Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 17.12.2012 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 165 fois

FRONT NATIONAL : Le mouvement fait-il pschitt ?

Discours offensif du FN, ce matin à l'Atria de Nîmes, à l'occasion de la visite de Steeve Briois, secrétaire général du FN. Dans le viseur 2014 et le désir "d'implanter" le Front dans la société, alors que le parti fête cette année ses 40 ans ! Malgré leur claque aux législatives partielles, le parti lepéniste affirme avoir "le vent en poupe" et entend le démontrer aux municipales. 

Le discours est affirmatif, offensif… Presque va-t-en-guerre ! Ce matin à l'hôtel Atria de Nîmes, le Front national a organisé un nouveau "banquet républicain", avec comme invité de marque : Steeve Briois, secrétaire général du FN et "artisan" de la candidature de Marine Le Pen, dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. "Le Fn se porte très bien", rassure Steeve Briois.

Pourtant, les dernières nouvelles ne sont pas bonnes, entre la claque aux législatives partielles et la demande de levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen, dans le cadre d'une enquête préliminaire pour incitation à la haine raciale. "Confiant", Steeve Briois affirme que "le système ne sait plus quoi faire pour arrêter la dynamique qui nous porte (…) Nous avons le vent en poupe".

Pourtant, le vent n'a pas soufflé en faveur des candidats Fn au premier tour des législatives partielles. Ca a même été une bourrasque dans l'Hérault, les Hauts-de-Seine et le Val-de-marne, où les candidats frontistes ont été balayés dès le premier tour, au profit des candidats UMP… Dont le parti est en crise ouverte !

Même dans le Languedoc-Roussillon, la candidate frontiste France Jamet a succombé. "C'est l'abstention qui nous a fait défaut", assure Gilles Caïtucoli, secrétaire départemental du FN 30. L'abstention ? Pourtant, en juin dernier, l'abstention, déjà grande vainqueur des législatives, avait avantagé l'électorat frontiste.

"Le résultat des élections législatives est indexé sur les inscrits et non les votants", soulève Julien Sanchez, conseiller régional FN. Outre ce plaidoyer, le député gardois Gilbert Collard, "dissident", comme il se qualifie lui-même, tente de trouver une autre explication : "l'analyse est recevable. Mais il ne faut pas mettre tout sur le même registre. On ne peut pas mesurer notre progression et ces chiffres". "Il ne faut pas oublier que les autres partis ont leurs réseaux, sont bien implantés", rajoute le secrétaire général.

Opération, "implantation" dans la société

"Certes, il faut travailler le charisme de nos candidats", finit par avouer Steeve Briois, qui veut mettre la campagne municipale FN sous le signe de "l'implantation". Un discours qui raisonne comme un aveu de faiblesse : après 40 années d'existence, le parti n'a pas réussi à s'ancrer dans la société. "C'est notamment à cause des crises… Et celle de la scission avec Mégret", explique le secrétaire général FN.

Pour 2014, le Rassemblement Bleu Marine, entend présenter plus de 500 listes dans les villes de plus de 10.000 habitants. "On va tout faire pour avoir des maires partout ", scandent les dirigeants. Nîmes, Saint-Gilles et Beaucaire sont clairement visés dans le Gard. "Si le cumul des mandats n'est pas voté, je me présenterai", a répété Gilbert Collard, qui louche sur Saint-Gilles. Quant à Julien Sanchez, l'élu local tait ses ambitions "au profit du collectif".

En matière de gestion municipale, le FN n'a pas brillé par sa gouvernance. Rapellez-vous en 1995, le parti remportait Marignane, Orange et Toulon à la faveur de triangulaires, puis Vitrolles en 1997. A Vitrolles, une prime de 5 000 francs était attribuée "aux enfants français nés de parents européens", met en avant, dans un dossier, le Monde. Une mesure que la justice ne tardera pas à annuler. Les trois autres maires avaient aussi promis une prime similaire, ils ne l'appliqueront jamais… Comme quoi, le fossé entre la théorie et la pratique n'est jamais évident à appliquer, et ce, pour tous les partis. "Les maires d'Orange et de Marignane ont fait un formidable travail", fait remarquer Gilles Caïtucoli, en précisant tout de même que ces derniers ce sont éloignés du parti. "On ne peut pas juger la gestion du Front National sur 4 mairies", lance Gilbert Collard.

Avec 18% au premier tour des présidentielles et deux députés élus à l'Assemblée, la nouvelle méthode de management de Marine Le Pen est enclenchée…  "On verra où est-ce que le vent va tourner", conclut le député gardois. Réponse en 2014.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectigard.com

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