De gauche à droite : Rudy Roucayrol, élu à la CCI de Nîmes et entrepreneur; Cynthia Savajos, chef d'entreprise; Nicolas Balmelle, chef de cabinet du sénateur-maire; Dominique Boucaud, expert comptable; Pierre Martin, délégué départemental des Jeunes actifs 30 Richard Tibèrino, adjoint au maire et secrétaire départemental adjoint de la fédération UMP du Gard.

"A l'UMP, il n'y a pas que Copé et Fillon ! Nous, nous continuons à avancer", lance haut et fort, Nicolas Balmelle, chef de cabinet du maire de Nîmes. Hier soir, la lumière s'est échappée des fenêtres du Q.G nîmois de l'UMP jusqu'à tard, à l'occasion d'une rencontre avec 4 jeunes entrepreneurs gardois, organisée par les Jeunes actifs, la branche "trentenaire" de l'UMP. Dans la salle, assis sur des fauteuils bleus pétants, quelques dizaines de militants, relativement âgés, venus écouter ceux qui, comme 4,5 millions de Français dont 195.000 Languedociens, ont eu le "courage" de monter leur structure.

Patron, des avantages et des inconvénients... 

Après une rapide présentation et un breuvage de chiffres assez amer, les langues se délient. Les profils de ces jeunes pousses sont variés, à l'image de la situation nationale. En France, il y a d'abord des patrons, qui comme Damien Florio, gérant d'une société de nettoyage, étaient au chômage et ont décidé soudainement de faire le grand saut. "Mais attention, on ne devient pas patron par défaut ! Il faut le vouloir. Je dirai même que l'on naît chef d'entreprise", assure-t-il.

La CCI de Nîmes a récemment mené une étude sur les sept caractéristiques des chefs d'entreprises. Sept traits de caractère, parmi lesquels : la détermination et le courage. Et du courage, c'est bien ce qu'il a fallu à Cynthia Savajos, qui "à peine sortie de la faculté" a repris une pharmacie, route d'Avignon. "Ce n'est pas facile, il y a beaucoup trop de papiers en France. On devrait même avoir un fascicule pour nous expliquer comment tout faire !", plaisante la pharmacienne.

Si la création et la reprise de structures restent complexe, la "vie d'entrepreneur n'est pas chose facile", selon Dominique Boucaud, expert comptable, notamment concernant l'instabilité législative : " le législateur a la manie de pondre des lois, il faut suivre… De plus, il y a tellement de changement que l'on ne peut pas mesurer leurs effets". Les responsables de l'UMP, dont le parti est resté dix ans au pouvoir, ont sans doute apprécié !

Dans tous ces points négatifs, d'autres aspects, moins évoqués, sont tout de même plus positifs, comme la satisfaction personnelle et les bénéfices, qui en cas de croissance, restent plus importants que ceux du salariat.

Le défis du management des R.H

Principal tissu économique français, les TPE et PME sont confrontées aujourd'hui aux enjeux des R.H. (Ressources Humaines). Très présentes dans les grandes entreprises qui ont d'avantage de moyens, la gestion des ressources humaines a pour but de former, recruter et créer des outils d'intéressement pour les salariés… Avec en tête cet objectif : tirer le meilleur de ses employés pour rendre l'entreprise productive et compétitive. "Avant, dans les entreprises familiales, il n'y avait pas de politique réelle de gestion", avoue Rudy Roucayrol, élu à la CCI de Nîmes et gérant de l'entreprise VITAME, spécialisée dans les services à la personne.

"Dans le passé, mon père et mon grand-père, commerçants, étaient très directifs avec leurs salariés : 'tu fais ça et ce n'est pas autrement'", témoigne Damien Florio. Aujourd'hui, avec l'internationalisation accrue de la concurrence et la remise en question constante de la stratégie, le management des salariés est inévitable. "C'est une préoccupation des PME. A la CCI, nous essayons de sensibiliser les patrons... D'ailleurs, en tant qu'entrepreneur, je sais qu'en 2013, le prochain poste que je vais créer est un poste de R.H", assure Rudy Roucayrol... Puisque tous les patrons le savent bien, ceux qui créent la valeur ajouté et in fine leurs bénéfices, restent et resteront toujours les salariés !

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com