QUE SONT-ILS DEVENUS ? La nouvelle vie de l’ancien député Patrice Prat
Le député frondeur sous François Hollande a tiré un trait sur la vie politique en 2017. Chef d’entreprise, désormais installé à Nîmes, il raconte sa nouvelle vie.
C’est au café du théâtre, à Nîmes, que nous retrouvons Patrice Prat. Propre sur lui et élégant comme à son habitude, le natif du Gard rhodanien a déménagé voilà six ans de Laudun pour la cité des Antonin. Un changement de vie radical : « Ne pas me représenter aux élections législatives de 2017 et mettre un terme à ma carrière publique a été un choix extrême », confie le quinquagénaire, volubile, qui au cours de notre échange aura du mal à terminer sa grenadine !
Patrice Prat est un passionné. Sa carrière politique a démarré à 29 ans lorsqu'il devient maire de Laudun-l’Ardoise. Comme beaucoup de ses contemporains, il devient conseiller départemental en 2004 puis député en 2012 sous François Hollande. Toutefois contrairement à d'autres, avant même l'adoption de la loi sur le non-cumul des mandats, il démissione du Département et céde sa place à sa suppléante, aujourd'hui vice-présidente chargée des collèges, Nathalie Nury.
À Paris, son mandat de député est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Député frondeur, il s’insurge contre la loi Macron, la loi Travail et la déchéance de nationalité qui a sonné le glas de son engagement au PS : « Il faut avoir le courage de la cohérence, on ne peut pas (…) aller jusqu’à signer deux motions de censure contre une majorité à laquelle je suis supposé appartenir, et ne pas aller jusqu’au bout », confiait-il à l'époque à notre journal.
Sept ans après ces tumultes, ces mesures le font toujours bondir : « Imaginez que Marine Le Pen arrive demain au pouvoir et qu’elle propose cette mesure… Face aux critiques, elle pourra nous rétorquer que les premiers à y avoir pensé sont les socialistes ! » En 2017, Patrice Prat a déposé les armes. Certains estiment qu'il n'avait pas le choix, sa réélection à la députation étant impossible. « Je ne sais pas si cela était impossible. Mais mon choix répondait à une intense lassitude et à des chamboulements familiaux », poursuit-il.
Une société de conseil aux entreprises
« J’étais miné moralement par des bouleversements personnels. Quand on n’est plus soi-même, on ne peut pas concourir à une élection », fait-il valoir. Ces chamboulements et à l’issue, ce renouveau, ont toutefois été nécessaire au nouvel équilibre personnel de Patrice Prat. Reste à savoir de quoi allait vivre l’élu dont la politique lui offrait ses principaux revenus. En 2018, le Laudunois, issu du monde de l’assurance, monte sa société de conseil aux entreprises.
« Mon activité consiste à aider les entreprises dans leurs premières expériences à l’exportation, à définir leur stratégie économique, à former les dirigeants… », vulgarise celui qui, lorsqu’il était député, avait co-rapporté une mission sur le soutien public aux exportations. Au lancement de sa structure, Patrice Prat s’attache, dit-il, à « s’éloigner du monde institutionnel ». Aussi, il œuvre au-delà des frontières gardoises. Quelques années plus tard, il concède à développer une offre en direction des collectivités.
L'épisode des municipales nîmoises
L’une de ses spécialités : la propreté urbaine. Un domaine dont il s’est occupé lors des dernières élections municipales à Nîmes pour le compte du candidat communiste Vincent Bouget. Avec deux décennies de vie politique au compteur, difficile pour Patrice Prat de rester en retrait. Mais à l’écouter, le lyrique - voire romantique - quinquagénaire soutient que « ce sont les gens qui me sollicitent ». D'où ces messages postés parfois des messages sur les réseaux sociaux concernant un éventuel retour politique. Comme si, ce passionné, avait encore besoin de l'amour des électeurs.
Une première amorce s'est produite il y a deux ans, quand Patrice Prat reprend sa carte au parti socialiste du Gard. L’homme se veut comme une personne ressource pour la formation, capable d’évoquer tous les sujets même ceux sur lesquels la Gauche connait quelques écueils. Récemment, il a aidé le nouveau patron du PS, Pierre Jaumain, à rédiger une note sur la sécurité. Quand on est un homme politique, il faut vivre la ville et s’occuper de tous les sujets qui intéressent les Nîmois.
Politique un jour, politique toujours ? Si Patrice Prat ne dépend plus de ce milieu, il s’autorise, on l'aura compris, le droit de songer à un éventuel retour : « Penser c’est une chose, le réussir en est une autre », commente-t-il, énigmatique comme à son habitude. Une chose est sûre : les Nîmois n’ont pas fini d’entendre parler de Patrice Prat.
Politique
Voir PlusActualités
NÎMES Les élèves tchèques au lycée Daudet : 100 ans d’histoire
Bagnols-Uzès
PONT-SAINT-ESPRIT Municipale : « Nous voulons un avenir désirable pour les Spiripontains », affirme Claire Lapeyronie
Politique
EXPRESSO Un nouveau directeur pour la Société publique Agate
Nîmes
ÉDITORIAL La Mission locale jeunes Nîmes métropole retrouve des couleurs
Politique
FAIT DU SOIR La visite au pas de course de la secrétaire d'État de la Citoyenneté
Bagnols-Uzès
PONT-SAINT-ESPRIT Municipale : Gérome Bouvier affirme qu’« il n’y aura aucune alliance entre les deux tours »
Actualités
DIRECT VIDÉO Le Club Objectif Gard : le grand débat des municipales à Pont-Saint-Esprit
Alès-Cévennes
ALÈS La CGT annonce un 1er mai placé sous le signe de la paix et de la solidarité
Bagnols-Uzès
PONT-SAINT-ESPRIT Municipale : pour La France insoumise, « aucune voix ne doit aller au RN »
Bagnols-Uzès
PONT-SAINT-ESPRIT Municipale : « Je me sens prêt », affirme Emmanuel Le Pargneux
Politique
EUROPÉENNES Le retour en grâce des socialistes ?
Politique
EXPRESSO Caissargues : un élu de la majorité démissionne
Actualités
DIRECT VIDÉO Le Club Objectif Gard : Pourquoi les français se vaccinent moins ?
Politique