BELLEGARDE : UNE ÉMEUTE SUR FONDS DE "CONTENTIEUX DE LONGUE DATE"
Les riverains avaient pris la mauvaise habitude de voir ce genre d'événements lors des Fêtes votives de Bellegarde. En effet, il n'est pas rare qu'une bagarre éclate sur la place qui accueille chaque année les forains, artisans de la fête votive. Une tension alimentée par de vieilles rancœurs entre la communauté maghrébine et les forains. À qui la faute ? Bien malin celui qui pourra le dire. Et voilà que dimanche dernier, soit le 11 mars, de nouvelles violences ont éclaté, cette fois-ci en dehors du contexte de la fête du village. Pourquoi ? Trois personnes ont été placées en garde à vue pour répondre à cette question. Mais toujours est-il que toute l'après-midi de dimanche, 40 à 50 gendarmes ont dû intervenir dans les rues de Bellegarde afin d'éviter le drame.
Les excès de violence aurait démarré dans un des cafés du village. L'établissement aurait été largement dégradé à l'intérieur avec notamment une vitre brisée. Dimanche, en début de soirée, les rues de Bellegarde portaient encore les traces du passage des vandales : des voitures cassées, des bouts de verre éparpillés un peu partout sur le bitume.
Mais cette rixe entre une trentaine d'individus aurait pu tourner au drame. "Dans l'après-midi, alors que je rentrais d'une balade avec mes deux enfants (une fille de 12 ans et un garçon de 16 ans), on nous a tiré dessus. Je peux confirmer que l'on n'a pas tiré en l'air, mais bien à hauteur d'homme" précise Sylvie, une foraine, "et non une personne faisant partie de la communauté du voyage", qui en attendant le début de la saison des fêtes stationne ses engins et sa caravane sur le terrain du Mas de sa mère à Bellegarde. "Les gendarmes ont relevé 349 impacts d'arme à feu sur le matériel roulant. Mes enfants, ma mère qui est âgée de 75 ans, et moi-même sommes extrêmement choqués. Je vais d'ailleurs porter plainte aujourd'hui au procureur de la République de Nîmes" explique t-elle pointant du doigt la communauté maghrébine avec qui son frère aurait déjà eu des problème.
"Mon frère était forain, il a voulu arrêter parcequ'il jugeait que le métier était trop difficile. Il a alors installé son mobil Home chez notre mère et a acheté un camion à pizzas qu'il plaçait dans Bellegarde. Et puis à force d'être raquetté au quotidien, il a voulu arrêter et vendre le camion. Mais les menaces ont continué jusqu'à ce qu'un rendez-vous soit organisé par le maire de Bellegarde entre mon frère et le représentant de la communauté musulmane, pour arranger les choses. Mais mon frère a été le seul à se retrouver devant le maire." Le contentieux n'aurait donc jamais été réglé. "Mais mon frère n'était pas à Bellegarde dimanche, il a mangé au restaurant à Nîmes, il peut le prouver avec son ticket de carte bleue. Et il n'est revenu qu'en fin de journée. Il n'est pas à l'origine de cette émeute, les forains en général ne sont pas à l'origine de ces mouvements de violences."
Une procédure d’identification est en cours, et d’autres interpellations pourraient s’ajouter aux premières réalisées par les gendarmes.
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