GRAU-DU-ROI Les pêcheurs ne veulent pas boire la tasse !
Ce matin deux députés européens sont venus rencontrer les pêcheurs du Grau-du-Roi, à l'initiative de la socialiste Katy Guyot. Objectif : faire remonter les doléances d'une profession inquiète par la nouvelle directive européenne qui fixe à 200, le nombre de jours de pêche par an.
Table ronde, ce matin entre les deux députés européens et professionels de la pêche. Table ronde, ce matin entre les deux députés européens et professionels de la pêche.
Tensions et inquiétudes, ce matin quai Christian Gozioso du Grau du Roi. Et les caprices météorologiques n'ont pas de quoi réchauffer les coeurs de la dizaine de pêcheurs venus rencontrer deux députés européens : les socialistes Eric Andrieu et Isabelle Thomas. A l'initiative de Katy Guyot, candidate PS malheureuse à la députation, le but de ces pourparlers fut "de faire remonter les difficultés de la profession (…) Mais aussi de remettre les choses à leur place, l'Europe étant parfois vu comme un repoussoir".
Avec ses 18 km de façade maritime et ses 230 pêcheurs, le Grau-du-Roi est l'unique port de pêche du Gard. Un port de "petite pêche" qui ferre le turbot, la sole ou encore le maquereau. Principal grogne de la profession : la nouvelle directive européenne qui fixe à 200 jours, la durée de pêche par an des chalutiers. "La mesure vient d'entrer en vigueur. Cela signifie que nous allons devoir arrêter de pêcher fin novembre, alors que pour nous, le mois de décembre est la période la plus rentable avec les fêtes de Noël", proteste Philippe Pelissier, pêcheur depuis plus de 30 ans. Un métier qui dans la famille se transmet de père en fils.
Avec sa gouaille et son franc parler, Philippe Pelissier met en avant les différentes contraintes et mutations que rencontre sa profession : "le journal de bord électronique qui nous a été imposé nous coûte 1200 euros par an (….) Il y a aussi l'augmentation du prix de l'essence ! Si avant le coût de l'essence s'élevait à 30% du chiffre d'affaire, aujourd'hui il en fait bien 50%".
En souffrance, incompris, les marins ont aussi des difficultés à comprendre : "vous savez, mis à part durant l'élection, on ne vient jamais nous voir!". Et d'ironiser : "le ministre Cuvillier, il faut le briffer ! Dans une vidéo, on l'entend dire que la Méditérranée est une plateforme de la petite pêche artisanale ! Abruti que tu es!".
Noyer le poisson. La nouvelle directive de l'U.E a pour objectif de préserver la ressource halieutique. "Une hypocrisie", finira par concéder Isabelle Thomas, pointant l'incohérence de cette mesure qui ne s'accompagne pas d'autres règles concernant l'essor de "la pêche récréative" et "l'état des eaux du littoral". En attendant, "il faut bien trouver des solutions…". Parmi les propositions : la fixation de quotas de poissons à pêcher ou l'effort de pêche, c'est à dire les 200 jours à respecter.
Sur la question des quotas, il est inenvisageable pour les marins de tremper dans cette mesure. "J'ai un chalutier madame ! Cela signifie que je racle le fond de la mer. Qu'est-ce que je fais si je pêche plus de poissons qu'il en faut. Je vais devoir les jeter à la mer ? C'est hors de question, mon père ne m'a pas appris à pêcher comme cela, ni mon grand-père, et tous nos vieux", lance Philippe Pelissier. "Nous on est pas contre les 200 jours, mais alors, il faut changer les dates, que la période ne soit pas adossée à l'année civile (…) Et si nous ne parvenons pas à être rentables, il faut nous aider", explique Mr Mastrangelo, pêcheur sur un palangrier.
Après des heures de dialogues, les parlementaires européens ont noté les réclamations des pêcheurs qu'ils feront remonter au Parlement. "Concernant les dates, c'est à l'état français de fixer les règles… Il faudra voir avec eux", précise Isabelle Thomas. Si avec cette rencontre, les pêcheurs gardois ont le sentiment de moins naviguer en eaux troubles, ils continueront d'affirmer que les institutions noient le poisson !
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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