Stéphane Roos aimerait bien faire la pluie et le beau temps. Hélas, simple mortel, le directeur du centre météo de Nîmes-Garons, se contente d'observer minutieusement, les variations météorologiques de France et d'au-delà. Le scientifique revient pour Objectifgard sur ce mois de mars pluvieux et nous donne ses prévisions pour ces prochains jours….

Objectifgard : Qu'est-ce que le centre météo ? Quelles sont vos missions ?

Stephane Roos : Ah ! Météo France est un établissement public administratif. Pour comprendre Météo France, il faut remonter dans le passé. Après une victoire militaire contre les Russes, l'armée française s'est faite décimer… Par une tempête ! Napoléon III a alors demandé une enquête auprès des scientifiques de l'époque. Organisés en réseau, ils ont dessiné des cartes, fait des mesures et se sont rendus compte qu'on pouvait prévoir les tempêtes en mesurant la pression. Le bureau central de la météorologie, ancêtre de Météo France, s'est alors créé.

Concernant nos missions, il faut d'abord se rendre compte que la France est dans le "Top five" des meilleurs services de météo du monde. D'ailleurs, c'est nous qui surveillons les cyclones de l'océan indien et vendons, par l'intermédiaire de notre filiale, nos services aux pays. Au niveau de nos missions institutionnelles, nous veillons à la sauvegarde des personnes et des biens en décryptant les messages météorologiques et nous faisons un suivi. Vous savez, lorsque je suis arrivé dans le Gard, c'était deux jours avant la vigilance rouge de 2005. J'ai dormi cinq jours sur une chaise en cellule de crise ! ( Rires).

O.G : Pour l'instant nous vivons de beaux jours de printemps, le soleil brille et les jupes se raccourcissent. Peut-on mettre définitivement nos pulls au placard ? 

S.R : Il faut garder les vêtements de mi-saison. Jusqu'à jeudi, nous allons connaître une période estivale qui va être gâchée en fin de semaine, juste histoire de nous rappeler que nous ne sommes pas en été. C'est un peu comme vendredi dernier où nous avons connu des petites pluies qui ont fait baisser les températures.

O.G : Le mois de mars, n'ayons pas peur de le dire, a été "dégueulasse". Comment l'expliquez-vous ? 

S.R : Nous avons eu un mois de mars miraculeux, il nous a sauvé la vie ! Nous étions en déficit hydrique, avec l'été chaud et sec que nous avions vécu. Du jamais vu. En fait, nous avons eu une combinaison d'oscillation arctique et nord atlantique négative. Pour faire simple, de gros paquets d'air froid sont descendus très bas en latitude, vers des régions du sud de l'Europe. Au contact de l'air chaud, il y a eu des précipitations.

 C.M

coralie.mollaret@objectifgard.com