Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 09.02.2024 - François Desmeures - 3 min  - vu 458 fois

THOIRAS / CORBÈS / SAINTE-CROIX-DE-CADERLE Le collectif DesMarchesCitoyennes se crée pour questionner le projet de fusion

Une partie des membres du collectif présents, ce jeudi matin, à la salle Pellegrine de Thoiras

- François Desmeures

L'objectif des trois municipalités de Thoiras, Corbès et Sainte-Croix-de-Caderle est d'aboutir à une fusion au 1er janvier 2025. Un collectif de citoyens nouvellement créé - DesMarchesCitoyennes - demande des précisions sur l'intérêt et l'impact d'une telle fusion, souhaitant une meilleure concertation, une étude qui évalue les conséquences induites et la formulation d'un projet de territoire. À ce stade, ils disent n'être ni pour ni contre le projet, mais avancent tout de même des craintes.

Une partie des membres du collectif présents, ce jeudi matin, à la salle Pellegrine de Thoiras • François Desmeures

Ils sont près d'une trentaine, ce jeudi matin, à la salle Pellegrine de Thoiras, face à la gare. "Mais beaucoup n'ont pas pu venir parce qu'ils travaillent." Une mobilisation honorable, donc, pour une matinée de la semaine, sur un bassin de population d'à peine plus de 700 habitants concernés par le projet de fusion communale entre Thoiras - de loin la commune la plus habitée, avec 438 habitants en 2020 -, Corbès - 150 habitants - et Sainte-Croix-de-Caderle - 107 habitants. "Le tout, sans battage auprès de la population", souligne Gérard Scotto, qui habite Corbès. 

Si une part du collectif se recoupe avec l'association l'Agora corbésienne, c'est parce que celle-ci a été la première à alerter sur un projet entendu au détour de conversations. Depuis, une charte de la fusion a été éditée, la population a été appelée à voter pour un nouveau nom et deux réunions publiques ont eu lieu (relire ici). Mais, contrairement à celle qui s'était tenue à Saint-Bonnet-de-Salendrinque (qui faisait partie des communes volontaires pour fusionner, au départ), les habitants n'ont pas pu exprimer leur avis sur la fusion. Saint-Bonnet est sorti du projet parce que la population l'a refusé. 

"La démarche est peu démocratique"

Le collectif DesMarchesCitoyennes

"La démarche est peu démocratique, s'offusquent les participants du collectif, ce jeudi matin. Le projet ne figurait pas sur le programme des élus pour la mandature. La fusion est une transformation très profonde. Cette façon de fonctionner à l'écart est une motivation pour nous." 

"Nous ne sommes ni pour, ni contre, insistent les membres du collectif. Mais qu'est-ce que ça va apporter de mieux ? Il n'y a pas eu d'étude d'impact, aucune mesure des conséquences. La charte n'est qu'un catalogue de généralités, des grands principes auxquels on ne peut qu'adhérer. Il est difficile d'avoir un avis." Le collectif s'interroge également sur la cohérence du territoire, alors qu'un vieux projet imaginait une première fusion avec Vabres et Saint-Bonnet-de-Salendrinque. Et que l'axe routier qui passe à Sainte-Croix-de-Caderle amène soit à Lasalle, soit à Saint-Jean-du-Gard, plutôt que vers Anduze. 

Une donnée qui, selon le collectif, disqualifie l'argument d'une fusion réalisée dans le but de renforcer l'école de Thoiras, alors même que les enfants de Sainte-Croix vont à Lasalle ou Saint-Jean, et que les maires ont promis de continuer à se pencher normalement sur les dérogations réclamées par les parents. "Les élus mettent aussi en avant les économies d'échelle." Pour le collectif, le doute subsiste de ce point de vue, en raison "du peu de services installés"

"Qu'on n'entreprenne pas de fusion avant les prochaines élections municipales"

Le collectif DesMarchesCitoyennes

"Nous redoutons aussi l'éloignement de la décision de l'habitant", poursuivent les membres de DesMarchesCitoyennes réunis ce jeudi. Car le scrutin pluri-nominal, tel qu'il existe déjà et serait prolongé lors des élections municipales pour une commune de cette taille, ne permet pas une répartition équitable des élus par village de provenance. "Comme le poids démographique de Thoiras est bien plus important, on peut imaginer que le vote de ce village sera prépondérant." Le collectif redoute aussi une perte de pouvoir au sein d'Alès Agglo car la commune nouvelle risquerait de ne porter qu'un seul conseiller communautaire à l'assemblée, quand les trois villages voient, actuellement, chacun de leur maire siéger. 

Enfin, les collectifs craignent des "conséquences sur le taux d'imposition". Selon eux, c'est ce qu'aurait donné la fusion de Valleraugue et Notre-Dame-de-la-Rouvière, lors de la création de Val d'Aigoual. Ou encore la fusion des six communes sur le versant nord du mont Lozère (dont Le Bleymard ou Bagnols-les-Bains), réunies sous l'appellation Mont-Lozère-et-Goulet. "Une hausse des taux pour les taxes foncières et d'habitation, une baisse pour le foncier non-bâti"

DesMarchesCitoyennes souhaite, dans un premier temps, militer pour obtenir des informations, gagner une étude d'impact, et surtout "qu'on n'entreprenne pas de fusion avant les prochaines élections municipales", afin que le sujet soit un élément mis au débat dans les trois communes. Ce qui pourrait, déjà, inciter la population à se rapprocher en partageant un débat commun... Le collectif le souhaite dès maitenant. "On fait ce que nos élus n'ont pas fait", sourit un membre. 

François Desmeures

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