sont réunis pour approuver les budgets primitifs 2023. Une étape importante qui vient acter les investissements, les dépenses que prévoit la collectivité sur l'année. 

Le budget principal 2023 a été adopté avec seulement une abstention. Comme l'a rappelé Marie-Michèle Alvaro, vice-présidente rapporteuse de la délibération, plusieurs investissements sont prévus. En 2023, 853 000 € (et 350 000 € de reste à réaliser) seront fléchés pour mener les études de pré-projet de la future piscine intercommunale. Au total, cet équipement devrait revenir à 7 millions d'euros et le début du chantier est prévu pour début 2024. 

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33 délibérations étaient à l'ordre du jour de ce conseil communautaire. • photo Marie Meunier

Plus d'un million d'euros partira pour la rénovation énergétique du siège de la communauté de communes et près de 500 000 € pour celle de l'ALSH (Accueil de loisir sans hébergement) de Moussac. Toujours au chapitre de la lutte contre le réchauffement climatique, la CCPU va mettre 23 000 € dans son PCAET (Plan climat air énergie territorial) et 430 000 € dans les mobilités, notamment dans le déploiement de son plan vélo. 738 000 € seront dédiés à la lecture publique et 170 000 € à l'entretien des pistes DFCI pour mieux lutter contre les incendies. Au total, 4,182 millions d'euros seront investis sur des opérations en 2023 (sans compter les restes à réaliser). 

Redevance incitative : "On regarde avec intérêt la démarche de ce territoire voisin" 

Côté fiscalité, les taux n'augmenteront pas cette année. La taxe sur le foncier bâti reste à 3,02 %, celle sur le non-bâti à 6,75 %, la cotisation foncière des entreprises à 30,92 % et la taxe d'habitation à 11,14 %. Bernard Rieu (Vallabrix) aurait aimé voir augmenter la taxe d'habitation "qui n'est due que par les résidences secondaires et les locations saisonnières". Il suggère aussi de suspendre la taxe foncière sur le non-bâti cette année, notamment pour filer un coup de pouce aux agriculteurs qui doivent s'en acquitter. "À l'époque, nous avions voulu le faire, on nous l'avait refusé. C'est pour cela que l'on a créé le comité de promotion agricole pour compenser les charges et donner des subventions aux agriculteurs", argue Jean-Luc Chapon, le maire d'Uzès. Fabrice Verdier préfère d'ailleurs donner davantage de moyens au comité de promotion agricole plutôt que de suspendre cette taxe qui représente des montants souvent "anecdotiques". 

La taxe d'enlèvement des ordures ménagères est de 13,10 % sur le secteur 1 et de 12,18 % sur le secteur 2 (*). Ce qui a fait aussi réagir Bernard Rieu qui préfèrerait voir la mise en place d'une taxe incitative "liée à la quantité de déchets que produit chaque ménage". C'est d'ailleurs ce qu'est en train de mettre en place l'Agglomération du Gard rhodanien à l'échelle de ses 44 communes. Fabrice Verdier, président de la CCPU, indique : "On regarde avec intérêt la démarche de ce territoire voisin. Mais c'est une démarche qui est lourde, longue nécessitant beaucoup de concertation. (...) Si on va vers la redevance incitative, ça prendrait 3-4 ans. C'est séduisant mais beaucoup plus compliqué que ce qu'on peut penser." D'ores et déjà, la CCPU incite les habitants à se tourner vers le compost pour diminuer les volumes d'ordures ménagères sur le territoire

Quant à Dominique Vincent (Saint-Siffret), il déplore que les plastiques liés à l'activité des agriculteurs ne soient plus pris en charge par le SICTOMU : "Sur ma commune, il y a sept agriculteurs et maraîchers. Le coût pour eux, c'est entre 500 € et 1 000 € supplémentaires chaque année. Ils doivent payer des sociétés privées pour enlever les plastiques". 

"Si accueillir des entreprises date d'une autre époque, je suis alors d'une autre époque"

Difficile aussi d'évoquer la ZAC des Sablas sans un mot derrière. La séance de lundi soir n'a pas échappé à la règle. Quand il a été question de voter le budget annexe de la ZAC (qui s'équilibre en fonctionnement et en dépense à 3,7 millions d'euros), le conseiller communautaire Christophe Cavard (Uzès) a estimé que "le projet n'avait pas pris le bon chemin" et qu'il "y avait un empressement au vu du sujet". "On sent bien que ce n'est pas un projet qui correspond à la réalité de notre époque", estime-t-il. Il y verrait davantage du service public.

Fabrice Verdier assure que si des personnes souhaitent avoir leur bureau ici pour éviter d'aller travailler à Nîmes ou Alès, "on les accueillera". Mais il tient absolument à ce que des entreprises puissent s'implanter et ne renoncera pas à faire du développement économique : "Si accueillir des entreprises date d'une autre époque, je suis alors d'une autre époque. Là on parle de 9 hectares à Montaren. Au total, dans la CCPU, on prévoit 15 hectares destinés au développement économique. C'est marginal par rapport au territoire." Aujourd'hui, en raison du manque de foncier économique, plusieurs entreprises ont dû quitter le pays d'Uzès faute de pouvoir s'agrandir. On peut citer la brasserie Meduz mais aussi les chips BCBG ou Champlat.

Il rebondit : "Si dans quelques années, nos gamins s'en vont parce qu'on a rien à leur proposer, on se dira qu'on a été bête car on n'a pas été équilibré. Là, on l'est." Pour ce qui est de l'agricole, le président de la CCPU soutient que la collectivité a réussi à installer autant d'agriculteurs sur des parcelles en bio que la superficie de la ZAC des Sablas : "S'il y a des jeunes qui veulent s'installer, on va les accompagner du début à la fin. Mais on manque encore de bras aujourd'hui." La délibération a été adoptée avec quatre votes contre et une abstention. 

(*) le secteur 1 comprend : Aigaliers, Argilliers, Arpaillargues, La Bastide d'Engras, Belvezet, Bouquet, Fontarèches, La Bruguière, La Capelle-et-Masmolène, Flaux, Fons-sur-Lussan, Lussan, Montaren-et-Saint-Médiers, Pougnadoresse, Saint-Hippolyte-de-Montaigu, Saint-Laurent-la-Vernède, Saint-Maximin, Saint-Quentin-la-Poterie, Saint-Siffret, Saint-Victor-des-Oules, Sanilhac, Serviers, Uzès, Vallabrix et Vallérargues. Le secteur 2 concerne : Aubussargues, Baron, Blauzac, Bourdic, Collorgues, Garrigues, Saint-Dézéry et Moussac. 

Marie Meunier

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