Retour sur la 4è édition du festival Regards Croisés qui s'est déroulé en fin de semaine dernière à Nîmes.

Regards Croisés est le premier Festival de films courts métrages « Métiers et Handicaps ». Créé en 2009 à l’initiative de l’association L’Hippocampe, ce Festival de films de courts métrages connaît un succès grandissant et rassemble déjà autour de lui un grand nombre d’acteurs publics et privés portés par les mêmes valeurs.

Le succès était au rendez-vous pour cette 4è édition réalisée sous le patronage du Ministère de la Culture et de la Communication, et de la Ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion et en présence d’élus locaux.

Plus de 600 participants se sont retrouvés pour ces deux jours de festival et mettre à l’honneur les talents des personnes en situation de handicap.

Lors de la cérémonie d’ouverture, la compagnie singulier Pluriel de Montpellier a réalisé une de ces prouesses artistiques. la compagnie, dirigée par la chorégraphe Jos Pujol, se compose de huit danseurs, certains malentendants et d’autre entendants. Cette compagnie œuvre pour une culture mixte, et s’est donnée pour défi d’impulser une démarche singulière en s’inscrivant dans une recherche d’écriture chorégraphique entre langue des signes et danse.

www.objectifgard.com vous propose de découvrir le palmarès complet :

Les Prix du Jury Jeunes

Prix ‘milieu protégé’ : Green esat (ADAPEI du Bas Rhin - 67)

Prix ‘milieu ordinaire’ : Il faut être deux (EDF)

Prix ‘autres regards’ : Des landes au pays basque (Chvs de l’Agenais - 47)

Prix Handi TV

La vie de tempete (EDF et Atelier Watteau - 59)

Les Prix du Jury

Mentions spéciales :

- ‘Milieu protégé’ : Les médailles du travail (AAPAI - 49)

- ‘Milieu ordinaire’ : Vous avez dit handicap (Quick france)

- ‘autres regards’ : Vos désirs sont des échos ou des égos (Réel Factory - 86)

L’animation musicale de la remise des prix a été réalisée par le trio the Green bros (swing et jazz).. orgue Hammond, Guitare et batterie, trois instruments de légende dans l’histoire du Jazz. avec un son bouillant aux accents de gospel, le trio aime se comparer à trois fauves affamés de swing qui se retrouvent pour le festin et arracher à chaque note le cri du blues, faire rebondir les mélodies, partager avec le public.

Des échanges pertinents ont eu lieu lors des deux conférences du 4 et 5 octobre. Quelques extraits :

Ludovic Rey-Robert : « Il faut malheureusement encore sensibiliser les gens en entreprises, on est encore loin des problématiques d’adaptation du poste de travail. Et par-dessus tout on a du mal à pouvoir identifier dans les salariés en poste, ceux qui sont en situation de handicap et qui ne le font pas savoir à leur hiérarchie ».

Thierry Bascio : « La population a de moins en moins « pitié » des personnes en situation de handicap ; la mentalité des gens évolue et il s’installe une réelle envie de les aider, sans porter de jugement. En entreprise, il est important aujourd’hui d’adapter l’outil de travail à la personne et non plus la personne à l’outil. »

Gilles Royer : « L’apport humain doit être au cœur de l’accueil des salariés en situation de handicap ».

Lisa Juchocki-Théron : « La difficulté principale est de rapprocher deux mondes qu’à priori tout oppose ».

Roland Davau : « Nous développons handisport et souhaitons travailler au maximum sur les infrastructures pour accueillir de plus en plus de personnes handicapées souhaitant faire de l’exercice. Nous devons sensibiliser encore plus les collectivités sur la question. »

Robert Durdilly, président UFE : « c’est la deuxième fois que nous sommes partenaires du festival. Mon investissement va au delà du financement. Je mets en place un groupe de réflexion autour de l’intégration des travailleurs handicapés, car les entreprises partenaires doivent avoir une réelle envie d’évoluer et utiliser l’apport du festival et de l’association pour développer leur propre politique d’intégration. Les grandes entreprises membres de l’UFE (500 entreprises pour 150 000 salariés) sont à la pointe sur cette thématique et travaillent énormément sur les problématiques RSE. Ce qui est aujourd’hui à mettre en valeur est qu’aucun métier n’est inaccessible aux travailleurs handicapés. Il n’y a aucun obstacle insurmontable, qu’il s’agisse d’adaptation technique ou technologique ou encore de formation. Par exemple, Ranstad a développé une formation en alternance pour des postes de consultant en agence et a accueilli deux personnes handicapées dans le groupe. »

Enfin, surprise, de passage à Nîmes pour la promotion de son nouvel album Panique Celtique, Manau, sensible à la thématique de l’intégration des personnes en situation de handicap, a pris le temps de rencontrer des festivaliers et de suivre quelques projections des films en compétition. « Je suis impressionné par la justesse de certains comédiens handicapés et par les messages qu’ils arrivent à faire passer souvent par le biais de l’humour. Ma priorité lors de mes concerts est d’anticiper le confort et la sécurité de mon public en situation de handicap. »