Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 11.04.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 157 fois

ALÈS Deux dealers présumés interpellés après plus d'un an d'enquête policière

Photo d'illustration DR/OG

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L'enquête remonte à fin 2011. En ce temps-là, un dealer spécialisé dans le cannabis et la cocaïne sillonne les rues alésiennes pour approvisionner une multitude de clients. L'homme, un trentenaire sans emploi domicilié le long de l'avenue Carnot à Alès, mène son business d'une main de maître, une main de fer pour faire autorité, dans un gant de velours, pour fidéliser sa clientèle. Il note, sur un calepin, son carnet de comptabilité, les prénoms de ses clients avec la somme à encaisser. Et lorsque le règlement tarde trop, il n'hésite pas à user de la violence pour réclamer son du auquel il ajoute des intérêts au fil des jours.

Personne n'a jamais trouvé à redire sur cette façon de travailler, il faut dire que la peur rend les langues difficile à délier. Un seul client, victime de violence et d'extorsion de la part de son dealer, a pourtant eu le courage de se rebeller allant jusqu'à porter plainte au commissariat d'Alès. C'est ainsi que l'enquête a débuté. Des mois durant, les policiers suivront discrètement l'Alésien qui, ne se rendant compte de rien, continue son activité illicite. Sans le savoir, il a même été pris en flagrant délit lors d'une transaction avec un de ses clients devant les caméras de vidéosurveillance de la ville.

L'assistante du dealer

Lors des nombreuses filatures et séances d'écoute téléphonique, les enquêteurs identifient une deuxième personne jouant un rôle d'importance dans cette affaire de trafic de stupéfiants : Une jeune femme, elle aussi la trentaine. Elle serait l'assistante du dealer et livrerait de temps en temps les colis hors la loi aux clients de son ami.

Pas un dealer, juste un dépanneur

Après un peu plus d'un an d'enquête, les policiers ont constitué un dossier assez solide pour pouvoir interpeller les deux trafiquants alésiens. L'opération a eu lieu hier, mercredi 10 avril, au petit matin dans le centre-ville d'Alès, aux domiciles des deux suspects qui se trouvent à 200 mètres l'un de l'autre. Lors de la perquisition dans le studio pauvre en décoration de l'Alésien, sa dépendance au cannabis et à la cocaïne ne lui ont pas permis de faire des économies, les policiers ont découvert tout l'arsenal indispensable aux dealers : Une balance électronique, des feuilles de comptabilité, ainsi qu'une savonnette de résine de cannabis de 100 grammes, un sachet contenant moins d'un gramme de cocaïne et des sacs plastiques servant à la fabrication des "bonbonnes" pour stocker de la cocaïne ou de l'héroïne. Malgré tous ces éléments, l'homme a nié être "un dealer." D'après nos sources, il aurait préféré qu'on le considère comme "un dépanneur qui fournissait occasionnellement des consommateurs moyennant une récompense financière." La subtilité de la différence peut échapper...

Quant à celle qui est suspectée d'être l'assistante du "dépanneur", "elle n'a pas reconnu être l'assistante mais elle a déclaré qu'elle était elle-même trafiquante pour son propre compte." Selon ses propos, le dealer serait son mentor, il lui aurait donné toutes les ficelles du métier.

Les deux Alésiens ont été présentés ce jeudi 11 avril en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d'Alès pour "acquisition, détention et vente de produits stupéfiants." Lui a été condamné à 18 mois de prison dont neuf mois ferme. Il a été écroué à la maison d'arrêt de Nîmes. Elle a écopé de six ferme. Bénéficiant d'un aménagement de peine, elle a été remise en liberté et sera très prochainement convoqué devant le juge d'application des peines.

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

Stéphanie Marin

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