Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 14.03.2013 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 733 fois

NÎMES Soukaïna, l'étoile de Valdegour rayonne à l'Assemblée nationale

C'est l'une de ces nombreuses étoiles de Valdegour que l'ont ne montrent que rarement… Comme assombries par la médiatique réputation d'un quartier gangréné par la délinquance et les incivilités. Soukaïna Benjaafar, 21 ans est actuellement en master droit, gestion et économie à l'université de Nîmes. Simple et classe, une veste bleue marine sur le dos et un pantalon en similicuir noir, cette jeune fille a eu la chance de caresser les bancs de l'Assemblée nationale, aux côtés de la député socialiste Françoise Dumas.

"C'était dans le cadre d'un stage pour la fac (…) Le premier jour, Françoise Dumas m'a dit 'si tu veux aller à Paris, c'est aujourd'hui'. J'ai tout de suite téléphoné à ma mère pour lui dire : 'fais vite ma valise'", se rappelle Soukaïna, encore excitée l'aventure. " Ce qui m'a le plus marqué, c'est d'avoir vu les ministres Michel Sapin et Aurélie Filippetti s'expliquer lors des commissions. On a pas tous les jours deux minitres devant nous ! (…) Mais j'ai aussi été impressionnée de voir le sacrifice des élus qui durant trois jours vont en commissions, reviennent dans l'hémicycle pour défendre leur point de vue".

Juriste, les joutes oratoires politiciennes ne sont pas sa tasse de thé. Ni de gauche, ni de droite, mais socialement engagée, Soukaïna préfère les bons vieux codes napoléoniens de droit administratif et des finances publiques. "Aller à l'Assemblée m'a permis de découvrir l'amont des lois que j'étudie en cours… Savoir comment elles ont été votées. Ce n'est pas si simple que cela", plaisante la jeune fille.

Aller au fond des choses, ne pas se cantonner aux apparences, tel est le leitmotiv de cette nîmoise, d'origine marocaine. "J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont toujours soutenu, même si ils n'ont pas fait de grandes études". Lorsque Soukaïna obtient son bac E.S, elle décide de se lancer dans l'imprévisible univers de la faculté, jugeant la classe Prépa "trop élitiste, pas assez ouverte". En elle, un double message, synonyme de ce militantisme ardent que l'on attribue à la jeunesse, celle de tous les possibles. "Mon premier message est envers les jeunes de ce quartier. Il faut oser, aller jusqu'au bout et ne pas arrêter l'école, sous prétexte que l'on pense que ça nous mène à rien. Il faut mériter ce que l'on veut".

"Mon deuxième message sera pour les gens de l'autre côté du périph et les politiques : il existe des personnes d'exception dans ce quartier, qui ont des difficultés familiales et économiques mais qui se battent. Ils ont besoin d'être connu et reconnu. Venez découvrir ce quartier, qui manque de mixité. (…) Quand aux politiques, il faut qu'ils intègrent le quartier dans la ville, Valdegour est un quartier de Nîmes. Les habitants en valent le coût". CQFD.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectigard.com

Coralie Mollaret

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