Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 07.10.2012 - tony-duret - 3 min  - vu 242 fois

LE PORTRAIT DU DIMANCHE : Claude Nebeker, le président de cœur du Chemin Bas d’Avignon

Claude Nebeker. Photo Objectif Gard

Costume cravate, moustache blanche parfaitement taillée, regard clair et perçant, Claude Nebeker a de l’allure. Du haut de ses 77 ans, l’homme est le président du club de football du Chemin Bas d’Avignon depuis tant d’années qu’il ne sait plus très bien lui-même. N’allez pas croire qu’il perd la tête, mais sa vie elle-même est liée à ce quartier, à ce club de foot. « Je suis un immigré qui est arrivé à Nîmes comme militaire à la fin des années 50. Je suis resté ici pour le travail et un peu aussi pour le soleil », s’amuse le président. Dès son arrivée, le septuagénaire s’installe au Chemin Bas et se rend au stade pour voir évoluer les équipes de jeunes. « A force de me voir autour du terrain, on m’a proposé d’évoluer dans ce club. J’ai été arbitre, entraîneur et maintenant président ».

Dans ce quartier nîmois, l’homme a tout vu ou presque. Au fil des années, il est devenu une véritable figure locale, un homme respecté pour ce qu’il apporte aujourd’hui aux joueurs du Chemin Bas d’Avignon mais aussi apprécié pour sa sagesse, sa mémoire. Il se souvient : « Je me rappelle qu’au début, c’était un quartier très sportif. On jouait au foot, au basket. Il y avait un club de gymnastique, un autre de pétanque. Et regardez où on en est maintenant ! Il ne reste plus que le foot et faut voir dans quelles conditions ». On touche du doigt le grand combat de Claude Nebeker. Son club survit. Difficilement. Sportivement, tout se passe plutôt bien. La saison dernière, par exemple, les équipes seniors du club ont empoché trois titres. Mais les conditions de jeu, en revanche, sont loin d’être idylliques. « Nos équipes de jeunes jouent sur un stabilisé. Quand il pleut, c’est tout de suite inondé. Et quand le mistral souffle, c’est impossible de jouer. Du coup, on décale les matchs. On aimerait un complexe sportif digne de ce nom ». Ou digne, tout simplement. Assis à ses côtés, Mohamed Afkour, l’entraîneur de l’équipe première, ajoute : « On a des vestiaires dans lesquels on ne peut pas prendre de douches ». Effectivement, c’est ennuyeux.

Mais Claude Nebeker n’est pas du genre à baisser les bras. Son nouveau stade, il y croit malgré les différentes désillusions qu’il a connu : « Vous savez, ça fait des années qu’on se bat pour faire changer les choses. Il y a quelque temps, on nous avait parlé d’un emplacement derrière un cimetière, mais ça ne s’est pas fait. Puis, pas très loin d’ici, on a vu quelque chose se construire. On s’est dit que c’était le stade. En fait, c’était Paloma ! Là, on est dans l’attente d’un éventuel emplacement derrière le Leclerc sur la route de Beaucaire. On croit toujours au Père Noël». Quand il évoque son avenir au sein de ce club qui compte 200 licenciés et une vingtaine de bénévoles, Claude est songeur : « Evidemment, j’envisage de prendre ma retraite et je suis prêt à aider mon successeur. Mais je comprends que la place de président ne soit pas très enviée. C’est beaucoup d’emmerdements, beaucoup d’administratif et dès qu’il y a un problème, on se tourne vers le président ».  Mais Claude Nebeker connaît aussi de belles satisfactions, « je l’aime ce football», aime-t-il rappeler, et se réjouit que son club ait fêté, hier, ses 50 ans. Par la même occasion, ce président de cœur fêtait lui aussi ses 50 ans d’amour pour ce club.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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