Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 23.08.2023 - Corentin Migoule et François Desmeures - 3 min  - vu 4623 fois

ALÈS Les îlots de fraîcheur de la ville pris d'assaut

piscine Alès

Il y avait foule dans les bassins du centre nautique Le Toboggan cet après-midi.

- Corentin Migoule

Comme beaucoup d'autres, la ville d'Alès a pris des mesures pour contrer la canicule et le placement en vigilance rouge décidé ce mercredi 23 août. Parmi elles, la gratuité de l'accès aux piscines publiques, lesquelles ont connu une fréquentation record cet après-midi. À l'espace Cazot, la grande salle climatisée accueille les naufragés des passoires thermiques, dont certains s'apprêtaient à y passer la nuit.

Alors que le mercure s'est approché - voire a dépassé par endroits - les 40° ce mercredi 23 août, les Alésiens se sont naturellement rués vers les îlots de fraîcheur de la ville, dont ceux mis en place par la municipalité la veille suite au passage en vigilance rouge canicule (relire ici). La gratuité de l'accès aux piscines publiques a été victime de son succès ! 45 minutes à peine après avoir ouvert ses portes en début d'après-midi, le centre nautique le Toboggan faisait déjà le plein en atteignant son quota maximal de 350 usagers. 

piscine Alès
Il y avait foule dans les bassins du centre nautique Le Toboggan cet après-midi. • Corentin Migoule

Après quoi, une interminable file d'attente s'est formée devant l'entrée, occasionnant d'ailleurs quelques gestes d'humeur de certains de ceux la composant. À 17h30, 520 personnes avaient déjà composté un billet d'entrée pour accéder aux bassins du centre nautique. "Du jamais vu" pour la responsable des lieux qui n'hésite pas à parler de record. La piscine de Cauvel a connu pareil sort, puisque le quota maximal de 200 entrées a été atteint dès 15h. De manière générale, les autres piscines de l'Agglo (Saint-Jean-du-Gard, La Grand'Combe et Cendras) ont vécu le même succès. 

L'espace Cazot, dans la torpeur climatisée • François Desmeures

Espace Cazot, c'est la soufflerie de la climatisation qui se fait entendre avant même de franchir les portes. À l'intérieur, une douzaine de personnes profitent de l'espace climatisé, lumière tamisée pour se protéger des rayons d'un soleil aujourd'hui potentiellement meurtrier. Un nombre de personnes qui n'a pas beaucoup évolué dans la journée, confirme un agent municipal, même si les visages ont pu changer. Marie-Claudette y a amené sa belle-soeur, Solange, descendue de Paris pour la semaine. "À Paris, on n'a pas encore eu plus de 40 comme aujourd'hui, suffoque-t-elle. On est coincées par excès de chaleur." Marie-Claudette, elle, est plus habituée, malgré les 30° minimum qui règnent dans son appartement. "Mais ça va, je suis bien, je ne bouge pas trop", explique-t-elle. Devant leurs mots flêchés, Marie-Claudette et Solange sont aussi venues "en reconnaissance de l'effort qui a été fait d'ouvrir des lieux comme celui-ci"

Marie-Claudette et Solange, venues en reconnaissance de l'effort fourni • François Desmeures

Un lieu ouvert même la nuit. De table en table, le même agent municipal demande qui veut passer la nuit sous la climatisation. Isabelle n'hésite pas. "On habite rue Jean-Moulin, dit-elle en compagnie d'une voisine, Angèle, qu'elle vient de rencontrer. Nos appartements sont des passoires thermiques. Et en plus, ça fait deux ans que je ne reçois plus le chèque énergie." La nuit précédente a été trop difficile, confie-t-elle. "Quand la température a commencé à descendre, vers 23h, mon chat a senti qu'il faisait plus frais et a sauté dehors. J'habite au troisième étage..." Pour elle, les travaux de la rue n'arrangent rien et "empêchent d'ouvrir les fenêtres, on a de la poussière partout"

Angèle et Isabelle en profirtent pour faire connaissance • François Desmeures

Alors qu'elle se voyait déjà acheter un matelas gonflable pour essayer de dormir en pleine nature, elle a eu vent de l'ouverture de la salle Cazot, à proximité de chez elle. Angèle aussi, d'où leur rencontre. "Chez moi, l'ascenseur est en panne, raconte Angèle. Pour monter les cinq étages, il me faut m'arrêter à chaque étage pour respirer." 

Jusqu'à ce jeudi soir, la salle Cazot reste ouverte en permanence, les employés municipaux se relayant pour en assurer la garde et l'accueil. À 17h, trois lits de camp avaient été installés. Ils devraient être plus nombreux cette nuit. 

Corentin Migoule et François Desmeures

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