Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 27.02.2013 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 111 fois

ÉLECTIONS ITALIE La "déception" des Italiens du Gard

L'Italie dans l'impasse… Le résultat du scrutin législatif n'a pas permis de dégager une majorité claire, rendant impossible la nomination du président du Conseil. Entre le retour du controversé Berlusconi, l'entrée sur la scène politique de l'ex-humorique Beppe Grillo et la claque attribuée à Monti, les élections ont "déçu" les Italiens du Gard, qui s'inquiètent de leurs compatriotes.

L'Italie sans gouvernement… Mardi matin, le pays s'est retrouvé dans une situation politique inédite ! Les élections de dimanche et lundi n'ont pas permis de dégager une majorité claire au Parlement. Si la coalition de centre gauche, conduite par "le candidat normal" Pier Luigi Bersani, a remporté la majorité des sièges de la Chambre basse, le Sénat, lui, n'a aucune couleur dominante. Régime parlementaire oblige, la nomination du président du Conseil (chef du gouvernement) par le président de la République, dépend de la majorité au Parlement.

Cette situation conforte un peu plus l'instabilité politique qui gangrène la botte romaine. Alors que nos voisins connaissent l'un des plus grands marasmes économiques de leur histoire, le Nîmois Giuseppe Spagnuolo, se dit "déçu" et "pessimiste" par ce scrutin. Sicilien pur sucre, il ne mâche pas ses mots pour qualifier "une classe politique véreuse qui dégoute les Italiens". "En Italie, c'est très particulier. Il n'y a pas de parti dominant. La gouvernance se fait donc par 'compromesso'. On se partage le pouvoir, on marchande… (...) Regardez la situation dans laquelle est l'Italie ou même la France : comment avons-nous pu faire autant de déficit, de dette ", s'insurge Giuseppe.

A Villeneuve-lès-Avignon, Claudine Laurent n'est pas plus optimiste. Présidente de l'association AFIVI, elle fait part de sa "désolation", quant à la résurrection de Silvio Berlusconi. Ancien président du Conseil, 'il Cavaliere" a de nombreuses fois défrayé la chronique avec son "Bunga bunga". "En France, cela n'aurait jamais été possible… Les Français sont très cartésiens. Tout proportion gardée, vous imaginez DSK se présenter à la présidence de la République ? C'est impensable!". "Il faut dire que Berlusconi possède de nombreuses chaines TV, des clubs de foot… Et surtout, avez-vous vu sa proposition de supprimer l'impôt foncier sur la résidence principale (NDLR : IMU rapporte 8 mds au pays). Il y a des personnes qui y croient…", rajoute le Sicilien.

L'émergence de Beppe Grillo, l'ex-humoriste leader du Mouvement des 5 étoiles, n'a pas laissé indifférent nos Gardois. "C'est un populiste, un tribun… Un Mélenchon à l'italienne", plaisante Claudine, faisant allusion à sa proposition de salaire minimum à 1000 euros et son référendum sur le retour à la lire. " Il a une force de persuasion redoutable" et fait des promesses "populistes" pour contrecarrer l'austérité d'un pays en crise, qui affiche une dette publique de 1700 milliards d'euros, soit 212% du PIB (NDLR : La dette publique de la France s'élève à 90% du PIB).

Sur la défaite de Mario Monti, président sortant du Conseil qui a rendu ses fonction en décembre, les Gardois ne sont pas étonnés de ce revers : "Il professore n'était pas bien vu… C'est un ancien associé de Goldman Sachs", fait remarquer Giuseppe. Avant de rajouter: " bon, il faut dire qu'il a commencé à faire des réformes… ". "Monti avait fait un effort pour resserer les boulons", rajoute Claudine.

Destination de villégiature, culture rayonnante et berceau des amoureux transits, les résidants de la petite Rome française regarde leur ainé avec émotion, en espèrant que la "botte" trouve chaussure à son pied pour la gouverner...

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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