Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 05.03.2013 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 185 fois

MANIFESTATION NÎMES : 800 personnes défilent contre l'accord de "désécurisation de l'emploi"

"Motivé, motivé… Il faut rester motivé", Sono à fond, cet après-midi, le groupe toulousain Zebda a réveillé les commerçants de l'écusson. Panneaux, tracts politiques et autres pétards, près de 800 personnes, selon les organisateurs, ont traversé le centre-ville pour dire "non" aux accords de négociation sur l'emploi, signé début janvier entre le Medef, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Ce pacte, qui prévoit une modification du droit du travail, doit être présenté demain en conseil des ministres. L'objectif étant une promulgation du texte fin mai.

"Ils disent que c'est un accord pour la sécurisation de l'emploi… C'est plutôt la 'désécurisation' de l'emploi, oui ! (…) C'est un accord fait par et pour le Medef et non pour les salariés", lance, amer, Jean-Michel du syndicat FO. Pour les syndicats FO et CGT, non signataires, l'accord est une hérésie autant sur la forme que sur le fond : "il ne représente pas les syndicats majoritaires et on veut en faire une loi", explique Laurent, autre manifestant FO. Avant de rajouter :" si nous n'arrivons pas à négocier c'est à cause du Medef, le patronat n'est pas ouvert". Jeudi, Les amis de l'humanité du Gard organisent une soirée débat, avec Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail et membre du PS, opposé à ces accords (18h30 salle Verdier, rue Guy de Maupassant).

Ce que dit l'accord

Côté patrons, le texte prévoit des  mesures de maintien de l’emploi qui leur permettront, via un accord majoritaire, de moduler le temps de travail et les salaires, en période de difficultés économiques. Ces mesures pourront être prises pour une durée maximale de deux ans. En cas de refus le contrat de travail pourra être rompu pour motif économique, la cause réelle et sérieuse étant attestée par l’accord précité. En outre, une plus grande mobilité interne s’imposera aux salariés, qui pourraient se voir licencier en cas de refus.

Les salariés, quant à eux, obtiennent la généralisation de la complémentaire santé ainsi que des droits rechargeables de l’assurance chômage. Des représentants des salariés pourront faire leur entrée dans des conseils d’administration des entreprises de plus de 5.000 employés. Quant aux CDD, principale forme d’embauche aujourd’hui, l’accord prévoit une taxation de ces contrats pour éviter les abus.

Les syndiqués et les autres… 

Autour du cortège, les partis politiques et syndicats diffusent des tracts tout azimut aux passants… "Ah moi, je ne suis pas très Mélenchon", explique Anna une vendeuse, sortie devant sa boutique pour sa "pause clope". "Bon c'est vrai qu'ils font un peu de pub, mais c'est important que l'on se mobilise dans la situation actuelle (…) S'ils ne le font pas qui le fera ?", ajoute Anna qui assure : "aujourd'hui, lorsque vous vous syndiquez, vous êtes mal vu par les patrons et dès qu'ils peuvent ils vous dégagent".

Tout droit sortie d'un magasin de vêtements, une dame et sa fille sont stupéfaites : "et bien, je sais que ce sont les syndicats… Mais je ne sais pas pourquoi ils se mobilisent". Plus loin, assise à un arrêt de bus, Christine 70 ans, visiblement bien informée, parle avec deux adolescentes : "c'est à cause de la réforme du code du travail (…) C'est bien de se mobiliser. Mais il n'y a pas beaucoup de  jeunes. Je ne sais pas si ça changera quelque chose cette mobilisation". Devant la Coupole, Yentl, 18 ans, lit un tract du NPA : "c'est la merde aujourd'hui… Je n'arrive pas à trouver un travail dans ce bled ! Et je suis d'accord avec le tract, les politiques actuels nous mènent à la catastrophe". Avançant quelques mètres pour sortir de l'écusson, Yentl revient sur ces pas : "bon allez je vais les suivre!".

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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