ÉDITORIAL Déserts médicaux : le début de la fin ?
Un quart des Gardois ont d’importantes difficultés pour accéder à un médecin généraliste.
C'est un sujet récurrent dans le Gard comme partout en France. Les déserts médicaux deviennent réellement une contrainte du quotidien. En France, 30% de la population vit dans un désert médical, selon un rapport du Sénat de mars 2022. Et les chiffres dramatiques dévoilés par l’UFC-Que choisir de Nîmes ne font que renforcer la fracture sanitaire béante. Considérant qu'il s'agit là d'une inaction volontaire du Gouvernement, la fédération locale a décidé carrément de l’attaquer aujourd’hui devant le Conseil d’État. Elle a des arguments. Notamment la première conséquence de ces difficultés récurrentes : le renoncement aux soins. Cet accès aux soins dégradé dans notre département, concerne particulièrement les gynécologues. Mais pas seulement. L'analyse de l'association de protection des consommateurs montre aussi que 9% des habitants du département galèrent pour obtenir un rendez-vous avec un ophtalmologue. L'inquiétude demeure vive pour la médecine de ville, extrêmement dégradé dans le Gard. 23,6 % des usagers du département ont d’importantes difficultés pour accéder à ce parcours de soin dit classique. Une situation valable en zones urbaines comme en zones rurales. Sans compter que les deux tiers des médecins gardois refusent de nouveaux patients, toujours selon l’UFC-Que choisir de Nîmes. Pour les toubibs spécialisés, gynécologues, pédiatres, ophtalmologues, etc., soit les rendez-vous sont impossibles soit les délais d’attente constatés sont extrêmement importants. Dans notre région dans 29 % des cas il faut attendre entre 1 et 3 mois, et dans 35 % des cas le délai est supérieur à 3 mois. Alors quelle solution en cas d'urgence ? Les urgences justement. De Nîmes. Car sur Alès et Bagnols, la régulation ne permet plus d'être pris en charge sauf en cas d'extrême urgence. La période hivernale qui débute va entraîner une nouvelle fois un goulot d'étranglement. Et les heures d'attente assis dans les services d'urgence de l'hôpital de Nîmes ou dans les services médicaux d'urgence pour se faire soigner. Il est temps de prendre le sujet à bras le corps : décharger les médecins de certaines tâches pour libérer du temps médical, ouvrir la délégation médicale à d'autres filières comme les infirmières et développer l'incitation financière forte pour l'installation de médecins là où le manque est vital.
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