Quelques jours après le décès d'Abel Chennouf (le 15 mars) Nicolas Sarkozy, alors président de la République avait autorisé un mariage à titre posthume à Caroline Monet, la compagne du parachutiste tué à Montauban le 15 mars dernier, qui vient tout juste de donner naissance à un petit garçon. Une union désirée notamment pour donner des droits à la maman et à son nouveau-né. Les deux familles étaient d'accord. "J'avais juste demandé au papa de Caroline ne nous laisser un peu de temps à mon épouse et à moi-même, nous qui étions en deuil" raconte Albert Chennouf, le père du caporal du 17e régiment du génie parachutiste décédé, contacté ce jeudi par téléphone.

Mais les choses semblent s'être précipitées sans que la famille Chennouf, installée à Manduel depuis l'an 2 000, n'en soit informée. "J'ai appris la date et le lieu du mariage hier, dans le journal. Ils se comportent comme si Abel était leur enfant et pas le nôtre." S'ajoute à ce "malencontreux" oubli, un vice de procédure. Dans le texte de loi, il est écrit qu'un mariage doit se dérouler à la mairie du lieu de résidence des futurs époux ou celui où l'un des deux contractants est inscrit sur les listes électorales. "Abel recevait ses fiches de paie à Montauban et ses cartes électorales à Manduel. Les parents de Caroline habitent à Caissargues, il n'y avait donc aucune raison que le mariage soit célébré à Nîmes. Et ça aurait été une grave erreur (politiquement parlant, une erreur au profit du FN qui tente de récupérer cette histoire) pour Jean-Paul Fournier si ce mariage avait été célébré en notre absence." Mais Albert Chennouf n'en veut pas au maire UMP "qui a voulu faire plaisir à la famille de Caroline et notamment à sa grand-mère de Caroline (qu'il a côtoyé lors de son premier mandat)" réputée pour être proche du Front national. "Après tout ça, je vous le dis, pour le mariage, ils vont devoir me courir après un long moment" s'emporte Albert Chennouf.

Après avoir porté plainte contre Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur, pour non-assistance à personne en danger, c'est autour d'Albert Chennouf de se retrouver du côté des accusés. D'après nos informations, Alain Monet, le papa de Caroline, la compagne du Caporal, aurait porté plainte contre le père d'Abel Chennouf qui l'aurait giflé lors d'une visite à la maternité de la Clinique Kennedy à Nîmes. "Je ne peux pas le nier, confirme Albert Chennouf. Samedi lorsque nous sommes allés voir notre petit-fils, la famille de Caroline nous a chassé de la chambre. Ma femme a été bousculée et je l'ai défendu. Toute cette colère est partie de notre demande d'attendre un peu pour le mariage. Ils n'étaient pas d'accord parce qu'une fois que l'enfant est né, les droits ne reviennent pas à la maman mais à l'enfant et à un tuteur. Voilà pourquoi on en est là."