Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 08.05.2012 - stephanie-marin - 8 min  - vu 170 fois

NÎMES : UNE CAMPAGNE QUI PREND DATE

Photo DR/G.L - Picasa

Le lundi 19 mars, date de la publication de la liste des candidats à la Présidentielle, ils étaient dix à convoiter la place de chef à l’Élysée. Aujourd'hui, il n'en reste plus qu'un et c'est François Hollande (pour ceux qui seraient passés à côté de l'information) qui a été élu président de la République avec un peu plus de 51% des suffrages. Ça y est, c'est fini, ou tout commence penseront d'autres, en tout cas un trait a définitivement été tiré sur la campagne électorale pour l'élection présidentielle 2012 et ce depuis vendredi 4 mai, minuit. Alors pour les nostalgiques, Objectif Gard vous propose une rétrospective de cette campagne vue du Gard. Souvenez-vous !

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Le jeudi 24 novembre 2012 au Bureau à Nîmes. Avant même d'avoir passé l'épreuve des parrainages (mars), Nathalie Arthaud, l'héritière d'Arlette Laguiller, se lançait déjà dans un petit tour de France pour faire circuler ses idées de lutte contre la précarité : « Contre le chômage et la précarité : interdiction des licenciements ; partage du travail entre tous sans perte de salaires." Elle s'était alors arrêtée sur les terres nîmois le temps d'un mini meeting avec en point d'orgue, sa candidature à l'élection présidentielle et "son programme de lutte et non pas un programme électoral."

Le jeudi 26 janvier 2012 à la salle polyvalente de Marguerittes. À cette date et en ces lieux, Brice Hortefeux avait répondu favorable à une invitation du député-maire d'Alès, Max Roustan, aussi président du comité UMP du Gard qui avait réuni ses militants pour la traditionnelle séance des vœux. En ce temps-là, les sondages n'annonçaient rien de bon pour le président sortant Nicolas Sarkozy qui enregistrait 24% des intentions de votes au premier tour des élections contre 28% pour son opposant socialiste, François Hollande. Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur, désormais député européen, avait alors tenté, empruntant un ton conquérant, de remobiliser ses troupes, n'hésitant pas à tacler le candidat socialiste : "Le monde change, l’Europe change, la France change… seuls ne changent pas François Hollande et le Parti socialiste, figés dans la vision d’une économie administrée qui a toujours échoué (…) Pensez que depuis des mois, tous les politiques ne parlent que de dette et de chômage, sauf  Hollande qui ne formule pas la moindre proposition répondant à ces défis [...] N'hésitez pas à défendre, becs et ongles, le bilan de Sarkozy."

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Le lundi 20 février 2012 à Alès. Jeannette Bougrab, Secrétaire d’État à la jeunesse et à la vie associative s’est rendu à Alès, lundi 20 février 2012. Celle qui a créé le « buzz », en soutenant un rapport publié le 16 février et qui suggère de rendre la contraception gratuite pour les mineures (dans le cadre de la prévention des grossesses précoces), a visité l’entreprise PGO Automobiles, seul constructeur français d’automobiles de petite série, puis s’est rendu au cœur du quartier des Prés-Saint-Jean, dans les locaux de l’association RAIA (Rencontre et Amitié d’Ici et d’Ailleurs), avant de terminer son périple Cévenol, à la Sous-préfecture d’Alès pour une table ronde avec les associations gardoises du mouvement Harki.

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Le samedi 10 mars 2012 à l'inauguration de l'hôpital universitaire de rééducation, de réadaptation et d'addictologie au Grau-du-Roi. Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé n'a pas manqué, lors de sa visite, le temps de l'inauguration de l'hôpital universitaire qui s'est imposé le long de la plage de Boucanet, à l'endroit même où se trouvait l'ancien hôpital, de faire un bilan de santé du Languedoc-Roussillon dans le domaine médical : "Pensez qu’entre les plans hôpitaux de 2007 et 2012, la région Languedoc-Roussillon a mobilisé, à elle seule, quelques 658 M€. Entre janvier 2006 et ce jour, la région est passée de 17 IRM à 26, idem pour les scanners dont on recensait 33 exemplaires il y a six ans contre 51 désormais. Les dispositifs et équipements de santé se renforcent, comme en témoigne d’ailleurs le budget 2012 du ministère en évolution de 2,5 %, soit bien plus que l’inflation. En matière de santé, les années les plus difficiles sont derrière nous."

