Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 20.11.2012 - tony-duret - 3 min  - vu 159 fois

JUSTICE : 18 mois de prison ferme pour le chauffard qui a blessé trois policiers de la Bac

Le 2 novembre dernier, Hichem B., 22 ans, est aperçu au volant d’une voiture volée à vive allure dans les rues de Nîmes. Dans sa Clio noire, il remonte la rue d’Alger à toute vitesse. Les policiers le prennent en chasse. Au terme d’une folle course poursuite dans les rues de la ville, le jeune chauffard percute violemment une voiture de la Bac venue en renfort. A l’intérieur, les trois fonctionnaires sont blessés. Hichem, lui, prend la fuite à pied. Rattrapés par les policiers, il était jugé cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Nîmes.

A 14 heures, Hichem entre dans le box des accusés. Les mains dans le dos, un gilet noir sur les épaules, le jeune homme parle d’une petite voix. « Je suis à la recherche d’un emploi », répond-il au président qui l’interroge sur sa profession avant de l’entendre - difficilement - revenir sur les faits : « Je ne me suis pas arrêté parce que j’avais peur. J’étais en plein délire. Dans ma tête, je pensais prison, prison, prison ». Hichem avait effectivement des raisons de s’inquiéter. Ce vendredi 2 novembre, vers 21h30, il était au volant d’une voiture déclarée volée, sous l’emprise de cannabis, sans permis de conduire. S’est donc ajouté à son palmarès un refus d’obtempérer et des violences volontaires sous la menace d’une arme, en l’occurrence son véhicule. La partie s’annonce mal pour le jeune nîmois. « Je n’ai pas vu que c’était une voiture de police », jure-t-il. Il poursuit : « C’était la première fois que je conduisais une voiture. En plus, j’étais sous l’emprise de stupéfiants. J’avais pas toute ma tête », tente-t-il d’expliquer. « Vous allez aussi nous dire que c’était la première fois que vous consommiez du cannabis ? », interroge le président. Hichem baisse la tête et concède qu’il a un peu d’expérience en la matière.

« C’est toujours plus clair dans le box que dans la rue »

Pendant l’audience, le président rappelle qu’il y a quelques années, alors qu’il était mineur, Hichem avait imposé une agression sexuelle à un mineur. Depuis ces faits, il devait respecter une mise à l’épreuve et honorer des rendez-vous. Mais depuis janvier 2012, il avait « raté » ces rendez-vous. Ce qu’il n’a pas raté, en revanche, c’est la voiture des policiers de la Bac. Au vu de la violence du choc, les trois fonctionnaires s’en sortent relativement bien, si l’on peut dire. L’arcade ouverte pour l’un, une entorse et des hématomes pour l’autre et deux entorses (au poignet et au genou) pour le troisième. « Vous savez monsieur, signale le président, la police, ce n’est pas qu’un uniforme. Ce sont des hommes et des femmes comme vous et moi. Ils ont des familles ». « C’est clair », répond Hichem. « Le problème c’est que c’est toujours plus clair dans le box que dans la rue », coupe le président.

Maître Laick, qui représente l’Etat Français, s’étonne de l’attitude de l’accusé : « Monsieur, vous ne m’avez pas convaincu avec votre voix de petit bébé. Vous nous dites que ce n’est pas vous. Mais c’est qui alors ? C’est un esprit maléfique ? Ayez au moins le courage d’assumer ». Maître Deveze-Fabre, elle, rappelle ce qu’est devenu le quotidien des policiers : « Défier la police est devenu un sport. La situation est grave dans les rues de Nîmes. C’est un cri d’alarme que je lance aujourd’hui. Et j’aurai aimé entendre un mot de compassion envers les policiers ». L’avocat d’Hichem, Maître Bensakina se lance : « Vous avez affaire à quelqu’un qui est dans le regret sincère. C’est un garçon perturbé dans sa jeunesse et qui a suivi des soins psychiatriques. Ce n’est pas un délinquant d’habitude. C’est la première et la dernière fois que vous le verrez dans un tribunal ».

Après avoir entendu le procureur de la république demander deux ans de prison ferme, le tribunal a décidé de condamner Hichem à trois ans de prison dont la moitié avec sursis. Il devra suivre une obligation de soins, trouver un travail, verser des dommages et intérêts et se verra dans l’impossibilité de conduire pendant deux ans. Le président lance un dernier avertissement : « Monsieur, vous n’avez plus le droit à l’erreur ». La prochaine ferait tomber les 35 mois de sursis qui planent au-dessus de sa tête.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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