Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 20.05.2013 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 241 fois

NÎMES EN FERIA. ANTI-CORRIDAS : Les antis peuvent-ils faire tomber Nîmes ?

Les anti-corridas de nouveau dans la rue. Mais attention, la mobilisation nîmoise de cet après-midi ne ressemble en rien à celle de la feria d'Alès, qui avait drainé plus d'un millier de militants. La raison ? "Le maire nous a interdit d'aller près des arènes. Et la préfecture nous a expliqué que cela pouvait être dangereux pour nous", explique la déléguée départementale du CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida), Nathalie Valentin. Et de reconnaitre : "On sait que le maire et une partie de la population sont aficionados. Nous sommes dans l'idée de faire tomber les villes une par une. A Nîmes ce sera plus difficile... Mais à l'occasion de la feria, on ne pouvait pas rester les bras croisés".

Natifs de la capitale gardoise, les militants se sont installés sur le rond-point du conseil communautaire. Tracts à la main, les antis interpellent les automobilistes… Et il n'a pas fallu attendre longtemps pour entendre les premiers noms d'oiseaux fuser de l'extérieur des fenêtres des véhicules. La doyenne des manifestants, Anne, a même reçu en pleine figure un gobelet de coca-cola. Délicat.

Une minorité divisée 

Le leitmotiv de cette minorité active : la défense des animaux. Pratiquement tous végétariens, ces anti-corridas dénoncent "la souffrance pour le spectacle infligée aux taureaux". "C'est une pratique injuste qui va à l'encontre de l'article 521-1 du code pénal qui condamne la souffrance animale. Et si ils font 'une exception pour la corrida', c'est qu'ils reconnaissent bien la souffrance des animaux dans les corridas'", ajoute Nathalie Valentin. "Ils" étant bien sûr les législateurs.

Distribution de tracts anticorrida.

L'argument est audible, mais les méthodes pour déplacer la norme afición nîmoise ne semblent pas des plus efficaces. Divisés en différentes associations (le CRAC Europe, la FLAC et Alliance Anti-corrida), les antis ne constituent pas une minorité consistante, puissant moteur pour impulser le changement, relevait Serge Moscovici, psycho-sociologue et père de l'actuel ministre de l'économie, à travers ses études sur l'influence des minorités.

En témoigne d'ailleurs "certains électrons libres non représentatifs de notre mouvement qui nous discréditent", reconnait Nathalie Valentin, répondant à une question au sujet de la fameuse video, envoyée par un anti-corrida à quelques aficionados nîmois, qui établit un parallèle antre les nazis et les partisans de la tauromachie.

Aucune alternative n'est d'ailleurs proposée aux acteurs économiques de la région qui vivent des corridas. Ces mêmes acteurs qui savent aisément faire pression sur les pouvoirs politiques… "La reconversion, ce sera leur problème ! Moi je n'irai pas gagner ma vie sur la torture d'un être vivant", vilipende la délégué départementale. Quant au dialogue entre les antis et le pros, il est aujourd'hui quasiment inéxistant… Les seuls contacts étant une farandole de doigts d'honneur courtoisement réalisés !

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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