Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 30.01.2013 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 455 fois

MUSEE DE LA ROMANITE Quand Nîmes fanfaronne à PARIS !

Elizabeth de Portzamparc, architecte et le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, ce matin au Louvre.

L'architecte Elizabeth de Portzamparc et le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, ce matin au Louvre.

Objectifgard remet ça ! Indiscipliné et aventurier, notre journal s'est fait une nouvelle fois les yeux et les oreilles des Nîmois à Paris. C'était au Louvre, à l'occasion de la présentation du musée de la romanité, projet phare du deuxième mandat du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier.

Ce matin, comme vous pouvez le voir sur la photo, le maire de Nîmes était tout sourire pour la présentation du projet du musée de la romanité au salon SIMESITEM du Louvre. L'unique salon en France dédié aux musées, qui réunit chaque année les professionnels, privés et publics, du secteur. Un évènement "be to be", comme le font savoir certains exposants. Ce qui signifie, en termes savants, que la manifestation "ne s'exerce qu'entre entreprises".

Au coin d'une allée, stand "A8", un bout de Nîmes en carton-pâte trônait fièrement sur un présentoir. "C'est ici le stand de la ville de Nîmes. Sur cette maquette, vous pouvez voir les arènes… Ici c'est la rue de la République, et là, le futur musée de la romanité, place de l'îlot grill", indique la chef de projet, Yasmine Charkaoui.

Contraste et légèreté 

10h30. Place à "l'opération séduction" de Jean-Paul Fournier, dans la salle de conférence du Carrousel du Louvre. Devant une assistance bien garnie, le maire de Nîmes, entouré de l'architecte lauréate Elizabeth de Portzamparc, du paysagiste Régis Guignard et Dominique Darde, du musée archéologique de Nîmes, a présenté "son beau bébé" romain, qui devrait voir le jour en 2017. Soit une grossesse de 4 ans...

D'une hauteur de 17 mètres pour 15 mètres de largeur, la bâtisse se veut volontairement "moderne" pour contraster avec ses voisines, les arènes, "sans pour autant les concurrencer !", lance Yasmine Charkaoui. "Nous ne pouvions pas abandonner totalement l'architecture contemporaine (…) Et le mimétisme aurait été une erreur fondamentale. Nous voulons faire dialoguer les deux structures", explique l'architecte, qui précise avoir opté pour "de la légèreté qui caractérise l'évolution" de sa discipline.

Telle "une toge" blanche, la façade du musée est constituée d'une mosaïque de carreaux en verre plus ou moins opaques. Ses lignes "modernes, fluides, presque féminines", contrastent ainsi avec les arènes, ce "lieu de combat, de sang", rajoute Elizabeth de Portzamparc. Un esprit qui n'est pas sans rappeler celui du couple Maison Carrée et Carré d'Art, dont ce dernier a été conçu par Norman Foster sous la municipalité Bousquet.

Le musée de la romanité fera face aux arènes.

Les trésors cachés de Nîmes

Le musée, "un écrin" de 10.000 m2 qui sera en capacité d'accueillir 25.000 pièces dont des centaines, actuellement enfermées dans les locaux municipaux, à l'abri des regards. Et qu'est-ce que l'art sans public ? Pas grand chose, selon les philosophes… Le musée de la romanité devrait donc être un hôte "adéquat", pour exposer la mosaïque de Penthée, découverte lors des travaux de la rue Jean-Jaurès. Nîmes, une cité où le moindre coup de pioche donné en sa chair, peut faire apparaitre des merveilles.

Dans les salles d'expositions qui onduleront de cinq à sept mètres de hauteur, les œuvres seront regroupées en trois thématiques : "l'âge de fer, l'époque romaine, et le Moyen-Âge", explique Dominique Darde. Patrimoine bâti, verreries, fresques de combats, pierres… Une grosse partie de l'héritage historique de la cité romaine sera reçue dans ce lieu.

"Nous avons une véritable volonté de transmettre aux Nîmois leur histoire", explique le maire. Pour se faire, les créateurs ont décidé de créer un jardin public, une terrasse à l'air libre avec vue sur les arènes et un restaurant à l'intérieur du bâtiment, pour attirer le public. En outre, des images de synthèse seront projettées pour replacer dans leur contexte les vestiges. Dans le public, certains exposants se disent "attirés par cette ville, qui, ancrée dans son passé, se tourne vers l'avenir".

Au-delà de la portée culturelle et éducative, vient "la douloureuse"… Une facture de 60 millions d'euros. "Nous allons tenir le budget comme nous l'avons fait pour l'AEF (Arènes Esplanade Feuchères) ", a assuré le maire.

Actuellement, la phase 2 de l'avant projet définitif, pour laquelle les architectes doivent confirmer son coût, est enclenchée. Et le permis de construire doit être déposé début février. Si le dossier avance, il n'est pas à l'abri d'être renvoyé aux calanques grecques ! Le conseil général du Gard réserve toujours sa réponse quand à sa contribution pécuniaire.

Alors, Jean-Paul Fournier compte bien profiter de ce salon parisien pour déposer une demande d'aide au financement, dans l'espoir de voir se concrétiser "son projet" qui lui permettrait de laisser la trace de son passage à l'hôtel de ville.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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