Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 23.02.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 192 fois

ALÈS Conseil municipal : Le projet du complexe urbain suscite encore les passions...

"Vinci va pouvoir bétonner à son aise sur la place des Martyrs qui va vraiment être martyrisée." Une fois de plus, Benjamin Mathéaud (PS), le farouche opposant à Max Roustan, s'est fait remarqué ce samedi 23 février, lors du conseil municipal. Deux questions concernant le projet de création d'un complexe urbain sur la place des Martyrs de la Résistance d'Alès, étaient soumises au vote des conseillers municipaux. La première portant sur l'approbation de la mise au point de l'offre de ADIM Provence -- filiale de Vinci -- et la seconde sur le classement dans le domaine public des parcelles BM 117 et BM 119 correspondant à l'emprise des bâtiments de la cité administrative, actuellement dans le domaine privé communal et la réalisation d'un document d'arpentage en vue de cadastrer le domaine public.

Un "charabia" technique qui enthousiasme guère, nous en convenons. D'autant qu'une fois encore le débat ne s'est que très peu concentré sur ces détails. Non, c'est le projet dans sa globalité qui a, encore une fois suscité les passions et notamment de l'opposition, fallait-il le préciser. Un projet de plusieurs implantions d’infrastructures dont parking de 450 places sous l’actuelle place des Martyrs, un hôtel “trois étoiles plus”, et un immeuble d’habitation (en lieu et place de la cité administrative, trois petits immeubles de quatre étages (pour des logements sur une surface de 2 600m², bureaux et commerces sur la partie Est du site et un multiplexe.) Une résidence « séniors » de 3.564 m2, avec 60 appartements devrait voir le jour dans le cadre de ce projet d’urbanisme. Bref, « plus gros chantier lancé en ville depuis le Centr’Alès » comme l'avait déclaré le maire en décembre 2011 (lire notre article ici).

Oui mais voilà, Benjamin Mathéaud n'y voit là qu'un amas de béton, une initiative "qui n'a même pas été soumise à l'avis des Alésiens, dangereuse pour la ville au vu d'une facture qui va être très salée et au final, ce sont les Alésiens qui vont payer." Dans ses propos, le conseiller municipal pointe du doigt d'un côté l'absence d'intégration de mixité sociale dans ce projet et d'un autre le coût du fameux parking souterrain de 450 places entièrement financé par la Ville, alors que lors des premières négociations, Vinci devait y participer : "À terme, ce parking va coûter 24,7 millions à la Ville !" Des propos qui ont hérissé les poils de Max Roustan obligé de se défendre : "Le parking coûte 11 millions d'euros. Mais nous ne pouvons pas payer cash, nous sommes bien obligés de faire un emprunt, ce sont les intérêts sur 30 ans qui font que l'on arrive à plus de 20 millions d'euros." Benjamin Mathéaud a tenté de revenir à la charge avant de se faire clouer le bec par un élu de la majorité municipale : "Mais laissez donc le maire parler, on entend que vous... Taisez-vous !" À Max Roustan de reprendre : "Quant à la mixité sociale, je vous rappelle qu'en Languedoc-Roussillon, nous avons plus de 33% de logements sociaux. Je suis désolée mais à Alès, nous ne sommes pas voués à recevoir les pauvres dans la ville..." Encore une fois, le conseiller municipal de l'opposition s'est autorisée une intervention, une de trop. Cette fois le maire interrompra le débat en passant la parole à un autre intervenant, Fabien Gabillon, un autre socialiste dont les réserves sont un peu moins virulentes : "Ce complexe urbain, c'est une chance, mais encore faut-il ne pas la rater et que ce projet devienne un échec et notamment commercial comme celui du Centr'Alès parce qu'il a été mal pensé et il faut bien le dire son architecture est moche. Il faut qu'il y ait une véritable stratégie donnée à ces 1 200m² de surface commerciale. Quant au choix de l'architecture du complexe urbain, vous laissez faire Vinci qui va faire des bâtiments sans âme. Ne négligez pas l'architecture d'un projet car c'est très important pour l'attractivité de la ville." Ce à quoi Max Roustan a répondu sans détour : "La réflexion a été menée comme il le fallait. Notre choix a été fait, qu'il vous plaise ou non, il a été fait."

La majorité du conseil municipal a donné son approbation en réponse à ces deux questions. S'en est suivi le vote autorisant la poursuite des négociations en vu de la signature d'un protocole d'accord avec la Société COCIC pour la création du projet d'un multiplexe (un projet vieux d'une dizaine d'années), un ensemble de huit salles contenant 1 200 places, qui devrait dominer la place des Martyrs. Là encore, l'approbation a été donnée à la majorité.

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

Stéphanie Marin

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