MANIF FRONT DE GAUCHE. 180.000 participants selon les organisateurs, 30.000 selon la police !
"La tête du cortège arrive place de la nation. Dans le carré de tête : Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, suivis des syndicats, des ouvriers en lutte dont les Fralib de Gémenos", explique Frédéric Deschamps, membre départemental du PCF 30, qui a fait le déplacement à Paris pour assister à la manifestation nationale du Front de Gauche. "C'est une manifestation festive, jeune et colorée... Très rouge. J'ai le sentiment que nous sommes autant si ce n'est plus, qu'a la manifestation pendant les présidentielles", rajoute le responsable local.
Du côté des slogans, dans l'épais cortège rue de Lyon, on peut entendre : "Austérité sa suffit, la gauche c'est nous" ou encore "c'est maintenant qu'il faut changer". Côté numérique, "c'est pire que la Feria, c'est noir de monde", lance Frédéric Deschamps. Selon les organisateurs, près de 180.000 personnes sont présentes entre à la place de la Bastille et la place de la Nation. Selon la police reprise par l'AFP, seulement 30.000 manifestants auraient participé à la marche.
A travers l'émission de RTL "Le Grand Jury", le ministre de l'intérieur a déclaré qu'il "n'y a pas de polémique à avoir, les méthodes de la préfecture de police sont connues de tous. Il y a en a assez de ceux qui mettent en cause le travail des fonctionnaires de l'état, des policiers. La réalité c'est 30.000, c'est déjà pas mal, il faut l'accepter".
Entre hier soir et ce matin, plusieurs centaines de militants gardois "rouge vif" sont partis en car. Certains d'entre eux, comme les cheminots ont pris le TGV, tandis que d'autres ont préféré le co-voiturage...
Le parcours
Ce dimanche, les militants de gauche ont fait le parcours en sens inverse de la manifestation du 18 mars 2012 qui avait réuni 120.000 personnes. "Nous partons de la place de la Bastille pour rejoindre la place de la Nation, via la rue de Lyon", précise Frédéric Deschamps. Avant de rajouter : "c'est une marche et non un meeting, il n'y aura pas de très grands discours".
Jean-Luc Mélenchon : "La période d'essai est terminée, le compte n'y est pas"
100.000 personnes attendues
Cette démonstration de force, à l'initiative du trublion et co-président Jean-Luc Mélenchon, a pour but de réveiller le gouvernent Ayrault : "on est à un moment politique où les gens, qui ont voté pour François Hollande se rendent bien compte que rien n'a changé. Le gouvernement réengage et accentue même les mesures prises sous le quinquennat Sarkozy", lance Frédéric Deschamps
Ambition affichée des organisateurs : réunir au moins 100.000 personnes. Un challenge difficile au regard de la faible mobilisation du premier mai. Les jours fériés nuiraient-ils au militantisme ?
Invité surprise du rassemblement : Eva Joly. L'ancienne candidate EELV aux présidentielles a volontiers accepté la proposition de Jean-Luc Mélenchon. De quoi mettre mal à l'aise quelques députés et ministres EELV, à l'image de Cécile Duflot. Dans sa politique habile pour fracturer le gouvernement, Jean-Luc Mélenchon avait également convié Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation. Mais le ministre du redressement productif a décliné l'offre…
Bye bye "austérité" et bonjour "VIème République"
Il faut bien remarquer que depuis l'élection de François Hollande, il y a tout juste un an, les attaques du leader du Front de gauche à l'encontre du chef de l'état vont crescendo. En cause : "la politique d'austérité mise en place par un gouvernement dit "de gauche"". "On dit que ce n'est pas une politique d'austérité, mais on voit bien que les impôts augmentent, que les investissements publics sont en baisse… Alors comment doit-on appeler cette politique ! (…) Ces mesures vont accentuer les difficultés", rétorque Frédéric Deschamps.
Hasard du calendrier, la commission européenne a publié vendredi de pessimistes prévisions concernant la santé économique de la France, confortant les critiques du Front des communistes : une recession de 0,1% de la croissance française et des déficits qui continueraient à se creuser : -3,9% en 2013, -4,2% en 2014 ! Comme quoi, austérité ne rime toujours pas avec croissance.
"Nous avons besoin d'air, de souffle dans l'économique mais aussi dans l'exercice démocratique. Aujourd'hui les gens ne se retrouvent plus dans cette caricature qu'est le fonctionnement de nos institutions. Il nous faut passer à la VIème République", appelle, à l'instar de toute la gauche de la gauche, Frédéric Deschamps.
Plus d'infos à venir…
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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