Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 05.10.2012 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 195 fois

ALÈS : Un forum pour l'emploi dans les quartiers difficiles

4ème édition des Rencontres Emploi

Hier, s'est tenue la 4ème édition des Rencontres Emploi, dans le quartier "sensible" des Cévennes. Objectif : mettre en relation recruteurs et jeunes candidats. Des postulants en majorité "motivés et courageux", d'après les entreprises. Reportage. 

L'atmosphère est calme, studieuse. CV dans une main, lettre de motivation dans l'autre, plusieurs centaines de jeunes se sont rendus hier, à la 4ème édition des Rencontres Emploi d'Alès, dans le quartier des Cévennes. Un quartier classé ZUS : "Zone Urbaine Sensible", où l'on trouve plus de 90% de logements HLM, aucune mixité sociale et un taux de chômage qui flirte dangereusement avec les 50%.

"Certains ont fait des efforts, ils ont une petite pochette et ils se sont bien habillés, avec une chemise", remarque Mélanie Malaval Niel, assistante de recrutement à Enthalpia, une agence d'intérim. "Prés d'une quarantaine d'entreprises sont présentes : GRDF, SNR, Véolia, Tamaris Industries…", nous informe Marc Peyroche, directeur de la Maison de l'emploi, qui accueille le forum et apporte un soutien logistique. "Nous voulons montrer que dans ces quartiers, il y a aussi des choses sympathiques qui s'y passent", rajoute t-il.

Derrière son bureau, Mme Taisini, chargée de recrutement chez SNR Roulement voit défiler les candidats… Désolée, elle avoue qu'elle ne peut pas recruter pour le moment, crise de l'automobile oblige, cependant : "je prends les CV, en vue d'un futur projet de développement. J'admire le courage de ces jeunes qui osent venir se confronter à nous pour trouver un emploi".

"Codes de société" 

De l'autre coté de l'allée, Hakim et Mohamed enchainent les entretiens. A 25 ans, cela fait plusieurs années qu'ils n'ont pas d'emploi. " J'ai seulement fait des stages, j'ai un niveau BEP", explique le premier vêtu d'un t-shirt blanc impeccable et d'un jean noir. "Cette année, le forum est plus sérieux (…) J'ai donné un CV à la ville et  ils m'ont remis une attestation, comme quoi je l'avais fait. Ils m'ont promis qu'ils allaient me donner une réponse. Négative ou positive, c'est d'avoir un retour qui compte!"

Son "pote" Mohamed, jogging, TN Requin aux pieds et sacoche en bandoulière est plus septique : "je n'y crois pas beaucoup. Ça fait trois fois que je viens et je n'ai jamais trouvé". Pourtant, le voici là. Avec son CV, "un peu truqué" et ses lettres de motivation, Mohamed a fait l'effort de venir.

Entretien d'embauche

"Certains n'ont pas les codes de société. Il ne se rendent pas compte de l'effet de que leur tenue ou langage peut avoir sur le potentiel employeur", reconnait Marc Peyroche. A droite de l'entrée, un atelier de préparation à l'embauche est animé par l'association Solidar'net. "Souvent les jeunes mentent sur leur CV, ils ne savent pas que l'expérience professionnelle ne fait pas tout : ils peuvent aussi mettre leurs qualités, leur tempérament", affirme Celine Reynier, coordinatrice.

Niveau CAP jusqu'au diplôme d'ingénieur, le profil est varié. "Nous avons même eu une personne de 59 ans qui cherchait du travail!  Mais en majorité, ça reste des jeunes du bassin d'Alès (…) Il ne faut pas rester dans les préjugés, beaucoup sont très motivés et font tout pour s'en sortir", conclut Mélanie Malaval Niel.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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