Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 20.11.2012 - stephanie-marin - 2 min  - vu 276 fois

NÎMES Fellag "humanise et décomplexe" le sujet très crispé de la relation Islam-Occident

Mohamed Fellag. On a pu le voir récemment à l'affiche du film d'Alexandre Arcady, Ce que le jour doit à la nuit ou encore dans l'excellent Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau. Dès ce soir, mardi 20 novembre, il montera sur la scène du Théâtre de Nîmes pour présenter son one-man show Petits chocs des civilisations mis en scène par son épouse Marianne Épin. Interview.

Objectifgard : Dans votre one-man show, en même temps que vous parlez au public vous préparez un coucous. Quelle drôle d'idée ?

Fellag : Effectivement, je prépare un vrai couscous avec de vrais légumes et de la viande. J'explique comment faire un bon couscous tout en racontant des histoires délirantes sur des sujets liés aux relations franco-algériennes, à la zizanie entre l'Islam et l'Occident. Le couscous est un plat que l'on déguste à plusieurs il y a forcément une notion de partage, de convivialité, on apprend ainsi à connaître l'autre ... de l'autre civilisation. Celui dont on a peur.

O.G : C'est un spectacle humoristique mais peut-on rire de ses peurs ?

Fellag : Ce sont surtout les peurs qui nous font rire. Le rire est une réaction chimique qui nous permet de vaincre cette peur. Je prends tous les clichés et les méfiances d'un côté comme de l'autre et je les grossis de façon à ce qu'ils deviennent si énormes qu'ils en deviennent absurdes. Avec ce spectacle, je veux dénoncer l'absurdité de la méconnaissance de l'autre en faisant parfois allusion à des faits de société.

O.G : Vous venez présenter ce spectacle à Nîmes, dans le Gard, le seul département en France qui a fait la part belle au Front national lors de l'élection présidentielle. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

Fellag : C'est très intéressant d'être sur un territoire au contexte politique très fort car ça permet de pousser la réflexion et de désamorcer tout ce qui est tendu. Partager l'imaginaire que l'on a de l'autre, c'est très important. Il faut se parler, aller très loin pour faire rire et ainsi créer une relativisation. L'autre ne doit plus être une abstraction, une image, un prototype.

O.G : Votre one-man show a-t-il vocation à changer les choses, à réunir tout le monde ?

Fellag : Le type de théâtre que je propose humanise, décomplexe ces sujets de relation entre les civilisations car on s'en amuse. Et d'un coup, l'autre nous paraît plus proche. Grâce au rire, on sort de cette psychose dans laquelle on s'est enfermé pour entrer sur le chemin de la sympathie, de la communion.

O.G : A la fin du spectacle, partagez-vous le couscous avec le public ?

Fellag : Ah non, je fais un couscous pour six personnes, il n'y en aura pas assez (rires). J'explique comment on le fait et après je le mange avec mes techniciens. Aux spectateurs de le refaire chez eux ensuite.

Propos recueillis par Stéphanie MARIN

Petits chocs des civilisations de et avec Mohamed Fellag au Théâtre de Nîmes le mardi 20 et le jeudi 22 novembre à 20 heures et le mercredi 21 novembre à 19 heures. Tarifs : 9€/13€/20€/22€. Billetterie : 04 66 36 65 10 ou billetterie@theatredenimes.com

Stéphanie Marin

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