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Le jeudi 15 mars, au quartier Valdegour à Nîmes. Le temps d'une visite, Martine Aubry s'est baladée dans le quartier de Valdegour (Nîmes Ouest), l'occasion de revenir sur les conditions de vie de ses habitants accompagnée entre autres de Damien Alary, le président du Conseil Général du Gard. Insécurité et une situation de l'emploi très préoccupante, le bilan n'est pas très flatteur. Martine Aubry a proposé « une politique de la ville radicalement différente » impulsée par des engagements du candidat François Hollande dans son programme pour la présidentielle : recomposition urbanistique et sociale (tous les programmes immobiliers compteront 1/3 d’appartements privés, 1/3 d’accession à la propriété et 1/3 de logements sociaux avec, en perspective, la création au cumul de 500 000 logements d’ici 2017 ); affectation de personnels éducatifs supplémentaires (enseignants Rased, psychologues, éducateurs…) auprès des enfants en plus grande difficulté; déploiement de 150 000 emplois d’avenir au bénéfice des jeunes les plus défavorisés etc.

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Le jeudi 22 mars 2012 à La Grande Bourse. À cette date, le sénateur André Valini, responsable du Pôle Justice auprès de François Hollande avait répondu à une invitation du comité d’organisation de la campagne du candidat PS dans le Gard. La Justice, le thème principale de la campagne électorale (avec la Jeunesse) menée par François Hollande. "La gauche est attendue sur les questions pénales : au mauvais sens du terme par la droite qui va à nouveau nous taxer d’un prétendu laxisme, au bon sens du terme par l’opinion publique qui nous fait entière confiance pour garantir l’indépendance de la justice, avait alors affirmé devant plusieurs dizaine de personnes le sénateur Valini. Sur le plan de la justice pénale, nous n’avons pas de leçon à recevoir de la droite  qui, depuis 5 ans, a laissé s’accroître la délinquance, les violences, la criminalité… La droite n’a pas réussi sur ce terrain-là. Il se dit qu’elle nous attend, nous l’attendons aussi !  Elle a une vision un peu simpliste et partielle des problèmes.»

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Le samedi 24 mars, inauguration de la permanence de Julien Sanchez. Deux mois après avoir officiellement lancé la campagne de sa fille, Marine Le Pen, à Nîmes, l'ancien président du Front national est revenu faire un tour dans la capitale gardoise, cette fois-ci pour inaugurer  la permanence de campagne de Julien Sanchez, qui se présentera aux prochaines législatives pour la 1ère circonscription du Gard. « Je pense que l’on a des chances de dépasser les 40 % des voix et d’obtenir des sièges à l’Assemblée.» Face aux militants, Jean-Marie Le Pen n'avait pas manqué de rappeler les derniers événements du mois de mars : les tueries de Montauban et Toulouse citant Mohamed Merah, comme l'a d'ailleurs fait Marine Le Pen tout au long de sa campagne, rattachant le tout à « l’immigration massive et la régularisation des immigrés (qui) sont un vrai problème.»

Photo DR/M.A

Le jeudi 29 mars 2012 à la salle du Parnasse à Nîmes. Ils étaient plusieurs milliers à avoir fait le déplacement pour participer au meeting du président-sortant. Un discours martelé par le mot "courage" et notamment lorsque Nicolas Sarkozy s'est attaqué au thème de la sécurité que ses détracteurs lui reprochaient de « manipuler », l’immigration, l’Europe, la Justice ou l’éducation. Le président-sortant a choisi de jouer la carte du « courage » face à des « sujets dont on n’a pas le droit de parler. » Et alors que les sondages ne le donnaient pas favori dans cette course à la Présidentielle, Nicolas Sarkozy tentait de rebooster ses militants : « Vous êtes en train de faire démentir tous les sondages, tous les pronostiqueurs qui disaient que cette campagne était faite [...] vous êtes la majorité silencieuse. Cette élection c’est vous qui la faite."

