Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 27.04.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 230 fois

EXPOSITION Le regard de Louise Lorthe : Sa vie, ses rencontres, ses photos

Louise Lorthe, 24 ans, présente sa première exposition "Au-delà des regards" au Studio Prisme à Alès du 27 avril au 8 juin. Photo DR/S.Ma

Louise Lorthe a encore en mémoire les regards de ces personnes perdues dans un petit village au fin fond du Mali. Et lorsqu'au fil des jours, des mois qui passent, ils commencent à devenir flous, elle n'a qu'à sortir ses clichés pour retrouver toute leur intensité. Ses photographies, celles qui pour elle témoignent "d'une certaine humanité dans la simplicité des échanges", l'Alésienne les partagera avec le public dès le 27 avril à l'occasion d'une exposition dans la galerie du Studio Prisme à Alès.

À seulement 24 ans, Louise Lorthe a traîné son sac à dos aux quatre coins du monde. Elle a d'abord pas mal vadrouillé dans le Sud-Est de la France d'Alès où elle a vu 18 printemps défilés, jusqu'à Grenoble en passant par Nîmes, Avignon, Montpellier. Pour le reste du monde, elle a déjà foulé les terres de l'Inde, de l'Islande etc. Mais c'est au Mali que la jeune femme a trouvé l'inspiration. Elle a fait le voyage à plusieurs reprises d'ailleurs. La première fois, c'était à l'époque où elle suivait une formation de photographe à l'Atelier Nomade à Canaules-et-Argentières dans le Gard. "C'était pour un stage d'étude de trois mois en 2008. J'ai été très touchée par le côté chaleureux et humain des Maliens, se souvient-elle. Les paysages aussi se prêtent très bien à la photo et notamment les régions désertiques qui sont pour moi très intéressantes parce qu'elles nécessitent un grand travail d'introspection."

La facilité, ce n'est pas ce que la Cévenole de souche recherche. D'ailleurs c'est un peu ce trait de caractère qui l'a conduite à se tourner vers la photographie. À 15 ans déjà Louise rêvait de plonger son œil dans le viseur, objectif en main. Elle achète même son premier appareil photo. Mais difficile d'imaginer d'en faire un métier. À peine sortie du lycée, "trois mois avant de passer mon bac", la réalité rattrape la jeune femme qui fait son entrée dans le monde du travail, elle devient alors animatrice dans le secteur social. Mais le rêve est plus fort que tout. À 20 ans, Louise change de cap et décide de suivre une formation de photographe. Une année durant elle a appris à manier l'objectif et développe un goût certain pour l'argentique. C'est décidé, elle sera photographe. En 2011, elle fait ses valises et s'envole à nouveau pour le Mali. "Je suis allée me perdre dans la brousse, au cœur de petits villages, là où certains habitants n'avaient encore jamais vu de "Blancs" de près. C'était pour moi une très belle découverte de l'autre dans un milieu où le mode de vie paraît moyenâgeux, même si paradoxalement, pour la plupart, ils ont un téléphone portable." Louise ne s'est pas immiscée dans la vie de ces villageois. Elle a d'abord partagé avec eux leurs traditions avant de dégainer son appareil photo. Le respect. Voilà la clé de l'ouverture vers l'autre. "Je leur ai ensuite expliqué ma démarche et ils se sont tous prêtés au jeu. Les photographies se sont faites au hasard de mes balades. Je me souviens, j'ai rencontré une grand-mère qui m'a faite rentrer chez elle, elle a voulu me montrer ses robes. Je l'ai trouvé très touchante. D'autres se rangeaient en file indienne pour que je les photographie, c'était amusant, lance la jeune femme en souriant. À travers ces photos, ce dont je me suis rendue compte, c'est que malgré tout ce qui se passe de terrible dans le monde, on peut encore partager des moments simples et humains."

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

Stéphanie Marin

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