Publié il y a 1 an - Mise à jour le 12.01.2023 - Marie Meunier - 4 min  - vu 1009 fois

BAGNOLS/CÈZE Le centre hospitalier demande un 3e scanner et veut réhabiliter son bloc en gynécologie

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Jean-Philippe Sajus, directeur du centre hospitalier de Bagnols-sur-Cèze, a présenté ses voeux pour l'année 2023. Pierre Kovalevsky, président de la CME, et Jean-Yves Chapelet, maire et président du conseil de surveillance, se sont également adressés aux professionnels de santé.

- photo Marie Meunier

Après deux ans d'annulation, conséquence du contexte sanitaire, Jean-Philippe Sajus, directeur du centre hospitalier de Bagnols-sur-Cèze, a présenté ses voeux aux personnels. Des voeux qui interviennent dans un contexte particulièrement difficile pour le milieu hospitalier traversé par une triple épidémie covid-bronchiolite et grippe et qui subit des tensions depuis trois ans.

Alors le directeur a rendu hommage aux personnels courageux, dépeignant un tableau peu reluisant : "Je comprends leur fatigue, je comprends leur lassitude, voire leur colère. Ils font face, quotidiennement, à des tensions extrêmes : changements d’organisation de travail sans anticipation possible, saturation des urgences compte tenu d’un manque de lits d’hospitalisation, manque d’effectifs lié aux difficultés désormais permanentes à recruter, à la progression sensible de l’absentéisme, au recours à l’intérim." Jean-Philippe Sajus a également eu une pensée pour les usagers, les résidents, "qui, pour certains ont payé un lourd tribut à la pandémie."

Malgré cette situation compliquée, le centre hospitalier a continué d'investir pour améliorer ses équipements. En 2022 déjà, les locaux d'accueil de l'imagerie médicale ont été entièrement réhabilités et le hall de cuisson de la cuisine a été remis aux normes. "J'ajoute parallèlement que l’établissement aura renouvelé ses deux scanners avec deux équipements de nouvelles générations permettant au service de bénéficier d’un plateau technique de pointe pour une prise en charge adaptée et optimale", atteste le directeur.

Rénovation des urgences : le dépôt du permis de construire prévu au premier semestre 2023

En cette nouvelle année, le centre hospitalier a aussi déposé un dossier pour l’obtention d’un troisième scanner afin de répondre aux délais d’examen qui ne cessent de progresser sur le territoire. Au service de gynécologie, est prévue la réhabilitation intégrale du bloc chirurgical. Le chantier a déjà fait l’objet d’une étude avancée en 2022, mais il reste soumis à l’obtention d’une subvention complémentaire. Le directeur veut aussi faire évoluer l'organisation de l'établissement et même au niveau territorial, car les "besoins en lits d'aval sont importants et les réponses du SSR insuffisantes."

L'un des gros chantiers à venir est celui du service d'urgences, chiffré à un peu plus de 5 millions d'euros : "Ce service, initialement conçu pour accueillir 20 000 passages par an, ne répond plus aux besoins avec 30 000 passages en moyenne sur les quatre dernières années. Cette opération (...) est rentrée dans sa phase dynamique : l’étude d’esquisse, avec ses premiers plans et projections a été finalisée en 2022." Le dépôt du permis de construire devrait être effectif au premier semestre 2023. Ces travaux sont particulièrement attendus dans ce service en tension et qui "souffre d'un sous-effectif médical chronique".

Six millions d'euros de déficit fin 2022

Pour améliorer le service rendu aux usagers, quatre aides-soignants ont été recrutés dernièrement pour renforcer l'équipe embarquée du SMUR pour assurer la conduite des véhicules et décharger les médecins. Depuis juillet 2022, une maison médicale de garde (MMG) s'est aussi installée dans les locaux de l'hôpital, grâce à la volonté des médecins généralistes. Le directeur du centre hospitalier se réjouit également de l'augmentation des quotas d'élèves infirmiers de l'IFMS (Institut de formation aux métiers de la santé). Dix places supplémentaires ont été créées portant à 70 le nombre d'infirmiers formés chaque année.

La phase est difficile humainement mais aussi financièrement. "La pandémie, l'inflation, les pénuries de matériaux ont mis à mal notre établissement déjà fragilisé par le désengagement du secteur privé de la chirurgie ambulatoire et une insuffisance d’autofinancement pour couvrir les charges d’investissement. Le centre hospitalier présentera sous réserve de crédits complémentaires, un déficit de près de 6 millions d'euros à la fin de l’exercice 2022", chiffre Jean-Philippe Sajus. 

"L'hôpital se trouve confronté à sa plus grave crise"

Pierre Kovalevsky, président de la CME (Commission médicale d'établissement), s'est aussi adressé aux personnels du centre hospitalier de Bagnols-sur-Cèze. Il a salué la flexibilité et les trésors d'organisation déployés dans l'établissement depuis trois ans mais qui a demandé un surinvestissement des professionnels de santé. "L'hôpital se trouve confronté à sa plus grave crise. Certains professionnels fuient leur métier pour d'autres horizons parfois", constate-t-il. Au point qu'il manque des effectifs et que des lits ont dû être fermés à Bagnols.

Mais au-delà de ce constat morose, l'établissement a retrouvé une activité au niveau de 2019 et atteint un niveau de recrutement record même si insuffisant. "On a pu compter de nombreuses titularisations de médecins cette année. Sept autres sont prévues en 2023. 101 personnels paramédicaux ont aussi été recrutés en comptant les créations de postes et les remplacements", précise Pierre Kovalevsky.

Il félicite aussi le dynamisme autour du projet capacitaire du pôle "médecine personnes âgées" qui prévoit une augmentation de 20 lits et 13 places sur les différents secteurs de soin. Il sera plaidé auprès de l'ARS (Agence régionale de santé) pour obtenir les crédits nécessaires. Le centre hospitalier veut développer davantage les chirurgies urologiques, et orthopédiques et sportives, et veut mettre en place cette année une HAD (hospitalisation à domicile) obstétricale. 

Bientôt la certification

À la fin du mois de janvier, les équipes seront évaluées par la HAS (Haute autorité de santé) lors de la certification. Il s'agit d'une procédure indépendante et obligatoire tous les quatre ans du niveau de qualité et de sécurité des soins dans les établissements de santé, publics et privés. "C’est un moment de tension pour notre hôpital soumis à l’évaluation de ses pairs, mais, cette semaine, aura une vertu : sortir les équipes de l’agenda de la crise sanitaire pour valoriser leur travail", a exprimé Jean-Philippe Sajus.

Marie Meunier

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