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Le jeudi 6 avril 2012 aux Arènes de Nîmes. Malgré la pluie, le meeting de François Hollande a bien eu lieu en plein air devant les Arènes de Nîmes. Un meeting lors duquel, le candidat du Parti socialiste s'est donné des allures de conquérant, s'autorisant même à anticiper sa victoire du premier et du second tour. "J’aurais à prendre des décisions dès le premier mois car il n’y aura pas de temps à perdre dès notre victoire. » Et puis, sujet ô combien sensible au cœur de cette campagne électorale, tout parti confondu, François Hollande s'est arrêté quelques minutes sur le thème du pouvoir d’achat. « Je bloquerai le prix des carburants pendant trois mois, j’augmenterai de 25% les allocations de rentrée scolaire, je prendrai un décret qui introduira une caution solidaire pour aider les jeunes à accéder au logement, je rétablirai le droit de partir à la retraite à 60 ans pour ceux qui auront commencé à travailler à 18 ans… » Un clin d’œil à François Mitterrand, maintes fois cité devant les Arènes de Nîmes, et à sa réforme des retraites promulguée un certain 1er avril 1983.

LES INSOLITES DE LA CAMPAGNE...

Le maire de Castillon-du-Gard (UMP) offre son parrainage au Front national. Dimanche 1er avril, la liste des 500 parrainages (tirés au sort) adressés aux candidats à l’élection présidentielle, publiée au Journal Officiel faisait sensation dans le Gard. La cause, le nom du maire de Castillon-du-Gard, Jean-Louis Berne, encarté à l’UMP, était apparu dans la liste de Marine Le Pen, la candidate du Front national. Une erreur de publication, un poisson d’avril… Pas du tout, « un vote démocratique» lançait alors Jean-Louis. Car jusqu'au dernier moment, la candidate du Front national doutait sur sa participation à la course à l’Élysée n'arrivant pas à obtenir ses 500 signatures des maires de France. « J’ai voulu que les 16% de la population française soient représentés lors de l’élection présidentielle » lançait alors Jean-Louis Berne. Un parrainage qui n'est pas passé inaperçu mais qui n'a vraisemblablement suscité aucune émotion de la part de ses élus et de ses administrés.

"Je ne suis pas du Front national, j'ai voté pour Hollande." C'est en ces termes que Françoise Garrigues, une Saint-Gilloise de 48 ans a tenu à se défendre suite à un reportage diffusé au 20h de TF1 en date du 23 avril. Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, le Gard est pointé du doigt pour avoir été le seul département à avoir placé Marine Le Pen en tête avec près de 35% des suffrages. Dès lors, les journalistes nationaux ont investi le territoire gardois. Et c'est à Saint-Gilles, commune réputée pour son faible pour le FN, qu'une équipe de TF1 a trouvé François Garrigues qui a volontiers parlé face caméra : "Le chômage, le manque d’argent… Je pense que Marine a réussi à rassembler autour d’elle la détresse. » S’ensuit la voix-off du journaliste : « L’insécurité et la détresse sont les arguments  les plus souvent cités par les électeurs de l’Extrême droite. » Faut-il comprendre que Françoise Garrigues a voté Front national ? « Pas du tout, je ne suis pas pour le Front national, j’ai voté Hollande ! Ils sont entrés dans le café où j’étais, ils nous ont demandé s’il y avait des électeurs FN, je leur ai dit que non et j’ai raconté ce qui selon moi expliquait le résultat de Marine Le Pen. » Elle aurait d’ailleurs précisé aux journalistes qu’elle était pour le Parti socialiste avant que la caméra ne commence à tourner… « des amis qui étaient là peuvent l’attester. »

Stéphanie Marin

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